M. CLINTON : Monsieur le Premier ministre, chers amis. Nous sommes réunis aujourd'hui à un moment important pour le Moyen-Orient. Nous sommes plus proches d'une paix durable qu'on ne l'aurait cru il y a seulement un an. Pourtant, nous sommes plus éloignés de cette paix que nous ne le pensions il y a seulement un mois.
Les événements de ces dernières semaines ont montré les risques de cette grande entreprise. L'effusion de sang à Hébron nous a rappelé de manière tragique que les forces de réaction s'activeront dès que la paix deviendra une possibilité réelle. Nous ne devons pas laisser les ennemis de la paix triompher. Nous ne devons pas leur permettre de priver Israël et ses voisins d'un avenir d'espoir. Et c'est pourquoi j'applaudis la position courageuse du Premier ministre Rabin contre l'extrémisme militant. Et c'est pourquoi j'ai demandé au Premier ministre et au Président Arafat de trouver un moyen de reprendre les négociations et de le faire rapidement.
Aujourd'hui, nous avons discuté des moyens de remettre les négociations israélo-palestiniennes sur les rails.
Nous sommes convenus de la nécessité de prendre des mesures concrètes pour assurer la sécurité des Palestiniens comme des Israéliens, et de mettre rapidement en œuvre la déclaration de principes afin de donner aux Palestiniens le contrôle de leurs propres affaires et de leur bien-être.
Lors de notre réunion, le Premier ministre et moi-même avons également discuté des moyens de faire de 1994 une année de percée dans les négociations entre Israël et la Syrie. Cela contribuerait non seulement à renforcer l'accord déjà conclu avec les Palestiniens, mais aussi à faire progresser notre objectif global d'une paix globale, qui englobe également la Jordanie et le Liban.
Le président Assad a parlé à Genève de son choix stratégique de paix avec Israël. Le Premier ministre Rabin m'a dit aujourd'hui que la paix avec la Syrie est un impératif stratégique. Ces deux dirigeants ont une grande responsabilité envers les peuples de leur région. En tant que partenaire à part entière du processus, les États-Unis sont prêts à les aider à parvenir à une paix durable, qui puisse mettre fin au conflit israélo-arabe et transformer le Moyen-Orient.
Le Premier ministre et moi-même avons convenu que, alors que la région se tourne vers l'établissement de la paix, le boycott arabe d'Israël doit prendre fin. C'est une relique du passé, née de l'animosité et de l'exclusion. Pour que tous les peuples du Moyen-Orient puissent prospérer, les barrières économiques et l'isolement doivent céder le pas au dialogue et à la coopération.
Au cours de notre réunion d'aujourd'hui, nous avons également discuté de ce que les États-Unis peuvent faire pour maintenir et renforcer la sécurité d'Israël alors qu'il continue à prendre des risques réels pour parvenir à la paix. Nous avons parlé des moyens par lesquels les États-Unis pourraient aider Israël à se défendre contre les menaces à long terme qui pèsent sur sa sécurité. Et je réaffirme mon engagement à travailler avec le Congrès pour maintenir notre niveau actuel d'assistance et à examiner comment nous pourrions aider Israël à payer les coûts de la paix. Nous nous sommes également engagés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider à résoudre les cas des disparus au combat israéliens.
Depuis le début de cette administration, le Premier ministre et moi-même avons travaillé à promouvoir l'intérêt commun et les valeurs de nos nations. Aujourd'hui, nous travaillons en étroite collaboration sur ces questions, y compris celles auxquelles est confronté le Conseil de sécurité des Nations unies. Nos efforts ont un objectif commun : maintenir le principe que nous partageons tous deux tout en faisant tout notre possible pour promouvoir la paix.
C'est un moment historique pour Israël. Et je suis profondément conscient, Monsieur le Premier ministre, des lourdes charges que vous portez dans votre recherche de la paix. Vous avez l'admiration et le respect de l'ensemble des États-Unis et la promesse de soutien et d'amitié indéfectible de notre nation.
À l'approche de la Pâque, moment de célébration de la liberté et de la rédemption, consacrons-nous à une saison de nouveaux départs et tournons notre regard vers l'avenir, pour en faire un avenir de paix.
Je vous remercie.
M. RABIN : Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, Monsieur le Secrétaire d'État, chers amis. Il était important et utile de rencontrer aujourd'hui le président et son équipe, pour savoir et apprécier ce que nous savons depuis longtemps, que l'amitié et la confiance entre nos deux pays sont profondes, et maintenant aussi bonnes, sinon meilleures, qu'elles ne l'ont jamais été. Nous ne pourrions pas demander plus.
