Le plan est attendu depuis deux ans et sa présentation reporté à plusieurs reprises. Le volet financier à déjà été présenté les 25 et 26 juin à la conférence de Manama, sans déchaîner l'enthousiasme des participants.

 

lire aussi l'article sur le volet financier

 

Les Palestiniens, considérant que l'Amérique n'est plus un partenaire du fait de son positionnement pro-Israël rejettent d'emblée le plan, avant d'en connaître les modalités.

Mahmoud Abbas, joint par Trump, refuse de répondre au téléphone. Il relate d'ailleurs ce fait en insultant le Président américain comme il l'avait fait en 2018 pour l'ambassadeur américain en Israël :

«  Trump est chien et un fils de chien. Ils m'ont appelé de Washington et je n'ai pas décroché. J'ai dit non et je continuerai à dire non »1.

De fait, la présentation a lieu à Washington sans représentant palestinien.

Le premier ministre de l'autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh. sans recourir à l'insulte est aussi très négatif sur le plan  :

« Ce n’est pas un plan de paix pour le Moyen-Orient, ... [l’initiative vise] avant tout à protéger Trump de la destitution et Netanyahou de la prison » 

Mais le Conseil National Palestinien demande la reprise des violences contre les israéliens, sous toutes les formes et manières possibles. A le lire, le terrorisme n'est pas exclu, loin de là :

"Le Conseil national [palestinien] exige que le Comité exécutif de l'OLP mette en œuvre toutes les décisions du Conseil national et du Conseil central [de l'OLP] - et en premier lieu la décision déterminant que la période de transition a pris fin avec toutes les obligations politiques, sécuritaires et financières qu'elle comporte envers l'occupation israélienne – et prenne également toutes les mesures nécessaires pour encourager et intensifier la résistance et la lutte contre l'occupation sous toutes ses formes et de toutes les manières, ceci afin de défendre les droits permanents de notre peuple, que l'administration [du président américain Donald] Trump et l'occupation tentent d'éliminer par ce que l'on appelle "l'accord du siècle2".3

Le Hamas qui 'gouverne' Gaza et qui s'oppose par essence à toute négociation désapprouve aussi fortement l'initiative américaine.

Trump est plus optimiste comme il le dit lors d'une conférence de presse conjointe avec Netanyahu :

« Cela fait de nombreuses, nombreuses, nombreuses années, des décennies et des siècles, que l’on recherche la paix au Proche-Orient. Et ça, c’est une opportunité d’y parvenir ...Nous pensons que In fine nous aurons le soutien des Palestiniens» 

Netanyahu, premier ministre par intérim en attendant la troisième élection législative qui peut-être permettra de désigner un premier ministre est dans une position assez instable, sans parler de ses mises en examen pour corruption, pour négocier un plan de paix international.

Présentation du plan 'une vision pour la paix'

Le plan comporte treize points. Il reprend à peu près les positions sur le terrain en Cisjordanie faisant la part belle aux implantations israéliennes et découpant en de multiples parties le territoire Palestinien.

Gaza reste palestinien et se voit ajouter deux territoires le long de la frontière Egyptienne qui double sa surface.

 Les treize points du plan Trump4

1 – Réalisation d’un État palestinien qui ne menacera pas Israël

2 – Une capitale pour les Palestiniens située à Jérusalem Est

3 – Ce plan conservera le statut de Jérusalem comme capitale «indivisible» d’Israël

4 – Souveraineté israélienne dans certaines parties de la Judée Samarie

5 – Le futur État palestinien serait contigu, via la construction de routes et tunnels reliant les diverses parties. Il ne sera pas en mesure de menacer les intérêts de sécurité d’Israël .

6 – Ce plan de paix inclut «une solution réaliste à deux États» et un État palestinien qui «rejetterait le terrorisme»

7 – Le plan de paix va doubler le territoire actuellement sous contrôle palestinien

8 – Reconnaissance de la souveraineté israélienne sur les principaux blocs des villes en Judée Samarie.

9 – Jérusalem restera «la capitale indivisible d’Israël»

10 – Les États-Unis ouvriront une ambassade à Jerusalem-Est.

11 – Le statu quo dans l’enceinte de l'esplanade des mosquées (mont du Temple) à Jérusalem sera préservé en coordination avec la Jordanie mais la prière ne sera plus réservée au musulmans

12 – Aucun Israélien ou Palestinien ne sera déraciné de leurs foyers

13 – Fin des constructions en Judée Samarie avant quatre ans, au cours desquels les négociations avanceront.

