le Cabinet a rejeté d'emblée le plan Reagan. A l'issue de la session, la résolution suivante a été annoncée, expliquant en détail pourquoi Israël estimait que le plan s'écartait des accords de Camp David et qu'il les contredisait. Texte :
Les positions transmises au Premier Ministre israélien au nom du Président des États-Unis consistent en des citations partielles des accords de Camp David, ne sont nulle part mentionnées dans cet accord ou le contredisent totalement. Voici les principales positions du gouvernement des États-Unis :
1. Jérusalem
"Participation des habitants palestiniens de Jérusalem-Est aux élections pour l'autorité de Cisjordanie-Gaza."
L'accord de Camp David ne fait absolument aucune mention d'un tel droit de vote.
Le sens unique d'un tel vote est la répartition de Jérusalem en deux autorités, l'une - de l'Etat d'Israël, et l'autre - du Conseil d'administration de l'autonomie.
Jérusalem n'est nulle part mentionnée dans l'accord de Camp David. En ce qui concerne la capitale d'Israël, des lettres ont été envoyées et jointes à cet accord. Dans sa lettre au Président des Etats-Unis, M. Jimmy Carter, le Premier Ministre israélien, M. Menachem Begin, a déclaré que " Jérusalem est une ville, indivisible, capitale de l'Etat d'Israël ". Il en sera ainsi pour les générations à venir.
2. Sécurité
"La responsabilité progressive des Palestiniens sur la sécurité intérieure basée sur les capacités et la performance."
L'accord de Camp David l'indique : "Un retrait des forces armées israéliennes aura lieu et les forces israéliennes restantes seront redéployées dans des lieux de sécurité spécifiques. L'accord comprendra également des dispositions visant à assurer l'ordre intérieur et extérieur ainsi que la sécurité et l'ordre public."
Il est donc clair que l'accord de Camp David ne fait aucune distinction entre sécurité intérieure et sécurité extérieure. Il ne fait aucun doute que si la sécurité intérieure n'était pas de la responsabilité d'Israël, l'organisation terroriste OLP. - même après sa défaite par l'armée israélienne au Liban - agirait pour perpétrer un bain de sang constant, versant le sang des juifs et des arabes. Pour les citoyens d'Israël, c'est une question de vie ou de mort.
3. "Un vrai gel des règlements"
Dans l'accord de Camp David, il n'est nullement question d'un tel gel. A Camp David, le Premier ministre a convenu que de nouvelles colonies de peuplement ne pourraient pas être établies (bien que la population s'ajouterait à la population existante) pendant la période des négociations pour la signature du traité de paix entre l'Egypte et Israël (trois mois étant explicitement indiqués).
Cet engagement a été pleinement respecté. Cette période de trois mois a pris fin en décembre 1978. Depuis lors, de nombreuses colonies ont été établies en Judée, en Samarie et dans le district de Gaza, sans expulser une seule personne de sa terre, de son village ou de sa ville.
Une telle installation est un droit inaliénable des Juifs et fait partie intégrante de notre sécurité nationale. Par conséquent, il n'y aura pas de gel des règlements. Nous continuerons à les établir conformément à notre droit naturel. Le président Reagan a annoncé à l'époque que les "colonies ne sont pas illégales". Un double négatif signifie que les règlements sont légaux. Nous agirons donc conformément à notre droit naturel et à la loi, et nous ne dérogerons pas au principe selon lequel ces règlements vitaux n'entraîneront aucune expulsion.
4. La définition de l'autonomie complète
"La définition de la pleine autonomie comme donnant aux habitants palestiniens une autorité réelle sur eux-mêmes, la terre et ses ressources, sous réserve de garanties équitables sur l'eau."
Une telle définition n'est nulle part mentionnée dans l'accord de Camp David, qui stipule : "Afin d'assurer la pleine autonomie des habitants (notre accent), etc.)." Lors de la longue discussion à Camp David, il a été dit très clairement que l'autonomie ne s'applique pas au territoire, mais aux habitants.
5. Liens avec la Jordanie
"Liens économiques, commerciaux et culturels entre la Cisjordanie, Gaza et la Jordanie."
Dans toutes les clauses de l'accord de Camp David, il n'y a aucune référence à de tels liens.
6. La souveraineté d'Israël
Rien dans l'accord de Camp David n'empêche l'application de la souveraineté israélienne sur la Judée, la Samarie et le district de Gaza après la période de transition qui commence avec l'établissement et l'inauguration de l'autorité autonome (Conseil administratif). C'est ce qu'a également déclaré un porte-parole officiel du gouvernement des États-Unis.
7. État palestinien
Le Gouvernement des États-Unis s'engage à ne pas appuyer la création d'un État palestinien en Judée, à Samarie et dans le district de Gaza.
Malheureusement, la réalité visible prouve que c'est une illusion. Si le plan américain était mis en œuvre, rien n'empêcherait le roi Hussein d'inviter son nouvel ami, Yasser Arafat, à venir à Naplouse et à lui remettre le pouvoir. Ainsi naîtrait un Etat palestinien qui conclurait un pacte avec la Russie soviétique et s'équiperait de toutes sortes d'armes modernes. Si l'O.L.P. pouvait le faire au Liban, en créant un Etat dans l'Etat d'Israël, combien plus les terroristes gouverneront-ils la Judée, la Samarie et le district de Gaza ? Ensuite, un front commun de cet "État palestinien" serait établi avec la Jordanie et l'Irak derrière elle, l'Arabie saoudite au sud et la Syrie au nord. Tous ces pays, ainsi que d'autres États arabes, lanceront au bout d'un certain temps une attaque contre Israël pour la détruire. Il est inconcevable qu'Israël accepte un jour un tel "arrangement" dont les conséquences sont inévitables.
Étant donné que les positions du Gouvernement des États-Unis s'écartent sérieusement des accords de Camp David, les contredisent et pourraient constituer un grave danger pour Israël, sa sécurité et son avenir, le Gouvernement israélien a décidé que, sur la base de ces positions, il n'engagerait aucune négociation avec aucune partie.
Le Gouvernement israélien est prêt à reprendre immédiatement les négociations sur l'autonomie avec les gouvernements des États-Unis et de l'Égypte, signataires des accords de Camp David, ainsi qu'avec d'autres États et éléments invités à Camp David à participer aux négociations, en vue de parvenir à un accord sur l'établissement d'une autonomie totale pour les habitants arabes de Judée, de Samarie et du district de Gaza, dans le respect absolu des accords de Camp David
Voir aussi l'adresse de Begin à la Knesset à propos du plan Reagan
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