Pour cela, Monsieur le Président, veuillez accepter notre gratitude. Il est bon de savoir qu'une grande nation dotée de valeurs et de démocratie se tient à nos côtés pour la plus grande bataille encore à venir, celle de la paix.
Monsieur le Président, il y a quelques mois, je me suis tenu ici avec vous et beaucoup d'autres en un moment historique. Nous sommes arrivés au début de la fin de la lutte sanglante qui dure depuis 100 ans. Il était clair dès le début que, malgré la bonne volonté de tous les côtés, il serait difficile de surmonter en quelques jours ou en quelques mois les différences de positions, de perceptions, de points de vue et de haine qui se sont développées et ont grandi au cours de tant de décennies. Mais nous surmonterons ces difficultés et atteindrons le jour de la paix. Nous resterons déterminés à atteindre notre objectif.
Lors de nos entretiens d'aujourd'hui, je vous ai dit, Monsieur le Président, qu'à mon avis, nous étions proches de la ligne d'arrivée des pourparlers avec les Palestiniens sur la première étape du premier accord Gaza-Jéricho. Certains problèmes et détails doivent encore être résolus. Je suis sûr que nous trouverons la bonne solution lorsque les négociations seront renouvelées. Nous ne laisserons pas les extrémistes faire dérailler le processus de paix.
Au nom de l'État d'Israël, je condamne les terribles assassinats perpétrés à Hébron. Je l'ai répété aujourd'hui dans notre conversation. Depuis lors, le gouvernement d'Israël a pris des mesures sévères qui sont sans précédent en Israël. Nous les mettrons en œuvre avec détermination.
Mais, Monsieur le Président, nous sommes aussi victimes de la terreur, qu'elle soit organisée ou spontanée. Nos femmes et nos enfants vivent dans l'ombre de la terreur depuis des décennies. Il ne se passe pas une semaine sans que nous ayons à enterrer nos morts. Et ne serait-ce que pour cette raison, nous ne pensons pas qu'il soit approprié de formuler de nouvelles revendications après chaque attentat terroriste. La sécurité est une voie à double sens. Pour atteindre notre objectif stratégique, les véritables dirigeants doivent s'élever au-dessus des réalités du jour, même si elles sont douloureuses et sanglantes. La paix n'est pas une option tactique, mais un objectif stratégique qui prime sur tout le reste.
Avec vous, Monsieur le Président, j'appelle le président Arafat de l'OLP à reprendre immédiatement les pourparlers et à agir comme je le fais - à lutter contre la terreur comme s'il n'y avait pas de négociations, et à mener les négociations [comme] s'il n'y avait pas de terreur.
Nous devons achever les négociations afin qu'au printemps ou au début de l'été, des centaines, des milliers, des dizaines de milliers de Palestiniens de Gaza et de Jéricho puissent enfin mener leurs propres affaires. Nous ne cherchons pas à les gouverner.
Monsieur le Président, il n'y a pas de temps à perdre. Nous avons le sentiment que la fenêtre d'opportunité qui s'est ouverte après la guerre du Golfe est plus étroite que nous le pensions. Le temps presse. Par conséquent, 1994 doit être l'année des grandes décisions dans le processus de paix.
Dans ce cadre, nous avons parlé des options qui peuvent être présentées au président Assad afin de parvenir à la paix avec la Syrie. J'espère que le président Assad réagira de manière appropriée et que nous pourrons signer un traité de paix d'ici la fin de cette année.
Le président Assad a déclaré que la Syrie avait fait le choix stratégique de la paix avec Israël. C'était encourageant. La paix avec la Syrie a toujours été notre choix stratégique. Nous reconnaissons l'importance de la Syrie pour une paix globale dans la région. Nous sommes prêts à négocier une paix avec la Syrie qui tienne compte de nos besoins et intérêts mutuels. Il doit y avoir des concessions mutuelles de part et d'autre.
Nous savons qu'au fur et à mesure que nous nous engagerons dans des négociations sérieuses et faisant autorité, le moment viendra où des décisions douloureuses devront être prises. La promesse de paix et ses avantages réels pour tous les Israéliens justifient que de telles décisions soient prises à l'égard de la Syrie. Nous ne ferons aucun compromis sur notre sécurité. Mais nous serons prêts à faire ce qui est exigé de nous si les Syriens sont prêts à faire ce qui est exigé d'eux.
