L'association Peace now, la paix maintenant, Shalom Archav en hébreu est une des associations historiques d'Israël. Située à gauche, elle a peu de sympathies pour la coalition gouvernementale dirigée par le Likoud.

A l'origine, l'association est formée en 1978,quand 300 officiers de réserve de l'armée, plutôt situés politiquement à gauche, souhaitent promouvoir la négociation avec les Palestiniens, la solution à deux États et la coexistence entre Israël, les Palestiniens et les pays arabes. L'idée cheminera, les accords d'Oslo en 1993 reprenant finalement ces idées directrices auxquelles s'ajoutent des méthodes de négociation1 pour tenter d'arriver à une solution pérenne, avec l'échec que l'on connaît maintenant.

En 2007, l'association avait affirmé, que 30 % des colonies étaient établies sur des territoires privés appartenant à des Palestiniens2,

1 Il s'agissait de traiter les principaux points d'achoppement comme le statut final de Jérusalem après avoir instauré un climat de confiance en apprenant à travailler ensemble, après la répartition des pouvoirs entre israéliens et palestiniens dans les zones A, B et C de la Cisjordanie.

2 Initialement, l'association avait annoncé 40 % en 2006 puis s'était rétracté, après avoir été obigée s'excuser publiquement suite à une condamnation judiciaire.

 

Rapport de Peace now – image illustrant les allocations de terre en Cisjordanie

 

Le rapport de Juillet 2018 fait un point d'étape sur la colonisation et l'occupation des territoires palestiniens. Selon l'association,

 99,8% des terres domaniales allouées en Cisjordanie ont été cédées à des Israéliens; Presque rien n'a été donné aux Palestiniens.

Selon une réponse que lui à fourni l’administration civile des territoires :

- Les colonies se sont vu attribuer 99,76% des terres de l'État allouées à un usage quelconque en Cisjordanie occupée, tandis que les Palestiniens se sont vu attribuer au plus 0,24%

- Environ 80% des allocations aux Palestiniens visaient l'établissement de colonies de peuplement et le transfert forcé de communautés bédouines.

Seuls 36 hectares au plus ont été alloués sans aucune contrainte au profit des Palestiniens, (dont 53 % avant Oslo) et au moins 12 hectares se trouvent actuellement dans la zone B sous contrôle palestinien1.

Selon l'association :

Avant 1967, la majeure partie de la zone définie par l’administration civile comme une terre publique n’était pas considérée comme une propriété publique. Au cours des années qui ont suivi, Israël a déclaré près d'un million de dunams [1000 km²] de «terres domaniales»,... Il a donc été interdit aux Palestiniens d’utiliser ces terres avant même qu’elles soient affectées à une utilisation quelconque.

...Comme l'a déclaré la Cour suprême: "Le gouvernement militaire n'a pas le droit de vendre des biens appartenant à l'État.

...Comme l'explique l'Association pour les droits civils en Israël: Israël détient les terres d'un territoire occupé en tant qu'administrateur et doit faire tout son possible pour les préserver et les développer au profit de la population palestinienne locale. L'utilisation même de terres domaniales pour la construction de colonies de peuplement et / ou le développement d'infrastructures et de zones industrielles défavorables à la population palestinienne constitue une violation du droit international...
Il s’avère que la politique générale des gouvernements israéliens au cours des années a été d’allouer autant de terres que possible aux colonies de peuplement israéliennes, et non de donner des terres aux Palestiniens qui constituent 88% de la population de Cisjordanie.

1 Pour mémoire, la Zone B est sous contrôle de sécurité israélien, et civil palestinien. Elle représente 28 % de la Cisjordanie et comprend 41 % de sa population.

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