Jérusalem maintenant est une ville très étendue. L'atmosphère n'est pas la même dans le quartier branché Moshavat Germanit qu'à Mea Shearim, juif et orthodoxe ou à Yemin Moshé, privilégié par les artistes pour son calme et ses belles pierres.
La vieille ville reste bien sûr à part avec ses quatre quartiers mais ce n'est pas seulement un vaste musée, c'est un lieu plein de vie. Choisir son quartier pour résider ou se promener c'est aussi choisir une ambiance. Ces quelques informations vous guideront.
LA VIEILLE VILLE
LE QUARTIER CENTRE MAMILLA
Le centre Mamilla fait la jonction entre la vieille ville, porte de Jaffa, et la ville contemporaine. Comme beaucoup d'endroits de Jérusalem, son histoire subit les troubles et la guerre d'indépendance.
Il est attaqué par des émeutiers arabes le 29 novembre 1947, qui pillent les magasins et incendient le quartier. Les commerces sont alors fermés. Beaucoup se portent alors sur le quartier Ben Yehouda / King Georges, en haut de la rue Jaffa.
A l'issue de la guerre de 1948, la ligne verte passe juste à côté. Une partie de l'ancien centre fait alors partie du no man's land avec la Jordanie, stérilisant le terrain.
Le quartier abandonné est repris par les Israéliens en 1967, qui décident de détruire ce qu'il en reste pour repartir de zéro. La maison Stern, où Hertzl a vécu durant sa visite en 1898 est préservée. Les pierres sont numérotées, puis elle est démontée.
En 2007, après des années de discussions sur un projet de reconstruction, et en surmontant l'opposition de mouvements religieux, le quartier est reconstruit. La maison Stern est remontée pierre par pierre, les numéros sont d'ailleurs toujours visibles.
Aujourd'hui, Mamilla est un quartier très agréable, où l'on peut flaner entre les magasins branchés ou les cafés et restaurants qui le sont tout autant, et les oeuvres d'arts exposées dans la rue pietonne. La rue abrite une librairie, des résidences luxueuses et des galeries. Le tout à deux pas de la vieille ville. A voir.
lire l'article de Tribu12 sur ce quartier.
LE QUARTIER KYRIAT SCHMOUEL
Ce quartier de Jérusalem est proche du centre, entre Rehavia et Katamon. Fondé en 19226, il a pris le nom du grand rabbin Rabbi Schmouel Salant.
LE QUARTIER REHAVIA
Cet ancien quartier-jardin qui abrite la grande Synagogue est un joli lieu de promenade, à la suite de Ben Gourion et Golda Meïr.
LA QUARTIER MOSHAVAT GERMANIT (LA COLONIE ALLEMANDE)
Le marché est très animé, particulièrement les Jeudi soir (soirées musiques, bars ouverts). Il ferme le vendredi vers 15 heures, mais des bar ou restaurants peuvent rester ouvert.
C'est évidemment le lieu pour acheter toutes les victuailles mais aussi pour retrouver des amis, boire un coup ou déjeuner.
Le marché est très ancien. C'était à l'origine un terrain hors la ville utilisé par les paysans pour vendre leurs production près de la ville, c'est à dire la vieille ville où étaient regroupés tous les habitants.
La marché est situé à proximité des habitations de Nahlaot.
LES MISHKENOT SHA'ANANIM ET YEMIN MOSHÉ
Ce quartier situé face à la vieille ville, à l'ombre du vieux moulin de Montefiore est l'un des plus beaux de Jérusalem.
LE QUARTIER DE MEA SHEARIM
Quartier des ultra-orthodoxes, tenue 'modeste' de rigueur
La visite de Mea Shearim est l'assurance d'un vrai dépaysement. Les habitants ultra-orthodoxes vivent en vase clos, et n'apprécient d'ailleurs pas trop les visites. Tout le monde est habillé de la même façon, costume noir et chemise blanche. Le chalet de prière, le talith se porte à même le corps et les franges, les tsitsits dépassent de la la chemise. D'autres hommes portent une redingote et des bas, et se couvrent d'un chapeau, comme celui que portaient les juifs en Pologne et en Russie au 18e siècle. Peu importe que la température avoisine les 40 degrés.
Les femmes sont vêtues "modestement", la modestie locale devant se comprendre comme la couverture maximale du corps. Pas de décolleté, d'épaule, de bras ou de jambes nues évidemment, la modestie de la femme étant souvent une manière de la dissimuler derrière ses habits. Les femmes de Mea Shearim se rasent lat tête lors de leur mariage et les cheveux dépassant des bérets ne sont ici que des perruques.
Les cranes des enfants sont rasés pour ne pas s'élever vers les ciel, même par les cheveux. Les hommes portent les payos, les papillotes considérées par eux comme de la barbe que l'on ne doit pas couper. Un monde uniforme où les hommes prient et les femmes travaillent, ou les familles sont aussi pauvres que nombreuses, où la technologie ne rentre que sur l'avis du rabbin, où il est indiqué dans les rues que vous n'êtes pas chez vous mais chez eux.
Le quartier a été construit en 1874 et son nom est couramment traduit par "les cent portes", nombre de porte qu'aurait eu le quartier à l'origine, ou même les 100 porteurs de parts de la société à l'origine de la construction. Pour d'autre il trouve plutôt son origine dans le verset 26 du premier chapitre de la Genèse : Isaac fit des semailles sur cette terre et récolta, cette année-là, le centuple. Le Seigneur le bénit. C'est ce verset qui était lu à la synagogue le jour où a commencé la construction de ce quartier.
C'est l'un des cinq premiers quartiers juifs construits en dehors de la vieille ville. Ses habitants s'appellent les Haredim, les craignant dieu (ils représentent environ 12% de la population en Israël) . Ici tout le monde lit et étudie, mais le sujet quoique vaste est unique : la Torah et ses commentaires. Pas de télévision ou de radio, quelques cabines téléphoniques. Ceux qui possèdent un smartphone doivent le brider pour ne joindre que l'information religieuse, à l'exception de tout 'divertissement', qui éloigne de l'étude de la Torah.
La langue Haredi n'est pas l'hébreu, langue sacrée réservée aux prières, mais le Yiddish, le judeo-allemand parlé en Europe Orientale avant la Shoah. C'est peut-être le seul endroit au monde avec New-York où l'on peut trouver des locuteurs de cette langue, victime collatérale des Hitlériens.
Mea Shearim, c'est aussi une attitude très intransigeante vis à vis de tout ce qui dérange ce petit monde très organisé : l'obligation d'aller à l'armée, ou de porter des masques face au coronavirus suffit à embraser périodiquement le quartier.
Le quartier des Artistes, mais aussi le lieu de rencontre de Marie et Elisabeth, mères de Jésus et Jean le Baptiste