En même temps, nous voudrions promouvoir et faire avancer les négociations avec la Jordanie ainsi qu'avec le Liban. Nous espérons qu'avec eux aussi, des traités de paix pourront être conclus cette année.
Nous savons tous que le temps du boycott arabe d'Israël, vestige d'une période de haine et de rejet, devrait être levé. Monsieur le Président, les premiers ministres d'Israël sont venus dans le passé avec des listes de courses impressionnantes. Sur ma liste d'aujourd'hui, je n'ai qu'un seul point, la poursuite de la paix.
À l'approche de la Pâque, notre fête de la liberté, permettez-moi de profiter de l'occasion pour nous rappeler à tous le sort des soldats israéliens disparus au combat et des prisonniers de guerre. Je voudrais remercier le président pour le soutien des États-Unis à cet égard et exprimer l'espoir que la Pâque sera aussi pour eux un moment de rédemption.
Monsieur le Président, je vous remercie beaucoup.
M.. CLINTON : Merci.
QUESTION : Monsieur le Premier ministre, puisque la sécurité est une voie à double sens, que comptez-vous faire pour éliminer le double standard reconnu dans le traitement des Palestiniens ? Et aussi, si vous êtes prêt à faire la paix avec la Syrie, le Liban, la Jordanie maintenant, pourquoi ne faites-vous pas le grand saut et n'entamez-vous pas des négociations de paix permanentes avec [les] Palestiniens, au lieu de la lutte très lente et progressive du processus de paix qui signifie davantage de conflits ?
M. RABIN : Tout d'abord, à propos de la deuxième question. Vous devez vous référer à la lettre d'invitation à la conférence de paix de Madrid. Cette lettre d'invitation a servi de base à l'accord de toutes les parties qui ont été invitées à la conférence de paix de Madrid et aux négociations qui ont suivi cette conférence.
Ce qui y était écrit - le but des négociations avec les trois pays arabes voisins, outre l'Égypte, serait de parvenir à des traités de paix, et avec les Palestiniens de progresser par deux étapes. La première phase est une chose qui n'a jamais été offerte aux Palestiniens dans le passé, ni par la Jordanie lorsque celle-ci occupait la Cisjordanie, ni par l'Égypte lorsque celle-ci occupait la bande de Gaza. Nous leur avons offert l'autonomie - de gérer leurs propres affaires, d'avoir un conseil palestinien, une autorité autonome - en tant que gouvernement intérimaire.
Qu'est-ce qui a été convenu entre l'OLP et nous dans la déclaration de principes qui a été signée sur les pelouses de la Maison Blanche ? Nous avons divisé les phases par accord - à Gaza-Jéricho d'abord ; et ensuite la création d'un arrangement global. Et au plus tard deux ans après l'achèvement de la mise en œuvre du premier accord Gaza-Jéricho, pour commencer à négocier une solution permanente.
Je pense que parfois, ce qui peut sembler le chemin le plus court est le plus long, et qu'il ne conduira pas à un changement des réalités. C'est pourquoi nous nous engageons à respecter la lettre d'invitation à la conférence de paix de Madrid. Nous sommes attachés à la déclaration de principes qui a été signée ici entre l'OLP et Israël. Nous sommes attachés à l'accord du Caire conclu entre l'OLP et Israël. Et je crois que l'engagement envers les accords qui ont été conclus est une condition préalable fondamentale à l'effort visant à conclure davantage d'accords.
Deuxièmement, vous avez parlé de différentes situations. Soyons réalistes, la plupart des attaques terroristes sont dirigées contre les Israéliens. Nous, le gouvernement d'Israël, conformément au droit international, sommes le gouvernement militaire souverain des territoires. Nous sommes responsables de la sécurité, du bien-être de tous les résidents, juifs et palestiniens. Ce gouvernement, à la suite de la terrible tragédie qui a eu lieu à Hébron, a pris des mesures sans précédent en Israël à l'égard de ceux qui violent la loi.
Mais nous sommes un pays de droit. Je peux vous donner un exemple. J'ai utilisé ma responsabilité en tant que ministre de la défense - des ordres pour administrer la détention de deux résidents israéliens, pas des territoires. Mais conformément à nos lois, ils doivent être approuvés par un président de tribunal de district. J'ai ordonné la détention administrative pour trois mois. Le président du tribunal de district l'a réduite à six jours. Je ne peux pas violer l'ordonnance du tribunal. Tout ce que fait le gouvernement est soumis au contrôle et à la décision de nos tribunaux.
