1 Un avocat français, nommé E. Eberlin publie à Jaffa une lettre ouverte d'un sioniste. Il constate que le conflit judéo-arabe s'envenime, provoquant quelques regrettables manifestations et une agitation malsaine. Il vante ensuite le progrès apporté par...
" les Juifs, qui ont acquis des connaissances et une expérience qui manque aux Arabes… L'élite sioniste possède les ressources nécessaires à une colonisation de grande envergure. Les Juifs immigrés créeront la grande et la moyenne industrie en Palestine.. en résumé, vous, Arabes, vous avez le nombre et une grande partie du sol. Nous Juifs, avons une partie du sol, l'argent et les connaissances techniques… que vous le vouliez ou non, et de toute façon, l'immigration en grand nombre des Juifs de Palestine ne peut pas ne pas se produire….
Deux voies s'offrent à vous. Collaboration et émulation pacifique avec nous, dans l'égalité des droits et en pleine liberté pour le grand bien de la Palestine et de nos peuples, ou une résistance sans espoir, injuste et avilissante, contres les Alliés et nous – Choisissez ! "
La lettre, assez au fait des réalités du pays est écrite avec un ton assez méprisant qui appelle une réponse. Celle-ci vient du comité musulman de Jérusalem, adressé au gouverneur militaire de Jaffa
" ..Avant tout, notre pays est arabe. Si l'indépendance est donnée aux nations opprimées et qui sont délivrées du gouvernement turc, comme l'Arabie et l'Arménie, nous serons indépendants : en conséquence, l'immigration juive, en grand ou petit nombre, ne saurait être autorisée sans notre volonté, puisque les Juifs ne sont pas des nationaux.
...si la présente guerre a accordé aux nations l'indépendance et l'autonomie, l'immgration juive en Palestine, notre patrie, notre propriété par possession et par héritage, dépend de notre acceptation ; chose que nous ne tolérerons pas. Nous protestons donc contre l'idée de faire de la Palestine un foyer national pour les autres Juifs, en nous appuyant sur le droit historique.
1 Empire ottoman, les Arabes et les grandes puissance, op. Cité p.75