Le 8 décembre 1949, la résolution n° 302 de l'Assemblée générale de l'ONU décide la création de l'Office de secours et des travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (qui sera créé le 1er avril 1948) qui aura pour fonction

a) d’exécuter, en collaboration avec les pouvoirs publics locaux, le programme de secours direct et les programmes de travaux recommandés par la mission économique d'étude.

b) de se concerter avec les gouvernements intéressés au Proche-Orient au sujet des mesures préparatoires qu'ils devront prendre avant que ne prenne fin l'aide internationale pour le secours et les programmes de travaux.

En septembre 1949, selon la mission d'étude économique1 des Nations unies, le nombre de réfugiés palestiniens est le suivant :

Réfugiés palestiniens

en 1949

Cisjordanie

280 000

Gaza

200 000

Liban

97 000

Syrie

75 0000

Transjordanie

70 000

Irak

4000

Total

651 000

 

L'UNRWA succède à l'United Nation Relief for Palestine Refugees (Aide des Nations unies aux réfugiés de Palestine) créé suite à la résolution 212. Alors que cette dernière était chargée de distribuer des rations alimentaires, la nouvelle agence élargit son périmètre à l'économie des territoires où se trouvent des déplacés et réfugiés palestiniens.

 

Distribution par l'Unrwa à Gaza en 1989

 

Pour l’UNRWA, un réfugié palestinien répond à trois critères2 :

- il avait sa résidence habituelle en Palestine pendant la période allant du 1er juin 1946 au 15 mai 1948 ;

- il a perdu son foyer et ses moyens d’existence du fait du conflit survenu en 1948 ;

- il a trouvé refuge, en 1948, dans l’un des pays où l’UNRWA intervient.

Toute personne répondant à cette définition a le droit, tout comme ses descendants directs, de percevoir l’assistance de l’agence dans les zones de son mandat. Il y a 700 000 réfugiés en 1949. Mais en comptant leurs descendants, ce nombre a quintuplé en 50 ans. Sur les millions de réfugiés recensés en 2016 , seuls 3 % ont plus de 65 ans. Paradoxalement les 97 % des réfugiés restant ne sont donc pas nés dans le territoire dont ils sont censés être réfugiés.

Dans les écoles de Gaza, les instituteurs de l'UNRWA, eux même locaux, font réciter aux enfants La Palestine est notre pays3 :

Notre but est le retour, la mort ne nous fait pas peur, La Palestine nous appartient, Nous ne l'oublierons jamais. Nous n'accepterons jamais une autre patrie ! Devant Dieu et l'Histoire, Ô Palestine. Nous jurons de verser notre sang pour toi !

Le HCR emploie en 2014 9300 employés dont 6850 agents locaux pour plus de 60 millions de réfugiés et déplacés dans le monde, hors Palestine. L'UNRWA emploie 23 700 employés dont 23 572 locaux pour les 4 ou 5 millions de réfugiés (dont les 200 000 natifs de Palestine et près de 4 millions de descendants ) .

L'UNRWA est devenue l'une des plus grandes agences opérationnelles des Nations unies et le plus grand employeur du Proche-Orient après les pays d'accueil. Seule agence ayant oeuvré aussi longtemps au service exclusif d'une catégorie de réfugiés, elle s'est imposée au fil des ans comme une institution quasi-étatique, assumant, de façon centralisé et selon les normes d'assistance standardisées, des charges traditionnellement dévolues aux gouvernement nationaux.

L'UNRWA compte quelques 639 écoles, 122 centres médicaux et 134 centres sociaux.4

Lancement d'une campagne de collecte de fonds pour l'UNRWA

Le budget de l'UNRWA provient essentiellement des pays occidentaux. L'ensemble des pays arabes donne 2% du total soit l'équivalent en don de la Belgique dont le PIB est pourtant quatre fois plus faible. L'utilisation de dons n'est pas ou peu contrôlée, seuls des locaux travaillant pour l'UNRWA.

Afin de conserver les rations de l'UNRWA, les Palestiniens avaient pris l'habitude d'enterrer leurs morts la nuit, de sorte que jamais personne ne mourait dans les camps, sauf lorsqu'il était possible d'en accuser Israël. De ce fait, les chiffres des réfugiés ont toujours été faussés, ce qui arrange évidemment l'UNRWA, puisque leur budget annuel dépend du nombre d'âmes dont elle a la charge.5

 

1 Premier rapport provisoire de la Mission économique d’étude pour le Moyen-Orient (A/1106), New York, 17 novembre 1949

 

2 Sophie Chabridon in La protection internationale des réfugiés palestiniens – Séminaire justice internationale

3La maison du citronnier, Sandy Tolan,.

4 Jalal Al Husseini. L'UNRWA et les refugies palestiniens : Enjeux humanitaires, interets nationaux. Revue d'etudes palestiniennes, 2003, pp.71-85.

5 Article de Pierre Rehov, Journaliste (le Figaro du 24/03/2017) citant une réflexion que lui avait fait Saïd Aburish, biographe d'Arafat et ancien conseiller de Saddam Hussein.