Je crois que beaucoup de gens en Israël pensent que ce que nous avons fait empiète presque sur la ligne de la loi. Mais nous sommes déterminés à faire dans le cadre de la loi tout ce qui est nécessaire pour lutter contre le terrorisme, quelle que soit la direction qu'il prenne.
M. CLINTON : La question de la presse israélienne.
Q : Les deux questions - Jérusalem et les colonies - sont maintenant de facto sur la table. Êtes-vous d'accord pour qu'elles attendent la phase finale ou devriez-vous les aborder dès maintenant ?
M. CLINTON : LA QUESTION DE LA PRESSE ISRAÉLIENNE. CLINTON : Vous me posez la question ?
Q : Je vous le demande à tous les deux, M. le Président et M. le Premier ministre.
M. CLINTON : JE VOUS DEMANDE À TOUS LES DEUX, M. LE PRÉSIDENT ET M. LE PREMIER MINISTRE. CLINTON : Eh bien, en ce qui concerne la résolution de Jérusalem, la position des États-Unis n'a pas changé. Mais c'est aux parties de décider en accord avec la déclaration, c'est quelque chose qui sera finalement décidé plus tard. C'est ce que nous pensons qu'il faut faire.
M. RABIN : Ma réponse est fondamentalement simple. Nous avons signé ici, à Washington, la Déclaration de principes. Il y est écrit très clairement que les questions qui doivent être réglées une fois que nous aurons négocié [une] solution permanente ne seront pas traitées maintenant. Et des exemples pour ce genre de questions sont écrits très clairement - Jérusalem, les colonies, les frontières, les réfugiés et autres. Par conséquent, en accord avec l'OLP, ces questions seront traitées lorsque nous négocierons des solutions permanentes.
Q : Monsieur le Président, allez-vous demander au président syrien de rencontrer le premier ministre israélien ? Et avez-vous demandé au Premier ministre israélien, si Israël sera prêt à quitter le plateau du Golan pour faire la paix avec la Syrie ?
M. CLINTON : Nous avons eu une conversation assez longue sur cette question, et je crois que le Premier ministre souhaite vivement faire la paix avec la Syrie. Je me suis entretenu avec le président Assad il y a quelques jours à peine. Je suis convaincu qu'il veut faire la paix avec Israël. Comme je pense que tous deux veulent faire la paix avec l'autre, la meilleure chose à faire pour moi est de ne rien dire qui puisse leur rendre la tâche plus difficile.
Q : Mais vous avez besoin de détails, Monsieur le Président.
M. CLINTON : Oui, mais ils ne peuvent pas venir de moi.
Q : Je me demande si vous pourriez nous décrire votre point de vue sur les mesures concrètes que vous avez mentionnées au début de votre intervention, pour maintenir la paix en Israël et si vous soutiendriez ou non l'idée de l'OLP d'une force de police à Hébron.
M. CLINTON : Je pense que le Premier ministre aimerait répondre à cela aussi, mais laissez-moi vous dire qu'Israël a accepté la responsabilité de la question de la sécurité, de l'ordre public, si vous voulez. Et même les Nations Unies, dans le projet qui est diffusé, l'ont réaffirmé. Dans ce cadre général, je pense qu'il y a un certain nombre d'options qui peuvent être envisagées pour traiter cette question. Et je pense que les Israéliens ont l'obligation, comme je l'ai dit, de proposer des initiatives spécifiques pour rassurer sur ce point.
Je pense également qu'il est important que l'OLP n'utilise pas cela comme excuse pour ne pas reprendre les pourparlers de paix. Je pense que le Premier ministre fait ce qu'il peut pour démontrer sa bonne foi, a été très ferme en réaction au massacre d'Hébron. Certains détails ont été discutés. Je pense qu'ils seront communiqués prochainement. Mais je ne pense pas qu'il faille mélanger les deux à un point tel que tout l'avenir du Moyen-Orient est, en fait, mis en suspens.
Q : Cela signifie-t-il que vous ne soutenez pas la présence de l'OLP là-bas, Monsieur ?
M. RABIN : Permettez-moi d'abord de préciser. Dans l'accord, une fois qu'il sera conclu et signé, il y a accord - dans le passé, il y avait 8 000 à 9 000 hommes comme force de police palestinienne à Gaza et à Jéricho. Si un accord avait été conclu, il y aurait déjà eu 8 000 à 9 000 policiers palestiniens à Gaza et à Jéricho. Plus les négociations sont reportées, plus il faudra de temps pour qu'elles aboutissent.
