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La Forteresse Antonia était une vaste caserne militaire située à Jérusalem, construite par Hérode le Grand sur le site d'une ancienne citadelle hasmonéenne.

La description de Flavius Josèphe

Son emplacement exact est inconnu mais l'historien Flavius Josèphe l'a décrit.

La forteresse a été construite sur la partie extrême occidentale des grands remparts de la ville (le deuxième), au nord-est de la ville, près du Temple et de la Piscine de Bethesda. La forteresse prit le nom d'Antoine, protecteur d'Hérode au début de son règne. Palais et résidence royale, Hérode y séjourna probablement avant de décider d'édifier un autre palais, de l'autre côté de la cité. Il fit ce choix car il avait réalisé que ce monument qui dominait le Temple pouvait représenter une gêne pour la vie de la classe sacerdotale. Aussi il voulut, par ce transfert de lieu de pouvoir, se concilier l'élite religieuse des Juifs.


On pense que la Forteresse Antonia est devenue plus tard le lieu du Prétoire. Il s'agit aussi probablement de l'endroit où Jésus a été présenté devant Ponce-Pilate.


L'historien Flavius Josèphe décrit l'édifice Antonia comme étant une forteresse flanquée de quatre tours à chaque coin. Il localisait cette dernière à l'angle Nord-ouest des colonnes qui entouraient le Temple. Les images modernes la situent souvent le long du côté Nord de l'enceinte du Temple.


Pourtant, la description de Flavius Josèphe suggère qu'elle était séparée de l'enceinte du Temple. Un espace étroit séparait probablement les deux édifices qui étaient reliés par deux rangées de colonnes. Les mesures de Flavius Josèphe évaluent la séparation d’environ 600 pieds (environ 182,88m) entre les deux complexes.


Avant la guerre de Judée, la forteresse Antonia abritait une partie de la garnison romaine de Jérusalem. Les Romains conservaient les habits sacerdotaux du grand prêtre dans la forteresse.

Détruite en 70 par l'armée de Titus

La forteresse Antonia fut détruite en 70 par l'armée de Titus lors du siège de Jérusalem. Les troupes de Titus attaquèrent Jérusalem par le nord le 30 mai 70, prirent la première puis la seconde muraille. Jean de Gischala défendait l’Antonia et le Temple. Le 6 août 70, les sacrifices quotidiens dans le Temple cessèrent. Titus s'empara d'abord de la forteresse pour préparer l'attaque du Temple. Il conforta sa position dans l'édifice pour acheminer le matériel de guerre vers le Temple qu'il incendia.

Le prétoire ne serait autre que la forteresse Antonia, construite par l'occupant à l'angle nord-ouest du mont du temple. Le lieu identifié à cette forteresse est aujourd'hui occupé par l'église des Soeurs de Sion, bâtie au XIXème siècle sur un site où subsistent des vestiges romains. Le couvent des Sœurs de Sion donne accès à un escalier descendant vers un lieu aujourd’hui assimilé au "Lithostratos".

De ce lieu, il subsiste aujourd'hui un dallage romain. Des graffitis gravés sur le sol figurent le "jeu du roi", que les légionnaires devaient pratiquer pour s'occuper.

On reconnaît le tracé de la lettre B qui pourrait être l'initiale de "Basileus" (roi, en grec). C'est là aussi que l'eau de pluie était recueillie dans une citerne afin d'alimenter la garnison romaine. Au sous-sol, une cellule de prison porte l'inscription grecque : "Prison du Christ". Il se pourrait que Jésus a été enfermé et maltraité en ce lieu.

Texte de Flavius Josephe sur les remparts et la position de la tour Antonia

Trois murs fortifiaient la ville du côté où elle n'était pas entourée de ravins infranchissables ; sur ces derniers points, il n'y avait qu'un retranchement.

Elle était elle-même bâtie sur deux crêtes qui se faisaient face et que séparait un vallon creusé entre elles, où se terminait la ligne des maisons, pressées les unes contre les autres.

Des deux éminences, l'une, où se trouvait la ville haute, était de beaucoup la plus élevée et la plus escarpée elle avait, à cause de la force de sa position, reçu du roi David le nom de « Forteresse » (ce roi était le père de Salomon qui construisit le premier Temple) aujourd'hui nous l'appelons le « haut marché ».

Quant à l'autre colline, c'est celle qui se nomme Acra et porte la ville basse comme sur un double croissant.

En face de cette dernière hauteur, il y en avait une troisième qui était, de sa nature, inférieure en altitude à Acra, dont une autre large vallée la séparait à l'origine. Plus tard, au temps de la dynastie des Asmonéens, les rois comblèrent le vallon, dans le dessein de réunir la ville au Temple ; ils aplanirent Acra et en abaissèrent le sommet, pour que la vue du Temple dominât aussi cette colline.

La vallée nommée « des fromagers » (Tyropéon), qui, nous l'avons dit, sépare la colline de la ville haute et la colline inférieure, s'étend jusqu'à Siloé ; tel est le nom de cette source d'eau douce et abondante. Vers la campagne, les deux collines de la ville étaient entourées de profondes vallées ; de part et d'autres, les précipices en rendaient l'abord impraticable.

Des trois enceintes, la plus ancienne était très difficile à prendre, grâce aux vallons et à la montagne qui les dominait et sur laquelle le mur était bâti. Outre l'avantage du lieu, la construction en était solide, car David et Salomon et les rois qui suivirent rivalisèrent dans cette oeuvre.

Le mur commençait au nord à la tour Hippicos et se dirigeait vers la galerie orientale du temple (Xystos) ; il touchait ensuite à la salle du conseil, et aboutissait au portique occidental du Temple. Du côté de l'ouest, il partait du même point, se prolongeait par le lieu appelé Bethso jusqu'à la porte des Esséniens ; il tournait ensuite vers le sud, au delà de la source de Siloé, revenait alors vers l'orient, dans la direction de la piscine de Salomon, et continuait jusqu'à l'endroit nommé Ophlas, où il rejoignait le portique oriental du Temple.

Le second mur s'amorçait à la porte de Gennath, qui faisait partie de la première enceinte ; il n'entourait que la partie septentrionale de la ville et montait jusqu'à la tour Antonia.

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