Le Hamas condamne 6 Palestiniens, convaincus d'avoir collaboré avec Israël à la peine de mort. L'Union européenne condamne le Hamas.

 

Le tribunal a prononcé en tout 14 condamnations pour collaborations avec Israël, les 8 autres étant condamnées aux travaux forcés.

Selon le Centre Palestinien des droits de l'Homme, ONG qui fait autorité sur la question de la peine de mort dans les Territoires palestiniens occupés, le Hamas a, depuis sa prise du pouvoir à Gaza en 2007, prononcé plus de 110 condamnations à mort et mis à exécution 28 d'entre elles, dont six en 2017.

Les organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement des procédures opaques et des procès expéditifs.

En mai 2017, après quatre jours d'audience et la diffusion publique d'aveux très probablement obtenus sous la coercition selon les défenseurs des droits de l'Homme, trois hommes avaient été exécutés par pendaison, et par balles pour l'un d'eux, sous le regard de centaines de personnes spécialement conviées. Ils étaient accusés d'avoir assassiné un commandant militaire du Hamas, pour le compte d'Israël.

Quelques semaines auparavant, le Hamas avait fait pendre trois hommes accusés de "collaboration" avec Israël. 1

 

Déjà en 2001, l'union européenne déplorait l'application de la peine de mort, à l'époque à Gaza et en Cisjordanie :

L’Union européenne déplore profondément les exécutions qui ont eu lieu samedi à Gaza et à Naplouse, à la suite des condamnations à mort prononcées à l'encontre de Majdi Mahawi et d’Allan Bani Odeh.

L’Union européenne lance un appel au Président Arafat pour qu'il commue les peines de mort prononcées samedi à Bethléem à l'encontre d’Ali al–Hatib et de Husa al–Din Musa. Elle encourage le Président Arafat à envisager, dans un premier temps, d'instaurer un moratoire sur la peine de mort et réaffirme qu'elle considère que l'abolition universelle de la peine de mort contribuerait à promouvoir la dignité humaine.2

 

L'autorité palestinienne de son côté s'est engagée le 6 juin 2018 à abolir la peine de mort,, signant le deuxième Protocole facultatif de 1989 se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), visant à abolir la peine de mort. Pour Yves Cruchten, le rapporteur européen sur le sujet :

Le deuxième Protocole facultatif prévoit l'abolition de la peine de mort en toutes circonstances, même pour les crimes les plus graves ou en temps de guerre. Je salue sa signature comme un pas dans la bonne direction, conformément aux engagements que le Conseil national palestinien a acceptés lorsqu'il a obtenu le Statut de partenaire pour la démocratie auprès de l'Assemblée en 2011

 

Israël n'applique pas la peine de mort depuis le procès Eichmann en 1962.