Le plan fait la part belle aux Israéliens. L'avocat Michael Sfard5 l'analyse ainsi :

“Ce n’est pas un plan de paix, mais un plan d’annexion, qui pourrait conduire à la guerre. S’il était mis en œuvre dans sa totalité, il créerait un apartheid. Je n’utilise pas le mot par provocation. On aurait une domination perpétuée d’Israël sur les Palestiniens, qui disposeraient éventuellement d’une ­entité sans le pouvoir d’entrer dans des alliances, de signer certains traités, de contrôler les entrées et les sorties des personnes et des biens. Une entité entièrement entourée par Israël, plus de façon temporaire comme sous le régime d’occupation, mais de façon permanente. Avec deux groupes : le premier disposant de droits civiques pleins, et l’autre non. ...Israël obtient tout, tout de suite, et les Palestiniens peut-être quelque chose au bout.”

 

Lire aussi le texte complet du plan

 

Réactions à la présentation du plan

Pour la France, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères

«La France salue les efforts du président Trump et étudiera avec attention le plan de paix qu'il a présentéElle exprime sa conviction que la solution des deux États, en conformité avec le droit international et les paramètres internationalement agréés, est nécessaire à l’établissement d’une paix juste et durable au Proche-Orient..[ La France ] continuera d’agir en ce sens en lien avec les États-Unis, ses partenaires européens et tous ceux qui peuvent contribuer à la réalisation de cet objectif [ et ] restera attentive au respect et à la prise en compte des aspirations légitimes des Israéliens comme des Palestiniens»6

La tonalité est autre lorsque quelques jours plus tard Emmanuel Macron qui ne s’était pas encore prononcé le fait en marge d’un dîner à Paris avec la communauté arménienne.

'Interrogé par Le Figaro sur le point de savoir s’il croyait encore à la solution des deux États, mantra de la diplomatie française depuis quarante ans, Macron a répondu de manière sibylline: «Je crois en deux souverainetés.»

Ces propos inédits pourraient amorcer une évolution sémantique, avant un renoncement public à cette solution des deux États. Qu’est-ce qu’une souveraineté sans État? Celle, toute théorique, des grandes villes palestiniennes encerclées par l’armée israélienne.'7

Le Consulat général de France à Jérusalem rectifie le tir quelques jours plus tard lors d'un point de presse8 :

« Q : La France a-t-elle évolué dans son approche du processus de paix au Proche-Orient en prônant désormais "deux souverainetés" et non plus "deux Etats", ... Qu’implique la notion de "deux souverainetés" plutôt que deux Etats ?

R - La position de la France sur les paramètres de la paix est connue. Nous sommes convaincus que la solution des deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières sûres et reconnues, en conformité avec le droit international et dans le cadre des paramètres internationalement agréés, est nécessaire à l’établissement d’une paix juste et durable au Proche-Orient. Sur cette base, toute solution doit être négociée entre les deux parties et la France continuera d’agir en ce sens. »

 

Réaction d'Israël

Netanyahu lors de la présentation réitère son projet d'annexer des parties du territoire de Judée-Samarie (Cisjordanie). Il souhaite donc le faire sans attendre les effets du plan Trump, que celui-ci aboutisse ou non. Il déclare :

« Israël appliquera ses lois à la vallée du Jourdain et à toutes les implantations de Judée et de Samarie »

Sur le plan il déclare qu’Israël

« appliquerait ses lois à la vallée du Jourdain et à toutes les implantations de Judée et de Samarie..parce que votre plan de paix établit un juste équilibre là où d’autres ont échoué, j’ai accepté de négocier avec les Palestiniens sur la base de votre plan de paix. C’est un excellent plan pour Israël. C’est un grand plan pour la paix »

Il promet de respecter le plan Trump, y compris l’exigence selon laquelle Israël ne doit pas construire dans les zones désignées pour un futur État palestinien dans le cadre de ce plan pendant les quatre prochaines années et réitère son intention d'annexer sans délai une partie de la Cisjordanie :

« Dans le même temps, Israël appliquera ses lois à la vallée du Jourdain, à toutes les communautés juives de Judée et de Samarie et aux autres régions que votre plan désigne comme faisant partie d’Israël et que les États-Unis ont accepté de reconnaître comme faisant partie d’Israël ».

