Lors de cette conférence, Richardson réagit à la décision de contruire le quartier de Har Homa. Le projet date de 1992 et est situé  à Jérusalem -Est. La gauche israélienne s'y oppose. La construction démarre en 1997. Israël a exproprié les Arabes qui possédaient 30% du terrain sur ce quartier. Har Homa dont le nom est transformé en Homat Schmouel sépare Jérusalem de Bethléem.

 

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Monsieur le Président, à deux reprises au Conseil de sécurité et une fois à cette Assemblée, j'ai clairement exprimé le point de vue de mon gouvernement sur la décision d'Israël de commencer la construction à Har Homa/Jebel Abu Ghneim : elle n'est pas utile au processus de paix.

À ces occasions, j'ai voté contre les résolutions présentées parce que les États-Unis ne pensaient pas qu'elles auraient fait avancer le processus de paix. Aujourd'hui, en tant que co-parrain de ce processus, les États-Unis exhortent les membres de cette Assemblée à voter contre la résolution qui nous est présentée, qui, selon nous, rendra en fait plus difficile la tâche difficile qui nous attend : rétablir la confiance entre les parties et relancer un processus de négociation productif.

Permettez-moi de répéter d'emblée que mon gouvernement partage les préoccupations exprimées ici et au Conseil de sécurité au sujet de la décision du gouvernement israélien de commencer la construction sur ce site. Comme l'a dit le président Clinton le mois dernier, nous aurions préféré que cette décision ne soit pas prise. Elle sape la confiance dont nous avons tant besoin pour créer l'environnement approprié à des négociations fructueuses, en particulier sur les questions difficiles que soulèvent les pourparlers sur le statut permanent.

La réalisation d'une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient exige un processus de négociation honnête. Les parties doivent veiller tout particulièrement à éviter les actions préventives qui peuvent être perçues comme préjugeant de l'issue des négociations, tout en s'efforçant d'entretenir un climat de confiance qui rendra possible des négociations productives.

La décision sur Har Homa/Jebel Abu Ghneim a fait exactement le contraire. Nous regrettons qu'elle ait été prise.

Toutefois, notre responsabilité en tant que co-parrain du processus de paix nous oblige à dire franchement à nos amis des Nations unies : le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale ne doivent pas s'immiscer dans des questions que les partenaires de négociation ont décidé d'aborder dans leurs pourparlers sur le statut permanent. Cela ne peut que durcir les positions des deux parties et rendre leur travail encore plus difficile. Cela ajoutera aux tensions existantes dans la région, compliquera les efforts de toutes les parties pour remettre les négociations sur une voie productive et détournera l'attention de l'objectif principal : progresser vers un Moyen-Orient pacifique et prospère. De tels progrès sont l'objectif commun de la plupart d'entre nous dans cette enceinte. Toutefois, la résolution dont l'Assemblée générale est actuellement saisie ne contribuera pas à atteindre cet objectif. Elle nuit aux perspectives de revitalisation du processus de paix au Moyen-Orient. L'appel lancé hier par certains orateurs en faveur d'une action collective contre un État membre est incompatible avec les responsabilités de cette Assemblée et dangereux pour la crédibilité des Nations unies.

En outre, la résolution contient des termes qui tendent à préjuger de certaines questions relatives au statut permanent, comme celle de Jérusalem. Nous pensons que de telles expressions sont inappropriées, argumentatives et peu utiles au processus de paix. Nous continuerons à nous opposer à l'inclusion de tels termes dans les résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité.

Enfin, nous pensons que cette résolution présente un problème qui va au-delà de la menace qu'elle fait peser sur le processus de paix au Moyen-Orient, et qui est la menace qu'elle fait peser sur la bonne conduite des affaires des Nations unies. Nous pensons que cette résolution empiète clairement sur l'autorité du Conseil de sécurité. En allant dans le sens de l'approbation d'une action collective dirigée contre l'un de ses États membres, elle crée un dangereux précédent, qui pourrait à l'avenir se retourner contre n'importe quel État membre.

Monsieur le Président, les Nations unies peuvent jouer et ont joué un rôle important dans le soutien du processus de paix au Moyen-Orient. C'est le rôle qu'il convient que les Nations unies jouent. Cela exige une réflexion créative sur ce que nous pouvons tous faire pour faire avancer le processus, en particulier en temps de crise. Il est certain que cela exige au minimum que nous ne fassions rien pour mettre de nouveaux obstacles sur le chemin de la paix ; cela signifie notamment que nous devons faire tout notre possible pour éviter de retomber dans les formulations punitives, accusatrices et rétrogrades des résolutions passées. Malheureusement, la résolution qui nous est soumise aujourd'hui ne le fait pas, ce qui coûte cher non seulement aux parties impliquées dans les pourparlers, mais aussi à la crédibilité des Nations unies elles-mêmes en tant que partisanes de la paix au Moyen-Orient.

Il est clair pour nous que cette résolution aurait l'effet inverse de son intention annoncée. Les menaces de boycott économique, de condamnation et de rhétorique dure ne feront qu'éroder la confiance vitale et les efforts diplomatiques discrets qui sont nécessaires si le processus de paix doit recommencer à avancer. C'est pourquoi les États-Unis voteront contre cette résolution. Chaque vote en faveur de cette résolution ajoute à la difficulté de parvenir à une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

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