Le Taylor Force act, proposé en mars 2016 est voté le mardi 5 décembre 2017. Il s’agit pour le congrès de ne pas financer indirectement les familles des auteurs d’actes terroristes emprisonnés ou tués.

Le décret porte le nom d’un touriste américain de 29 ans, vétéran de l’armée, assassiné pendant ses vacances à Tel-Aviv le 8 mars 2016, lors d’une attaque à l’arme blanche qui a fait 11 victimes. l’assassin, Bashar Masalha, agé de 22 ans, est originaire du village de Kalkilya, en Cisjordanie.

 

Annonce du Taylor force act par des membres du congrès

Abbas ne condamne pas l’attaque. Un communiqué de l’agence de presse Wafa écrit :

Abbas a exprimé ses condoléances à l'égard du citoyen américain qui a été tué hier, soulignant en même temps que les autorités d'occupation ont tué 200 Palestiniens au cours des cinq derniers mois

Le président du Congrès Ed Royce déclare,

Nous devons être clairs quant à la responsabilité de cette attaque brutale. l’Autorité palestinienne verse des salaires aux Palestiniens qui attaquent des personnes innocentes comme Taylor. Si l’attaquant meurt, leurs familles sont indemnisées. ..Récompenser les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes avec un salaire mensuel fait partie de la loi palestinienne. La direction de l’AP rétribue également les familles des kamikazes palestiniens. Il va sans dire que ces politiques encouragent clairement le terrorisme.

Le Taylor Force act subordonne donc l’octroi de subventions US à l’Autorité palestinienne à l’arrêt de ces ’salaires. En 2018, les États-Unis ont prévu de verser 251 millions de dollars à l’AP.

La Norvège avait elle aussi haussé la voix.

Le 3 mai, 2016 le ministre des Affaires étrangères [Børge Brend] a répété au président Mahmoud Abbas que le régime des salariés est inacceptable et que l’Autorité palestinienne devra abolir ce régime. Brende promet qu’il répétera cela aussi dans le futur.1

Brend a alors déclaré

Lors de la rencontre, j’ai insisté sur le fait que ce financement, où l’aide financière augmente en fonction du temps de prison auquel les prisonniers ont été condamnés, est inacceptable et devrait être interdit. J’ai souligné qu’avec les défis politiques et économiques auxquels les Palestiniens font face maintenant, c’est payant d’interdire ce type de pratiques.

Le président Trump promulgue la loi le 25 mars 2018. Les jours suivants, l’Autorité palestinienne publie son budget, incluant 355 millions de dollars au titre des allocations aux personnes emprisonnées. Sur cette somme 158 millions de dollars iront à des personnes emprisonnées et 197 millions aux familles des ’martyrs’, souvent auteurs d’attentats suicides aveugles ou d’agressions sur des civils israéliens ou non (et pas forcément dans les territoires occupés).


 

1 Journal norvégien Dagen, 12 mai 2016, silje Rognvag

***