Le 19 juillet est remis le rapport s/13450, qui en application de la résolution n°446, examine la situation dans les territoires occupés. Les Israéliens n'ont pas permis à la commission chargée d'établir ce rapport de se rendre dans les territoires.

Le gouvernement israélien déclare qu'il n'avait rien à cacher en ce qui concerne ses actions dans les territoires placés sous son contrôle, que la situation dans ces territoires avait été examinée en toute liberté.. et que la mission israélienne n'était pas disposée à établir des contacts quelconques avec la Commission…

Le gouvernement qui avait intégralement rejeté la résolution 446 ne pouvait donc pas coopérer sous quelque forme que ce soit avec une commission créée en vertu de cette résolution.

Pour M. Bishara, représentant du Koweït, il s'agit d'une hypocrisie et d'un défi à la commission et au conseil de sécurité. Suivent quelques citations choisies de dirigeants sionistes et israéliens (Herz, Weitz, Begin) qui ont prôné l'expulsion des Arabes. Il cite :

Dans notre pays, il y a de la place pour nous. Nous dirons aux Arabes de s'en aller. S'ils n'acceptent pas de partir et résistent par la force, nous les obligerons à s'en aller.Nous leur taperons dessus et nous les forcerons à partir. Isaac Rilf in histoire officielle de la Haganah, in The guardian du 18 juin 1979.

Le secteur le plus déshérité de la population autochtone de ce qui deviendra l'État juif doit être transféré de l'autre côté de la frontière. Theodor Herzl in Journal 12 juin 1895

Il n'y a pas de place dans ce pays pour deux peuples en même temps...la seule solution est...Eretz Ysraël...sans les Arabes. Et là il n'y a pas de compromis possible. Joseph Weitz, Chef du département de la colonisation du fonds juif unifié 1940

M. Bishara cite aussi Begin :

Cette terre est à nous. Nous l'avons héritée de nos ancêtres. Nous avons le droit de nous installer partout.

Moshé Dayan :

Les Arabes et les Juifs peuvent coexister mais sous l'autorité juive.

Et le représentant d'Israël à l'ONU :

Le peuple juif et l'État d'Israël ont le droit, tant dans le principe qu'en droit et aux fins de sécurité nationale, d'avoir une présence permanente en Judée, en Samarie et dans le district de Gaza

Pour M. Bishara,

le comportement d'Israël dans les territoires occupés est immoral, illégal, condamnable et constitue une incitation à la guerre. C'est une politique d'annexion territoriale qui vise à l'expulsion des populations autochtones… qu'on ne s'y trompe pas, la paix et la colonisation sont inconciliables. Les colonies de peuplement juives sont une invitation à l'affrontement; l'expulsion engendre la haine; la politique de Begin est désastreuse.

Enfin , M. Bishara exige que Jérusalem soit rendu à l'islam

Le rapport de la commission indique que le prince héritier Hassan de Jordanie (qui ne deviendra pas roi, écarté par son frère le roi Hussein ) considère que les Juifs poussent les Arabes de Jérusalem à partir et que d'ores et déjà, ils sont maintenant isolés et enfermés dans un ghetto.1

M. Husson, représentant de la France, pense que

la Commission a réuni des éléments de preuve qui donnent à penser que le Gouvernement israélien poursuit délibérement, systématiquement et à grande échelle un processus d’implantation de colonies dans les territoires occupés. Il cite la rapport : il existe une corrélation entre l'implantation de colonies israéliennes et le déplacement de la population arabe.

Pour les Israéliens, le rapport de la Commission est truffé de déformations et d'erreurs.

 


   Colonie - implantation

Résolution : Le 20 juillet , le conseil, qui

déplore vivement la non coopération d'Israël, considère que la pratique qui consiste à établir des colonies de peuplement dans les territoires arabes occupés n'a aucune validité en droit et constitue une violation de la Convention de Genève.

Le conseil est aussi préoccupé par la manière dont l'occupation est exercée.

Le conseil souligne la nécessité d'aborder de front la question des colonies de peuplement existantes et d'envisager des mesures visant à assurer la protection impartiale des biens saisis.

Paradoxalement, l'Onu n'a pas inscrit les territoires occupés comme des territoires colonisés. Parmi sa liste d’États coloniaux ayant dans le monde 17 territoires restant à décoloniser en 2017 figurent en tête

- la Grande-Bretagne avec 10 territoires (Falkland, Monserrat, Saint-Hélène, Gibraltar....),

- les USA avec 3 territoires (Îles Vierges, Samoa, Guam) ,

- la France (2), Nouvelle Calédonie et Polynésie française.

- la Nouvelle-Zélande (1)

- et le Maroc (1).

Nulle mention du Tibet ou de Chypre non plus dans la liste. La France fait partie du peloton de tête avec 2 des territoires colonisés les plus peuplés sur 3. Le Sahara occidental est en tête, tant pour l'aire géographique que pour le nombre d'habitants (586 000).

1 Nombre de musulmans à Jérusalem en 1967 : 54 963, en 1980 114 800, en 2015 : 307 300

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