Il conclut en félicitant Trump :

« Vous avez été le plus grand ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche ».9

 

Réactions dans le monde arabo-musulman

La Ligue arabe, réunie au Caire en présence de Mahmoud Abbas condamne le plan « injuste envers les Palestiniens ». Elle insiste pour mettre en œuvre le plan à deux États avec Jérusalem-Est comme capitale. Pour le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul-Gheit, la mise en œuvre du plan perpétuerait l'apartheid et serait également désavantageuse pour Israël.

Mahmoud Abbas annonce encore une fois la cessation de toute coopération, y compris sécuritaire, avec les Israéliens. Il dit "' mille non' au plan

"Nous avons demandé cette réunion d'urgence pour mettre un terme au consentement lié au plan américain sur tout ce qui concerne la question palestinienne, et nous nous battrons pour éviter une situation dans laquelle le plan deviendra une formule légitime adoptée par la communauté internationale."
Une fois que les États-Unis sont devenus le sponsor exclusif du processus de négociation, , il n'y a pas eu de développements sur la question palestinienne…. J'ai rencontré Trump à quatre reprises et son équipe à 37 reprises, et nous n'avons réalisé aucun progrès… Le plan de Trump ne laisse aux Palestiniens que 11 % du territoire palestinien. Nous avons accepté les frontières de 1967, soit 22 %", a déclaré le président palestinien, "et maintenant ils veulent nous enlever même cela". Il a ajouté que le plan diviserait les heures de prière au Mont du Temple entre les musulmans et les juifs, et si cela dépendait d'Israël, ils ne nous laisseraient pas prier."

Il a ajouté qu'au moment où ils ont dit que Jérusalem-Est faisait partie d'Israël, "j'ai dit que je ne serai jamais d'accord avec cela, et qu'il ne sera pas inscrit dans mon histoire que j'ai renoncé à Jérusalem", que les Palestiniens veulent comme capitale.

"Nous croyons toujours en la paix et nous voulons un mécanisme international qui mettra en œuvre les décisions de la communauté internationale. Nous ne demandons pas l'impossible, nous ne voulons pas aller à l'encontre des États-Unis, nous voulons qu'ils adoptent notre position".

Alors que Mahmoud Abbas a annoncé sa venue à New-York, pour un discours à l'ONU, l'ambassadeur israélien Dany Dannon réagit en llui demandant « d’arrêter son cinéma » et de venir plutôt négocier avec les Israéliens. Mahmoud Abbas se rend néanmoins devant le conseil de sécurité de l'ONU le 11 février. Il se déclare opposé à ce plan qui est comme un « gruyère suisse10 », qui « n'apporte pas la souveraineté au peuple palestinien » dont il remet en question les « droits légitimes »

«Nous rejetons le plan israélo-palestinien» qui «remet en question les droits légitimes des Palestiniens», a-t-il lancé en brandissant une grande carte de la Palestine telle que voulue par les Etats-Unis. «Nous avons rejeté ce plan car Jérusalem-Est ne ferait pas partie de la Palestine et cela suffit pour le refuser», a précisé Mahmoud Abbas. Il ferait de la Palestine «un Etat fragmenté», sans contrôle aérien, sans contrôle maritime. «Qui parmi vous accepterait un tel Etat?», a aussi demandé le président palestinien en regardant les représentants des 15 membres du Conseil de sécurité, en évoquant une situation «d'apartheid». Soulignant plaider «en faveur d'une paix juste» pour 13 millions de Palestiniens, le dirigeant a aussi égrené toutes les avancées de son peuple pour se doter d'un Etat, au niveau international comme national. 11

 

« Je voudrais appeler le peuple israélien à dire que la poursuite de l’occupation et l’occupation militaire d’un autre peuple n’aidera pas votre sécurité », a-t-il déclaré. « Nous devons rester partenaires, chacun dans son pays souverain. »

Il a ajouté : « Nous ne sommes pas contre le peuple juif ou les Juifs. Nous sommes des musulmans. Un musulman qui se dit contre un juif commet un blasphème ».

« Nous ne sommes pas contre le peuple juif. Nous sommes contre ceux qui nous attaquent, nous et notre terre », a-t-il déclaré.

« Nous appelons à la fin de l’occupation et à la création d’un État palestinien. Nous ne nous rendrons pas », a-t-il déclaré, mais il a ajouté : « Nous croyons en la lutte contre la violence et nous n’aurons donc pas recours à la violence. Nous n’aurons pas recours au terrorisme. Nous n’aurons pas recours à la violence ».12

Les ambassadeurs des Émirats arabes unis, de Bahreïn et d'Oman ont assisté à l'inauguration mardi à Washington, en signe tacite de soutien à l'initiative américaine.

