"Le samedi 14 février 1349, jour de la Saint-Valentin, on cerna le quartier juif. Tous ses habitants furent traînés par la foule au cimetière de la communauté, où on les entassa sur un immense bûcher. Deux mille Juifs furent brûlés vifs. Seuls échappèrent un certain nombre d'enfants et quelques adultes qui abjurèrent leur foi. Les biens des suppliciés furent partagés entre les bourgeois, l'évêque et la municipalité. Les créances furent détruites et certains gages rendus à leurs propriétaires qui habitaient hors de Strasbourg.

L'Empereur Charles IV, après avoir menacé la ville de représailles pour avoir osé massacrer ses Juifs, lui accorda, quelques mois plus tard, son pardon. Un arrêté fut pris par le Magistrat, qui interdit pour deux cents ans toute admission de Juifs dans la ville, et dans les possessions de Strasbourg.

L'anéantissement de la population juive de Strasbourg ne préserva pas la ville de l'épidémie de peste noire. Elle s'abattit sur elle quelques semaines après le massacre.

La plupart des historiens et chroniqueurs, en rapportant l'épisode du "Judenbrand", n'hésitent pas à en attribuer la responsabilité à la cupidité des bourgeois de Strasbourg, désireux de s'approprier les biens des Juifs, ou de se libérer des dettes qu'ils avaient contractées envers les membres de la communauté (site judaïsme d'Alsace-Lorraine)"