le Parlement israélien, la Knesset, qui tient ses séances régulières à Tel-Aviv, siège pour la première fois à Jérusalem- Ouest dans les locaux de l’Agence juive. Le 5 décembre 1949, Ben Gourion déclare Jérusalem-Ouest, capitale d’Israël. Washington annonce qu'il n’est pas prêt à reconnaître la souveraineté de Jérusalem à Israël ou à la Jordanie, ni même à soutenir la juridiction des Nations unies sur toute la ville.
Le Secrétaire d’État envoie alors à l’ambassade américaine et au consul général en Israël les instructions suivantes :
— le département d’État refuse tout déplacement de ses officiels dans la ville de Jérusalem particulièrement ceux de l’ambassadeur des États-Unis. Les visites officieuses à Jérusalem doivent être limitées au minimum absolu ;
— l’ambassade à Tel-Aviv continue d’être la seule représentation américaine proche du gouvernement israélien. Et sous les ordres de l’ONU, les ambassades étrangères ont obligation de rester à Tel-Aviv.
La Knesset, alors à Jérusalem, décide dès 1951 d’accélérer le transfert du gouvernement entier...Washington condamne un tel déplacement et affirme que le gouvernement américain continuera d’adhérer à la politique du régime international pour Jérusalem.
Avec le déplacement des principaux organes gouvernementaux, Israël invite en 1952 tous les dignitaires étrangers à présenter leurs lettres de créances au président israélien qui vient à son tour de s’installer à Jérusalem. Les ambassades étrangères boycottent le ministère ; mais le 2 décembre 1953, le gouvernement israélien fait clairement entendre que dorénavant, tous les ambassadeurs ayant l’intention d’être accrédités en Israël doivent présenter leurs pouvoirs au président à Jérusalem.
Alexandre Abramov, l’ambassadeur russe, s’exécute deux jours plus tard. Ce n’est qu’un an plus tard, le 12 novembre 1954, qu’Edward P. Lawson, le nouvel ambassadeur des États-Unis en Israël, se plie aux pressions israéliennes.
Le secrétaire d’État américain Dulles prend la parole afin de rassurer les diplomates arabes à Washington de peur que ce signe symbolique soit perçu comme favorable aux revendications d’Israël à l’égard de Jérusalem. En effet, le transfert de la seule représentation américaine « mettrait les États-Unis, qui ont une responsabilité de premier ordre pour déterminer le futur statut de Jérusalem, dans une position gênante »....... les États-Unis maintiennent leur consulat à Jérusalem-Ouest sans aucune objection sur les contacts entre le consul général et les ministres installés dans la Ville sainte. Cependant la portée des opérations se limite aux affaires consulaires routinières concernant la région de Jérusalem seulement.1
Ben Gourion déclare en décembre 1949 :
Nous considérons qu'il est de notre devoir de déclarer que Jérusalem juive est une partie organique et inséparable de l'histoire d'Israël, de la foi d'Israël, et l'âme même de notre peuple. Jérusalem est le cœur des cœurs d'Israël.2
1 La question du transfert de l'ambassade des État-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, Muriel Temine,2001
2 Jérusalem, de la division au partage, A .Levallois et S.Pommier ed Michalon p.167.