Ce révolté juif s’oppose à la domination romaine sur la Judée au cours de la Grande révolte juive de 66 à 74. Il devient le chef des Sicaires à partir de l’exécution à Jérusalem de son oncle Menahem en automne 66.

Il se replie avec ses Sicaires dans la forteresse de Massada qu’ils contrôleront pendant toute la durée de la révolte jusqu'à leur mort par suicide au printemps 74


Eléazar ben Yaïr est un petit-fils de Judas le Galiléen qui selon Flavius Josèphe fonde la Quatrième philosophie, indépendante des trois autres sectes juives qu’il cite : les Pharisiens, les Sadducéens et les Esséniens. Il appartient à ce qui a parfois été appelé une dynastie de révoltés opposés aux Hérodiens et aux Romains, à l’instar des Hérodiens ou des Hasmonéens, bien que cela puisse paraître exagéré.

Son oncle Menahem joue un rôle décisif avec ses Sicaires lors du déclenchement de la Grande révolte juive. Deux de ses oncles, Simon et Jacob, avaient été crucifiés sur ordre du procurateur de Judée Tiberius Alexander. Son grand-père Judas avait dirigé deux révoltes. La première se déclencha à la mort d’Hérode le Grand en 4 av.jc. Il était alors un des trois messies qui revendiquaient la succession royale.

C’est à l’occasion de sa seconde révolte contre le recensement fiscal de Publius Sulpicius Quirinius , qui marque l’entrée officielle de la Judée dans le système provincial romain que s’est formé le groupe de Judas le Galiléen, appelé IVème philosophie par Flavius Josèphe. L’arrière-grand-père d’Eléazar, Ézéchias, était un insurgé galiléen qui allait jusqu’à harceler la ville de Tyr]. Il a été tué par Hérode en 47/46 avant notre ère, alors que celui-ci n’était encore que stratège de Galilée.

Après l’exécution de son oncle Menahem à l’automne 66, Éléazar lui succède à la tête des Sicaires. Il a donc probablement participé aux actions que ceux-ci viennent de mener au cours de l’année.

Au printemps 66, les Sicaires se sont emparés de la forteresse de Massada, exterminant la garnison romaine qui l’occupait et donnant le signal du déclenchement de la révolte. Menahem vient alors renforcer les insurgés de Jérusalem avec un groupe de Sicaires, dont Eléazar fait partie.

Ils contribuent à prendre le Palais d’Hérode. Alliés à Eleazar ben Hanania , commandant du Temple, un des chefs zélotes et fils de l’ancien grand-prêtre Ananias ben Nébédaios dit Ananias de Zébédée , ils obtiennent la reddition de la garnison romaine assiégée dans la forteresse Antonia. Les troupes romaines sont désarmées et autorisées à se replier vers le nord. Elles seront toutefois massacrées au cours de leur retraite. Menahem prend pendant une brève période la direction de tous les insurgés. Cela permet à ses partisans, aidés par certains Zélotes d’éliminer beaucoup de modérés, partisans d’un compromis avec les Romains. Il fait ainsi tuer plusieurs personnalités de Jérusalem dont l’ancien grand-prêtre Ananias en août 66, père de son allié.

Mais très vite, Eleazar ben Hanania fomente une conspiration pour se débarrasser de son ennemi et rival. Ses anciens alliés du parti zélote le soupçonnent d’avoir des prétentions à la royauté d’un type plus ou moins messianique et veulent aussi probablement venger la mort du père et de l’oncle de leur chef. Ils attaquent par surprise Menahem et ses partisans alors que celui-ci se rend en grande pompe au Temple. Il est exécuté ou lynché. Cet assassinat provoque l’émiettement de la révolte en plusieurs bandes rivales, ouvrant ainsi une guerre civile sans pitié entre les différentes sectes juives. Accompagné d’un petit nombre de sicaires, Eléazar parvient à se faufiler jusqu’à la forteresse de Massada dans laquelle ils se réfugient. Eleazar Ben Yair (Éléazar fils de Jaïr) devient alors le chef des Sicaires.

À partir de ce moment, le groupe semble moins offensif durant le reste de la révolte. Il donne toutefois refuge à Simon Bargiora et aide son groupe. La forteresse de Massada semble être une des dernières poches de résistance des révoltés. En 73 ou 74, le gouverneur de Judée Flavius Silva est chargé de reprendre Massada, dernier bastion tenu depuis le début de la guerre. Avec la Xème légion, il mène un siège et construit une rampe impressionnante permettant d’accéder à la forteresse. Les défenseurs, toujours dirigés par Éléazar préfèrent se donner la mort par un suicide collectif plutôt que d’accepter la servitude.

Selon Flavius Josèphe, peu avant la prise de la forteresse par les Romains, Éléazar tint un discours dans lequel il appelait au suicide. Quand les Romains atteignirent le plateau, ils trouvèrent alors les cadavres de tous les assiégés, y compris les femmes et les enfants. Selon Simon Claude Mimouni , cet épisode très célèbre en raison de ses aspects dramatiques et symboliques, n’a pourtant guère eu d’importance militaire si ce n’est qu’il a obligé Rome à immobiliser d’importantes forces en Judée jusqu’en avril 74.

Cet article est partiellement issu de l’article de Wikipédia Eléazar ben Yaïr/

 

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