L'ambassadeur à Washington des Emirats arabes unis, Youssef al-Otaïba, déclare sur Twitter 

apprécier les efforts persistants des Etats-Unis pour parvenir à un accord de paix palestino-israélien”.

Le ministère qatari des Affaires étrangères "apprécie les efforts américains pour trouver des solutions au conflit arabo-israélien tant qu'ils s'inscrivaient dans le cadre de la légitimité internationale"

L'Arabie saoudite "apprécie les efforts de l'administration du président Trump d'œuvrer pour un plan de paix complet entre les parties palestinienne et israélienne"

l'Égypte, appelle à la reprise des négociations sans commenter le contenu du plan. l'Égypte a exhorté les Israéliens et les Palestiniens à “étudier attentivement” le plan. Sans mentionner la demande arabe de faire de Jérusalem-Est la capitale du futur État palestinien. l’Égypte qui "apprécie les efforts continus déployés par l'administration américaine pour parvenir à un règlement complet et juste de la question palestinienne » «insiste sur "l'importance de rétablir au peuple palestinien leurs droits légitimes complets, grâce à l'établissement d'un état indépendant souverain dans les territoires occupés"

La Jordanie, quant à elle, rejette le plan et met en garde contre toute “annexion des terres palestiniennes” par Israël. Elle réaffirme son engagement en faveur de la création d'un État palestinien selon les lignes de 1967, « seule voie pour une paix globale et durable », qui inclurait toute la Cisjordanie et Jérusalem-Est annexée par Israël.13

Les pays arabes avaient reçu dans une note diplomatique un résumé du plan des États-Unis. En dernière page figurait ce qu'ils étaient censés en dire, selon les États-Unis.

 'Les États-Unis appellent tous les pays à soutenir cette Vision en encourageant les Israéliens et les Palestiniens à entamer immédiatement des discussion de bonne foi sur la base de la Vision et à publier des déclarations positives fondées sur le texte suivant :

Nous remercions le président Trump pour ses efforts visant à faire progresser ce conflit de longue date.

Nous avons examiné la Vision et la considérons comme une proposition sérieuse, de bonne foi et réaliste pour résoudre les nombreux problèmes qui sont restés sans solution pendant des décennies.

Nous appelons les dirigeants israéliens et palestiniens à négocier sur la base de cette Vision, sous la direction des États-Unis, et à poursuivre les progrès qui amélioreront la vie des populations de la région.

Le statu quo n'est pas acceptable et nous espérons que, sur la base de cette vision, ce conflit pourra trouver une solution longtemps recherchée, menant à un Moyen-Orient plus pacifique.'14


L'Iran, qui durant toute l'année a répété qu'elle est maintenant prête à détruire Tel-Av et Israël rejette bien sûr aussi le plan. Le ministère des affaires étrangères iranien  écrit que "le plan de paix de la honte imposé par l'Amérique aux Palestiniens est la trahison du siècle et est voué à l'échec"

Enfin pour Ankara , « Ce soi-disant plan de paix des États-Unis est mort-né. Il est axé sur la destruction du processus de règlement entre les deux États. Le peuple palestinien et ses terres ne sont pas à vendre. Jérusalem est une ligne rouge »

 

Réaction de l'union européenne

Le Haut représentant/Vice-Président Josep Borrell déclare le 4 février :


« L'Union européenne ... apprécie à leur juste valeur tous les efforts déployés pour aider à trouver une solution pacifique au conflit israélo-palestinien.

L'UE rappelle son attachement à une solution négociée fondée sur la coexistence de deux États, sur la base des lignes de 1967, avec des échanges de terres équivalents, selon ce qui pourrait être convenu entre les parties, avec l'État d'Israël et un État de Palestine indépendant, démocratique, d'un seul tenant, souverain et viable, vivant côte à côte dans la paix, la sécurité et la reconnaissance mutuelle - comme indiqué dans les conclusions du Conseil de juillet 2014.

L'initiative américaine, telle que présentée le 28 janvier, s'écarte de ces paramètres convenus au niveau international.

Pour construire une paix juste et durable, les questions non résolues relatives au statut final doivent être réglées par des négociations directes entre les deux parties. Cela inclut notamment les questions liées aux frontières, au statut de Jérusalem, à la sécurité et à la question des réfugiés.