Deuxièmement, même s'il y aura une certaine police palestinienne - et dans le passé, au moins 900 policiers palestiniens dans les territoires étaient des résidents palestiniens des territoires à Hébron et à Ramallah et - et cela a cessé à cause de l'Intifada. Tant que la responsabilité globale des territoires sous le gouvernement militaire, utilisant notre administration civile, nous incombera, ces personnes ne nous déchargeront pas de notre responsabilité globale.
C'est pourquoi nous devons l'examiner dans le contexte de ce qu'est notre responsabilité internationale et pratique. Tant qu'un accord qui mettra toutes ces zones sous la responsabilité de l'OLP ne sera pas conclu, nous resterons internationalement responsables de la sécurité de tous ceux qui y résident, s'il y a ou non une police palestinienne. Ils devront passer sous le contrôle du gouvernement de la région, qui est le gouvernement militaire d'Israël. Par conséquent, on ne peut pas séparer les groupes armés. Il doit y avoir une seule chaîne de commandement de ceux qui doivent maintenir l'ordre public.
Q : Monsieur le Président, le gouvernement israélien semble mal à l'aise avec le type d'implication que le gouvernement russe a cherché à assumer dans le processus du Moyen-Orient. Assistons-nous de plus en plus à un phénomène mondial dans lequel la Russie, en faisant valoir un point qui est toujours une grande nation et qui mérite d'être reconnu, se met en travers de la voie du rétablissement de la stabilité au Moyen-Orient, dans les Balkans, en Europe centrale et ailleurs ?
M. CLINTON : Je ne pense pas qu'ils aient fait obstacle au rétablissement de la paix et de la stabilité dans les Balkans. Je pense que jusqu'à présent, ils ont été une force constructive. Ils coparrainent les pourparlers de paix au Moyen-Orient et ont donc le droit d'avoir leur mot à dire. Je pense cependant qu'il est très important, si je peux revenir sur votre question, qu'un co-parrain, dans la mesure du possible, coordonne nos actions ensemble et que tout ce qu'ils font ne soit pas considéré comme un obstacle à la paix, mais la facilite. Et la réponse à votre question, au fond, devra être révélée par le comportement des Russes eux-mêmes dans les jours et les semaines à venir. Je pense que lorsque nous avons essayé de créer une zone de sécurité autour de Sarajevo et de lancer les négociations dans les Balkans, les Russes ont été une force positive. Leur comportement au Moyen-Orient nous dira s'ils le seront ou non dans les jours et les semaines à venir. J'espère qu'ils le seront, et nous sommes certainement disposés à coordonner notre action avec eux. Vous savez, ils étaient présents lors de la signature en septembre, et j'ai apprécié le fait qu'ils aient coparrainé ces pourparlers.
Q : Monsieur le Président, pensez-vous que les Juifs devraient exercer leur droit de résider au milieu des villes arabes ? Et, Monsieur le Premier ministre, pourriez-vous également répondre à cette question ?
M. CLINTON : Quelle était la question ?
Q : Les Juifs devraient-ils exercer leur droit de résider au milieu des villes arabes de Cisjordanie ? Devraient-ils vivre à Hébron, par exemple ?
M. RABIN : Je ne comprends pas la question.
Q : Eh bien, il y avait des idées pour évacuer les Juifs du centre d'Hébron, par exemple.
M. RABIN: Encore une fois, dans le cadre du DOP que nous avons signé avec l'OLP, il est dit très clairement que les colonies restent là pour une période de - la période intérimaire. Je ne le dis pas, c'est écrit très clairement dans le DOP. Par conséquent, puisqu'il a été convenu, je ne vois pas, à ce stade, de condition pour quoi que ce soit, même pour discuter de cette question.
Q : Monsieur le Président, je me demande si vous pourriez nous dire, ainsi qu'à M. le Premier ministre, dans quelle mesure vous avez discuté à nouveau de l'affaire Jonathan Pollard et dans quelle mesure, le cas échéant, l'enquête Ames a entravé l'action qui avait été présentée comme imminente il y a plusieurs mois.
M. CLINTON : Nous n'en avons pas discuté. Et l'affaire Ames n'a pas interféré avec elle dans la mesure où l'affaire Pollard est déjà entre les mains du ministère de la Justice et qu'elle attend - la Maison Blanche attend une recommandation du ministère de la Justice.
Q : M. le Premier ministre - le Premier ministre peut-il répondre ?
M. RABIN : Lors de la réunion d'aujourd'hui, la question n'a pas été soulevée.