La construction de cette ligne a grande vitesse avait commencé en 2009, et le projet lui-même date de 1990.

Lorsque le tronçon sera tout à fait terminé, il permettra de rejoindre les deux villes en 28 minutes alors qu'actuellement au moins une heure, voire plus en cas d'embouteillages est nécessaire.

Israël n'est pas réputé pour la densité (6 % des transports publics) ni la qualité de son réseau ferroviaire. A Jérusalem comme à Tel-Aviv , des anciennes gare ottomanes sont maintenant des lieux de restauration branchés.

Le projet a coûté plus d'un milliard et demi d'euros. Il a nécessité 40 kilomètres de tunnels et huit ponts.

Il a notamment été critiqué du fait qu'il passe par la Cisjordanie.

Au XIXe siècle une compagnie hippomobile proposait le trajet de Jaffa (Tel-Aviv est créé en 1909) vers Jérusalem en seulement huit heures à cheval ou onze heures en fiacre.

En 1888, le banquier Navon de Jérusalem, obtient du sultan l'autorisation de créer une ligne ferroviaire. Le projet est repris par un français, Bernard Camille Colas, qui le rachète pour un million de francs. Il créé alors la ‘Société du chemin de fer ottoman de Jaffa à Jérusalem et Prolongements’ en décembre 1889.

Les travaux, effectués par la compagnie qui avait achevé le canal de suez devaient se finir en 1893. Les pont métalliques étaient réalisés par la société de Gustave Eiffel.

Cette ligne de chemin de fer a été critiquée par les Juifs qui n’appréciaient pas l’immixtion des chrétiens, et par les Turcs qui y voyaient une ingérence des occidentaux, par les Anglais et les Français. Ces derniers se contestaient la propriété de la ligne. Elle fut tout de même vue comme une coopération rare entre Juifs, catholiques et protestants. On ajoute généralement les musulmans quoique leur présence se soit limitée aux ouvriers qui venaient principalement d’Égypte, du Soudan, d’Algérie. Ils ont été décimés par la dysenterie, le paludisme, le scorbut et les accidents du travail, nombreux, surtout lors de la découpe des rochers près de Jérusalem.

La compagnie de chemin de fer voulait construire les gares le plus près possible des centre-villes, mais les autorités ottomanes, très réticentes l’en ont empêchée, rendant difficile l’accès des passagers. La première voie ferrée du Proche-Orient fut terminée en 1892. Notez qu’à l’époque, quatre ans ont suffi à sa réalisation.

L’inauguration de la gare fut spectaculaire devant tous les officiels représentant le Sultan, les municipalités de Jérusalem et Jaffa et les diplomates français.1

...Pendant la Première Guerre mondiale, les armées turque et allemande prirent le contrôle de la voie ferrée. Les Autrichiens la sabotèrent et détruisirent les ponts devant l’avancée des Anglais en 1917.

La voie fut restaurée et reprit son activité après la guerre, mais elle fut prise pour cible pendant toute la période du mandat britannique lors des combats entre Juifs, Arabes et Anglais, elle subit les raids des gangs bédouins et le terrorisme. Une unité de la Haganah, Mishmar HaRakevet a été chargée de protéger le train. Finalement c’est la Haganah elle même qui a détruit 153 sites pour rendre toute la ligne impraticable, la veille de la déclaration d’Indépendance, afin d’éviter qu’elle ne favorise les invasions des armées arabes.

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En décembre 2018, la polémique enfle. Des ouvriers et un contremaître, tous licenciés alertent le public sur les failles de sécurité qu'ils ont décelé. Ils citent les accidents évités de peu, les conducteurs sans permis, l'absence d'extincteur, les freins inopérant par endroit…

Ayant participé à la construction de voies ferrées en Union soviétique, Udarov a dit qu’il a été abasourdi par l’état de certains véhicules qui posaient les lignes électriques pour les voies ferrées. Il a expliqué que certains d’entre eux avaient des problèmes de direction, que certains compteurs de vitesse ne fonctionnaient pas et qu’ils allaient trois fois plus vite que la vitesse préconisée.

Il a affirmé avoir été témoin de nombreuses violations des règles de sécurité, avec des ouvriers qui travaillaient sans vestes de sécurité ni casques. « Il n’y a personne de qualifié et professionnel. C’est la raison pour laquelle j’ai peur de prendre ce train – j’ai vu comment il a été construit », a-t-il avoué.”2

Mais pour les Chemins de fer israéliens « la ligne respecte tous les standards sécuritaires et a été approuvée par des instances sécuritaires à l’étranger et par les autorités de secours en Israël...Elle « a vérifié toutes les accusations avec un comité spécial et a trouvé qu’elles étaient infondées ».

2Times of Israël, 3décembre 2018

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