Le voile : 3.000 ans d'illusion d'optique ?

Mardi 24 septembre 2013 par Ouri Wesoly

 

Pourquoi les trois religions monothéistes sont elles pour le port du voile ? L’écrivain algérien Mohamed Kacimi mené sa petite enquête*. Et ce n’est pas triste. Ou plutôt, si.

 

« Toute musulmane qui se voilerait le visage sera passible de 80 coups de fouet.»

 

Symbole religieux ou signe religieux? Que signifie ce carré de tissu qui met la planète en émoi?  Intrigué par autant de questions, j'ai décidé de consacrer quelques semaines de mes vacances à compulser  les livres d'histoire religieuse pour remonter aux racines du signe, pour ne pas dire, du mal.

Et là, en remontant au plus loin des traces écrites des civilisations antiques, j'ai  découvert avec stupéfaction que le voile découle à l'origine d'une illusion optique. Une croyance sémitique attestée en Mésopotamie, considérait la chevelure  de la femme comme le reflet de la toison pubienne!

Donc, il a fallu très tôt lui couvrir la tête, afin de lui occulter le sexe!

Cette croyance était si répandue dans les pays d'Orient, qu'elle a fini par avoir force de loi.  Aussi, le port du voile est-il rendu obligatoire dès le XIIe siècle avant J.-C. par le roi d'Assyrie, Teglat Phalazar Ier:

«Les femmes mariées n'auront pas leur tête découverte. Les prostituées ne seront pas voilées.»   C'était dix-sept siècles avant Mahomet et cela se passait en Assyrie, l'Irak d'aujourd'hui.

 

Dans la Bible hébraïque, on ne trouve aucune trace de cette coutume, cependant la tradition juive a longtemps considéré qu'une femme devait se couvrir les cheveux en signe de modestie devant les hommes. (Voir plus bas)

Il faudra attendre l'avènement du christianisme pour que le voile devienne une obligation théologique, un préalable à la relation entre la femme et Dieu. C'est saint Paul qui, le premier, a imposé le voile aux femmes en avançant des arguments strictement religieux.

Dans l'Epître aux Corinthiens, il écrit: « Si donc une femme ne porte pas de voile, qu'elle se tonde; ou plutôt, qu'elle mette un voile, puisque c'est une faute pour une femme d'avoir les cheveux tondus ou rasés.»

Et plus loin: «L'homme, lui, ne doit pas se voiler la tête: il est l'image et la gloire de Dieu, mais la femme est la gloire de l'homme. L’homme n'a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l'homme. Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance.»

Sept siècles plus tard naît l'islam et le Coran consacre au voile ces passages :   «Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur étoffe sur leurs poitrines.» Coran (24: 31)

Ou : «Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles de grandes étoffes: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées.» Coran (33 : 59)

Sans vouloir être aussi pointilliste que les orthodoxes, je ferai remarquer que nulle part dans ces sourates, il n'est fait explicitement mention de voile (hijab) recouvrant le visage, cachant les cheveux et encore moins tout le corps.

Dans la première sourate, le Coran appelle simplement les croyantes à recouvrir leurs poitrines. La très sérieuse « Encyclopédie de l’Islam »  (éd. Leyde) apporte cette explication:

«Dans l'Arabie préislamique, une coutume tribale voulait que durant les batailles, les femmes montent en haut des dunes et montrent leurs poitrines à leurs époux guerriers pour exciter leur ardeur au combat et les inciter à revenir vivants afin de profiter de ces charmes.»

Quant au deuxième verset, il a fait l'objet de maintes lectures et controverses, la plus intéressante étant celle d'un grand imam qui, à l'âge d'or de Bagdad, au IXe siècle, en fit cette originale lecture:

«Le Seigneur n'a recommandé le voile qu'aux femmes du Prophète, toute musulmane qui se voilerait le visage se ferait passer à tort pour la sienne et donc sera passible de 80 coups de fouet.»

