La Constitution antoninienne, appelée édit de Caracalla (Empereur de 2011 à 2017 né à Lyon, fils de Septime Sévère) , accorde en 212 le droit de cité romaine à tous les habitants libres de l'Empire qui ne l'avaient pas encore.

Les raisons de cette constitution impériale (décision de l'empereur qui a force de loi) sont mal connues : fiscales (élargir l'assiette de l'impôt), politiques (rallier les provinciaux à Caracalla, après l'assassinat de son frère, Geta, par l'empereur lui-même), philosophiques (stoïcisme de l'entourage impérial) ou administratives (simplification des procédures en unifiant les statuts individuels).

La portée d'une telle mesure est en revanche considérable, même si certains effets sont discutés. Les implications politiques notamment sont faibles, la citoyenneté romaine sous l'Empire étant constituée d'une série de droits plus civils que proprement politiques. De même, on ignore le sens de certaines clauses restrictives du texte. Celui-ci n'en constitue pas moins une étape décisive dans « le passage de la cité conquérante, puis fédératrice à un État unificateur » (Jean-Michel Carrié pour Encyclopédie Universalis).

 

Texte

 

«  [César] Marc Aurèle Sévère Antonin Auguste proclame :
[D'une manière générale, c'est à la divinité qu'il faut] avant tout [reporter et] les causes et les raisons (des choses) ; [et moi aussi, comme il se doit], je voudrais rendre grâces aux dieux [immortels] pour m'avoir sauvé d'un tel [complot tramé (contre ma vie)]. Voilà pourquoi j'estime pouvoir accomplir de manière si [magnifique et si digne des dieux] un acte qui convienne à leur majesté, en ralliant [à leur culte, comme Romains], [autant de fois de dizaines de milliers (de fidèles)] qu'il en viendra chaque fois se joindre à mes hommes. Je donne donc à tous [ceux qui habitent] l'Empire le droit de cité romaine, étant entendu [que personne ne se trouvera hors du cadre des cités], excepté les déditices. Il se doit en effet [que la multitude soit non seulement associée] aux charges qui pèsent sur tous, mais qu'elle soit désormais aussi englobée dans la victoire. [Et le présent édit] augmentera la majesté du [peuple] romain : [il est conforme à celle-ci] que d'autres puissent être admis à cette même [dignité que celle dont les Romains bénéficient depuis toujours], alors qu'en étaient exclus... de chaque
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trad. Joseph Mélèze-Modrzejewski in Girard & Senn, Les Lois des Romains, Naples, 1977, pp. 478-490, n. 21

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