L'Union européenne appelle les deux parties à s'engager à nouveau et à s'abstenir de toute action unilatérale contraire au droit international qui pourrait exacerber les tensions. Nous sommes particulièrement préoccupés par les déclarations sur la perspective d'une annexion de la vallée du Jourdain et d'autres parties de la Cisjordanie. Conformément au droit international et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, l'UE ne reconnaît pas la souveraineté d'Israël sur les territoires occupés depuis 1967. Les mesures en vue de l'annexion, si elles sont mises en œuvre, ne pourraient pas passer sans être contestées.

L'Union européenne continuera à soutenir tous les efforts visant à relancer un processus politique conforme au droit international, qui assure l'égalité des droits et qui soit acceptable pour les deux parties.

L'Union européenne s'engagera avec les deux parties, avec les acteurs de la région et avec tous les partenaires internationaux. Dans ce contexte, l'Union européenne réaffirme son engagement fondamental en faveur de la sécurité d'Israël, y compris en ce qui concerne les menaces actuelles et émergentes dans la région. »15

L'Autriche et la Hongrie « ne soutiennent pas les institutions de l'UE qui tiennent une position anti-Israël à l'ONU ». Elle s'opposent au communiqué de Borrell

A l'ONU, l'Indonésie et la Tunisie présentent au conseil de sécurité un projet de résolution condamnant les toutes récentes déclaration appelant à l'annexion [ de la Cisjordanie ] annoncées par Israël. C'est un moyen d'obliger les États-Unis utiliser leur droit de veto et montrer ainsi leur partialité.

« Pour Abbas, il s’agit de démontrer que l’ordre international n’est pas aux mains d’un ou deux pays et que le statut légal de l’occupation ne changera pas parce que le président Trump l’a décidé », notait Majdi Khaldi, son conseiller diplomatique »16

Mais le projet n'est finalement pas présenté, Abbas craignant de ne pas réunir le nombre de pays nécessaires (neuf sur quinze)

Tensions suite au plan

Les tensions suite à la présentation du plan s'exacerbent. Des manifestations ont lieu en Cisjordanie faisant quelques blessés. L'armée y renforce sa présence à partir du 29 janvier. Une roquette et des ballons explosifs sont envoyés de Gaza sur Israël . En réponse, l'armée restreint la zone de pêche gazaouie de 15 à 10 miles nautiques

Dans la nuit du 5 au 6 février à 1h45 , une voiture fonce dans la foule assemblée dans le lieu animé de la « First station », une ancienne gare ottomane transformé en plate-forme de restaurants et bars en plein centre de Jérusalem. L'assaillant réussit à fuir après avoir fait 14 blessés, essentiellement des soldats. Le Hamas salue l'attentat, une « réponse au plan Trump » , « un acte de résistance » selon ses critères.

A Jénine, l'armée entrée dans la ville afin de démolir la maison d'un terroriste se heurte à la foule hostile. Ahmed Qanbah, était un membre du commando qui en 2018 a attaqué et tué un rabbin près de Naplouse. L'armée avait détruit sa maison qui a ensuite été reconstruite. Les heurts ont eu lieu alors que l'armée se préparait à détruire à nouveau la maison reconstruite.

Un Palestinien est tué, une personne blessée grièvement et douze autres légèrement.17

Finalement, le plan ne connait pas de début d'application. Par contre Israël signe entre temps des accords de Paix avec les émirats arabes unis, Dubaï et même le Soudan. La solution a deux États est à à la fin du mandat de Trump totalement inaudible.

 

1Video de i24news le 28/01/2020

2 Trump n'utilise pas lui-même cette appellation qu'on lui prête

3Al-Hayat, Al-Jadida , journal officiel de l'autorité palestinienne, 27 janvier 2020

4 Infos-israel.news

5Avoat et militant des droits de l'homme ;

6 Reuters

7 Le Figaro, 30 janvier 2020

8 https://jerusalem.consulfrance.org/Israel-Territoires-Palestiniens-Extrait-du-point-de-presse-31-janvier-2020

9Times of Israël 28/01/2020

10 Il comment d'ailleurs une légère erreur, le gruyère, contrairement à l'emmental n'ayant pas de trous..

11Figaro avec AFP , 11 février 2020

12Times of Israël, 11 février 2020

13 Haaretz, Abbas Says Will Cut Security Ties With U.S., Israel, as Arab League Rejects Trump Plan 01/02/2020

14 Le Figaro 1er février 2020, George Malbrunot, comment les États-Unis ont demandé à la communauté internationale de soutenir le plan israélo-palestinien.

15 eeas.europa.eu

 

16Le monde 10 février 2020