C'est la Révolution iranienne de 1979 qui entraîne la généralisation du voile. Le hijab, innovation sortie tout droit de la tête des tailleurs islamistes, a supplanté dans les pays du Maghreb le « haïk » traditionnel, un carré de tissu blanc.

Bien sûr, ce sont là les signes d'une société arabo-musulmane en crise, sans projet, sans perspectives, soumise à des régimes totalitaires et qui n'a pour unique espace de respiration, d'utopie, que la religion.

Pierre Bourdieu expliquait que, dans l’Algérie coloniale,  l'homme colonisé renvoyait sur la femme toute la violence subie de la part du colonisateur. Désormais, l'homme musulman renvoie sur la femme tout le chaos que lui fait subir la crise planétaire.

Ici se pose également la question de la place de l'islam chez l'Autre. Contrairement au judaïsme qui s'est forgé dans l'exil, au christianisme qui s'est inventé durant les persécutions, l'islam est venu au monde comme une religion d'Etat et une religion de conquête.

Il n'a pas été souvent minoritaire et la place qu'il a accordée aux autres religions n'a pas été un exemple de tolérance. Et qu'on en finisse également avec cette parité des signes religieux. A Rome ou à Jérusalem, on ne lapide pas ceux qui ont oublié leur croix ou leur étoile de David.

En revanche, de Téhéran à Khartoum, de Kaboul à Casablanca, chaque jour des femmes sont violées, vitriolées, assassinées, fouettées ou licenciées parce qu'elles ne se sont pas couvert le visage et le corps.

Le hijab est l’abolition virtuelle de la femme. Tous les écrits fondamentalistes l'affirment, «le voile est obligatoire car il doit cacher la aoura (parties du corps) de la femme». C'est-à-dire que tout son corps est perçu comme une partie honteuse.

Le hijab joue la fonction que lui a assignée Paul, il y a deux mille ans: signifier à la femme en public qu'elle est un être inférieur, bonne à museler.  Toute fille pubère est donc perçue comme une partie honteuse.

Elle est éduquée pour se percevoir, depuis l'âge de 8 ans, comme un objet sexuel potentiel qui doit être dérobé aux yeux de la foule concupiscente. Derrière chaque voile, il y a trois mille ans de haine envers la femme qui nous regarde.

http://www.slateafrique.com/97015/linvention-du-voile-religion-machisme

Mohamed Kacimi 

 


Ce qu'en dit le Judaïsme

Comme partout dans l’Orient antique, la coutume incitait les femmes des Hébreux à porter un voile, signe de leur respectabilité. Ainsi lit-on dans le Cantique des Cantiques : « Tes yeux sont des colombes à travers ton voile » (Ct 4, 1)

Ou, dans la Genèse (24.64-65)  « Rebecca leva aussi les yeux, vit Isaac, (…) Alors elle prit son voile, et se couvrit. »  Et, à l’inverse lorsque le prophète Isaïe (47, 2) tonne contre la grande prostituée de Babylone, il s’écrie : Découvre tes cheveux, retrousse ta robe, découvre tes cuisses »

Bien sûr, comme cela lui arrive souvent, la Bible dit aussi le contraire. Dans la Genèse,  Yehouda, le 4ème fils de Jacob ne reconnait pas Tamar, sa bru parce qu’elle a le visage couvert : «Yehuda la vit, et la prit pour une prostituée, parce qu’elle avait couvert son visage. » (38.15) Quoi qu’il en soit, la Torah ne prescrit  pas « officiellement » le port du voile.

Mais dissimuler ses cheveux fait partie du « code de modestie » (« tsniout ») établi par la tradition rabbinique. Celui-ci affirme que, une fois mariée, -importante restriction- la femme doit cacher ses cheveux en dehors du foyer familial.

