L'histoire mouvementée de cette synagogue remonte à 1700. Sa dernière destruction date de 1948 quand les jordaniens la font exploser et sa dernière reconstruction est achevée en 2009. L'intérieur est magnifique.
HISTOIRE
Cette synagogue de rite ashkénaze, située dans le quartier Juif de la vieille ville donne sur la place éponyme. L'entrée est située sur le pan de la synagogue, à droite de la place.
La Hourva a été détruite deux fois et à chaque fois reconstruite. Son nom signifie 'la ruine'
Elle est construite une première fois en 1700 par Rabbi Yeouda Ha-Hassid (Le pieux) , et se nomme alors Synagogue Beit Yaacov. Il y aurait eu sur le site une ancienne synagogue au IIe siècle
1700 : Rabbi Yéhouda Ha-Hassid, un prêcheur polonais arrive en terre sainte à la tête d'un groupe de 300 à 1000 pèlerins. Il achète un terrain pour y construire une synagogue mais meurt quelques jours plus tard. Malgré une absence totale de financement, la construction est entreprise en empruntant à des Arabes locaux.
1721 : Les emprunteurs étant incapables de rembourser leurs dettes, leurs créanciers excédés mettent le feu à la synagogue et expulsent la communauté ashkénaze sans droit d'y revenir avant d'avoir payé sa dette.
La synagogue de rabbi Yéhouda Ha'hassid reste en ruines pendant 89 ans, jusqu'à l'arrivée des élèves lituaniens du Gaon de Vilna en Palestine. Un de ses élèves est rabbi Avraham Chlomo Zalman Tsoref. C'est lui qui prend la décision de la rénovation de la 'Hourva.
Le Gaon (Génie) de Vilna (Vilnus en lituanie) est un rabbin du nom de Eliyahou ben Shlomo Zalman , à la tête des opposants (Mitnagdim) au Hassidisme du Baal Shem tov, lui-même ayant fondé son mouvement en opposition au judaïsme 'académique'.
En 1836, le Gaon se rend en Égypte, et avec l'aide des consuls russes et autrichiens, il obtient de Muhammad Ali Pasha, vice-roi d'Egypte, un firman (décret royal) permettant la construction de la synagogue et annulant rétroactivement tous les crédits accordés en 1700 par les voisins arabes.
La Hourva est finalement reconstruite en 1864, grâce aux fonds du Baron de Rotschild et Moïse Montefiore.
En 1948, pendant la guerre d'indépendance, le quartier juif tombe aux mains des Jordaniens. Les soldats du royaume hachémite dynamitent le bâtiment et le réduisent en poussière. L'officier de la Légion jordanienne présent sur place annonce alors à ses supérieurs:
« Pour la première fois depuis 1000 ans, il ne reste plus un seul Juif dans le quartier juif de Jérusalem. Pas un bâtiment n'a été épargné. Le retour des Juifs est impossible ».
En 1967, la vieille ville est conquise par les Israéliens suite à la guerre des six jours. Le quartier juif, saccagé par les jordaniens qui ont détruit ses 56 synagogues, est rénové. Une arche est ensuite construite pour symboliser l'emplacement de la synagogue (et sa hauteur 24 mètres) qui reste comme témoin du passé. Les discussions, houleuses, sur la reconstruction commencent.
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Arche de la Hourva avant sa reconstruction
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2002 : Décision est prise de commencer les travaux de reconstruction de la synagogue. La construction dure 8 ans.Lors de fouilles entreprises à cette occasion a été découvert un bain rituel, un mikvé, datant de l'époque du Second Temple. Il est aujourd'hui visible en descendant dans le sous-sol.
La synagogue est finalement inaugurée le 14 mars 2010.
Il y a depuis l'achèvement du bâtiment trois dômes comparables à Jérusalem. Celui du Rocher sur l'esplanade, celui du Saint-Sépulcre et celui de la Hourva. Ils sont a peu près à la même hauteur et de largeur équivalente. La synagogue serait plus haute de quelques centimètres que le Dôme du Rocher et de la mosquée Al-Aqsa...
Pour Leïla Shahid, ancienne déléguée de l'OLP à Paris, cette reconstruction (au coeur du quartier juif) n'aurait pas du avoir lieu, car elle est réalisée non loin de l'esplanade des Mosquées. L'inauguration a d'ailleurs était la cause d'une "journée de colère" du côté arabe de la ville, les palestiniens estimant que cette reconstruction alors que les permis de construire dans la ville arabe sont assez chichement accordés constitue une provocation.
Actuellement, c'est à la Hourva que sont intronisés les grands rabbins ashkénazes d'Israël et de Jérusalem.
VISITE
La construction actuelle est due à deux architectes : Nahoum Melzer et le rav Ichaï Lévy sur le modèle de la construction de 1864 construite par Assad Effendi, l'architecte officiel du Sultan. L'édifice est de style néo-byzantin, constitué essentiellement de quatre pilastres sur lesquels repose un dôme d'un diamètre à la base de 16 mètres.
On entre par la droite de l'édifice.
A l'entrée, trois portails de fer, qui ouvrent sur une immense salle presque carrée de 15,5 mètres de long et 14 mètres de large.
La lumière pénètre dans la salle grâce à douze fenêtres placées à la base de la coupole ainsi que de deux rangées de fenêtres placées sur trois des murs de la synagogue. Le mur oriental, où se situe le Aron Hakodech (l'armoire qui renferme les livres saints), est ainsi illuminé de tous les côtés.
La Ezrat Nachim, où prient les femmes, est située dans des galeries au deuxième étage et on y pénètre par des entrées situées aux coins du bâtiment et qui forment des tours au sommet desquelles on trouve une terrasse d'où on peut contempler toute la Vieille ville de Jérusalem.
Sur les murs de la synagogue, on trouve des décorations et des enluminures reprenant des motifs célèbres comme la Ménora, la Maguen David, les tables de la Loi et le Mont Sinaï.
Par ailleurs, sur chacun des quatre murs, on trouve un dessin réalisé par l'artiste Yaël Kalminik et représentant les quatre villes saintes d'Israël : Jérusalem et la tour de David, Bet Lé'hem et le tombeau de Ra'hel, Tibériade et le Kinnereth, Hévron et le caveau des Patriarches.
Enfin, aux quatre coins cardinaux sont dessinés quatre animaux rappelant la michna tirée des Pirké Avot : « Sois forts comme le léopard, rapide comme l'aigle, léger comme le chevreuil et courageux comme le lion pour faire la volonté de ton Père qui est dans les cieux ».
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