Une obligation interprétée de façon plus ou moins rigoriste. Par exemple, pour les plus intégristes, elle s’étend aux jeunes filles et même aux enfants. Ceux là exigent aussi que la femme se rase complètement le crâne et porte une perruque.

Chez d’autres croyants, moins exigeants, elle peut la porter au dessus de ses vrais cheveux. Ou les cacher avec ce qu’elle désire : un chapeau, une sorte de filet à larges mailles voire un simple bandana.

Mais l’idée générale chez les orthodoxes est qu’exhiber ses cheveux équivaut à sortir nue. Ceci étant, comme l’expliquent les Habad Loubavitch **, qui ont parfois un petit côté jésuite, le but de la perruque n’est pas d’enlaidir les femmes, loin de là. Démonstration :

« Dans une perspective juive, la pudeur n’a rien à voir avec le fait de ne pas être belle. La pudeur est un moyen de créer une intimité. Et c’est ce qu’une perruque effectue. La beauté est un don divin, et la tradition juive encourage aussi bien les hommes et les femmes à soigner leur aspect.

Elle encourage aussi la pudeur (…)  pour canaliser cette beauté de sorte qu’elle soit préservée pour là où se trouve sa place : à l’intérieur du mariage. En couvrant ses cheveux, la femme mariée affirme : « Je ne suis pas disponible.

Vous pouvez me voir, mais je ne suis pas ouverte au public. Même ma chevelure, la partie la plus manifeste et la plus visible de moi-même, n’est pas pour vos yeux. » Et même lorsque sa perruque paraît si réelle qu’on peut la confondre avec de vrais cheveux, elle sait, elle, que personne ne la voit telle qu’elle est véritablement »*

Autre perspective chez les juifs libéraux (« massorti ») : « Le fait se couvrir la tête pour une femme, expliquent-ils**,  est une très ancienne règle du judaïsme. Cette règle mérite d’être respectée.

Cependant, elle doit être comprise dans un certain contexte culturel et, de ce fait, il n’y a rien de choquant pour nous, aujourd’hui et dans nos milieux, qu’une femme choisisse de ne pas la respecter ».

Reste la question majeure, à laquelle, hélas, on ne trouvera sans doute jamais de réponse : comment se nommait donc l’antique crétin assez myope pour confondre chevelure et poils pubiens ?

*http://www.fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/925954/jewish/Pourquoi-une-perruque.htm

**http://www.massorti.com/spip.php?page=imprimer&id_article=551

 

Féminisme islamique: le Coran au féminin

Depuis deux décennies, des musulmanes s’acharnent à rétablir leurs droits en prouvant que le Coran est féministe. Mais les hommes ont toujours interprété très différemment le texte sacré.

«Pourquoi alors qu’Aïcha, la femme du prophète Mohammed, était mufti, cette fonction nous est-elle interdite aujourd’hui?», se demandent beaucoup de musulmanes. «Parce que l’égalité hommes/femmes est inscrite dans le Coran, mais que quatorze siècles de lecture exclusivement masculine nous ont volé nos droits!», répondent les féministes islamiques.

Depuis vingt ans, des universitaires et des militantes ont entrepris un acte de bravoure: pratiquer l’interprétation (ijtihad en arabe) des textes musulmans originels —prérogative que se sont auto-attribué les hommes. Objectif: se débarrasser de toute la jurisprudence (fiqh) patriarcale, accumulée au fil des générations.

 

Déconstruire la jurisprudence patriarcale

Concrètement, que font ces femmes? Elles déconstruisent. Par exemple, la notion de l’«autorité des hommes sur les femmes», la qiwama, dont on nous dit qu’elle serait coranique. Faux! répond implacablement la médecin marocaine Asma Lamrabet qui dirige le Centre d’Etudes Féminines en Islam:

  • 1) La complexité de la grammaire arabe classique a volontairement été exploitée pour faire croire que c’est l’autorité d’un masculin qui s’applique à un féminin.
  • 2) Une seule des quelque trente définitions de la racine du mot qiwama (soutien, veille…) a été retenue, «autorité».
  • 3) Le mot qiwama n’est présent qu’une seule fois dans le Coran, alors que la «coresponsabilité des époux» (wilayah), par exemple, apparaît fréquemment.

Souvent, les féministes islamiques rappellent aussi que nous ne sommes plus à l’époque du prophète. Ce qui était un progrès dans l’Arabie désertique du VIIe siècle ne l’est plus aujourd’hui. Le Coran préconise par exemple que les femmes touchent la moitié de la part d’un homme lors d’un héritage … mais parce qu’auparavant elles n’avaient droit à rien.

Les féministes osent invoquer l’esprit et pas seulement la lettre du Coran. Les malheureuses! Elles s’inscrivent là dans un courant de réformisme musulman global et ne se sont pas fait que des amis… C’est que des femmes capables de les moucher en théologie, ça fait très peur aux hommes.

Se servir de la religion

Quelles sont les cibles des féministes islamiques? Le mariage temporaire, l’infériorité du témoignage d’une femme devant un tribunal, les violences conjugales… selon les priorités de leur pays respectif. Victoire par exemple au Nigeria, où la charia est appliquée dans les régions du Nord. En 2003, l’association Baobab a réussi à faire acquitter une femme condamnée à la lapidation grâce à des arguments religieux. Pour Stéphanie Latte Abdallah, chercheure au CNRS (Iremam, Aix-en-Provence), le chantier le plus communément partagé est celui de l’inégalité au sein de la famille, puis les droits politiques et citoyens. On peut retrouver les mobilisations et les enjeux dans une dizaine de pays dans le numéro Féminismes islamiques de décembre 2010 de la Revue des mondes musulman et de la Méditerranée.

En 1992, l’Afro-Américaine Amina Wadud publiait son ouvrage fondateur Le Coran et les femmes: relire le texte sacré dans une perspective féminine. A quelques milliers de kilomètres de là, à Téhéran, naissait la revue Zanan, immense référence pour les féministes du monde musulman jusqu’à son interdiction en 2008.

Vingt ans après, «c’est comme si les féministes islamiques quittaient le banc des accusées, sans arrêt mises en demeure de justifier qu’elles n’étaient ni manipulées par l’extérieur ni aliénées de l’intérieur, et pouvaient écrire l’histoire impensable de la révolution féministe». Voilà comment Marie-Laure Bousquet, du Collectif Féministe Pour l’Egalité, clôturait le quatrième congrès international du mouvement en mars 2011.

Cours de féminisme islamique

Même si encore beaucoup de militantes rejettent le mot «féministe» comme un greffon occidental, dans la pratique les avancées sont indéniables. Les acquis théoriques s’imposent comme une discipline majeure. En juin 2012, l’université espagnole Carlos III et la Junta Islamica ont organisé les premiers cours en ligne de féminisme islamique. Pour Stéphanie Latte Abdallah, le mouvement se diffuse :

«En Egypte, Suad Salih, professeure dans la plus haute autorité du sunnisme, Al Azhar, a lancé une campagne visant à permettre aux femmes de devenir mufti à partir d’arguments religieux. D’autres, telles Amina Wadud, se revendiquent imam. En Turquie, la théologienne Hidayet Tuksal expurge désormais les publications musulmanes officielles des hadiths (récits des actions du prophète) misogynes, pour le Ministère des Affaires religieuses. Les femmes se sont fortement engagées en religion ces dernières décennies en accédant à de nouvelles fonctions religieuses (prédicatrices, théologiennes) un peu partout dans le monde arabe ou dans d’autres pays de tradition musulmane.»

Femmes de terrain et universitaires réunies

Autre évolution notable en deux décennies: le mouvement universitaire a rejoint celui des militantes de terrain, donnant naissance à des organisations internationales comme Women’s Islamic Initiative in Spirituality and Equality (Wise) basé à Londres, ou le réseau Musawah (Egalité) lancé en 2009 par la puissante Sisters in Islam, de Malaisie. Les «islamiques» ont aussi établi des passerelles avec les féministes «laïques», qui ont souvent été pionnières. Et c’est ensemble que les féministes de tous bords ont obtenu le droit de vote féminin en 2002 à Bahreïn et en 2005 au Koweït, ainsi que la réforme du code la famille marocain, la Moudawana, en 2004.

«Nous sommes à un moment important, estime Asma Lamrabet, qui a publié en mars 2012 Femmes et hommes dans le Coran : quelle égalité?. Maintenant nous organisons des formations pour que les militantes accèdent aux textes originels. Il faut passer le relais à toutes ces jeunes femmes que l’on a vues dans les révolutions, parce qu’elles ne se laisseront pas faire!»

C’est vrai, le printemps arabe a charrié des mobilisations encourageantes. Exemple au Yémen en avril 2011, où le président Saleh avait essayé de qualifier les manifestations de femmes, qui réclamaient son départ, de «non islamiques». Sûres de leur religion, elles avaient défilé de plus belle et discrédité un manipulateur de la foi. Les nouveaux gouvernements islamistes en place au Maghreb tenteront-ils encore de duper les femmes?

L’égalité islamique contre l’équité islamiste

Parce qu’islamique n’est pas islamiste, bien au contraire. Quand les féministes islamiques revendiquent l’égalité hommes/femmes, les islamistes réclament l’équité: c’est-à-dire une complémentarité entre hommes et femmes articulée sur une essence, un rôle et donc des droits et devoirs différenciés pour chaque sexe.

Les Iraniennes qui avaient participé à l’avènement de la Révolution islamique en 1979 ont été vite refroidies. Non, mesdames, il ne fallait pas tout prendre au mot, vous ne solliciterez pas le Coran pour revendiquer vos droits. Pour la pionnière Ziba Mir Hosseini (qui s’était mise à étudier les textes quand son mari lui refusa le divorce), le féminisme islamique fut l’enfant non désiré de l’islamisme politique.

Mais «depuis une petite dizaine d’années, explique Stéphanie Latte Abdallah, certaines activistes de l’islam politique se revendiquent du féminisme islamique au Maroc, en France, en Egypte, au Koweït, en Jordanie ou ailleurs. Le thème est même devenu porteur. Il est probable que les militantes égyptiennes, notamment celles de la jeune garde des Frères musulmans, sollicitent les ressources du féminisme islamique», décrypte la chercheuse française.

Des situations très différentes en fonction des pays

Elles chercheront à ne pas laisser aux courants les plus conservateurs des Frères musulmans et aux salafistes le monopole de l’interprétation des sources religieuses.

«En Tunisie en revanche, dit-elle, les arguments religieux seront moins prégnants dans la mesure où la question des droits féminins se pose autrement, comme une forme d’héritage national, et parce que l’équilibre des forces politiques est différent. Ennahda s’est de longue date engagé dans des alliances avec les partis séculiers.»

Au Maghreb nouveau, calcule Asma Lamrabet, «l’avenir dépendra de l’espace démocratique que les gouvernements mettront en place. Je veux être optimiste mais nous traversons une période de doute. Je pense à Amina, la Marocaine de 16 ans qui s’est suicidée le 10 mars dernier après avoir dû épouser son violeur. La loi marocaine autorise le juge à déroger à la fois à l’obligation de poursuite du criminel et à l’interdiction du mariage des mineures».

Ce sont donc toujours les hommes qui interprètent et décident. Et les réactions du nouveau gouvernement islamiste au pouvoir, le Parti Justice et Développement, ont prouvé que les choses n’étaient pas près de changer. Les vingt prochaines années seront peut-être les plus difficiles…

Constance Desloire