Le 6 octobre 1973, jour de Kippour, l'armée égyptienne franchit le canal de Suez avec 1500 chars, 222 bombardiers et près de 300 000 hommes. Elle prend à revers les troupes israéliennes qui stationnent dans le Sinaï depuis la guerre de six jours.
Les Syriens lancent au même moment 3 divisions blindées soient 100 000 hommes et 1000 chars sur le plateau du Golan, également occupé par les Israéliens depuis 1967. En quatre jours, ils s'emparent du mont Hermon et de la ville de Qunaytra (Kuneitra).
Ariel Sharon et Moshé Dayan pendant la guerre de Kippour en 1973 |
Golda Meir est alors Premier ministre. Son ministre de la guerre est le général Moshé Dayan. Les Israéliens d'abord surpris se reprennent rapidement et entrent en Syrie sur la route de Damas.
Sur le front sud, le 15 et le 16 octobre, les troupes blindées du général Ariel Sharon repassent le canal de Suez dans l'autre sens et établissent une tête de pont qui menace la vallée du Nil et Le Caire. Ils encerclent la troisième armée égyptienne qui s'était trop vite aventurée de l'autre côté du canal, dans la péninsule du Sinaï. La plupart des chars égyptiens sont détruits.
Le conflit prend une nouvelle dimension le 17 octobre lorsque les dirigeants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), réunis au Koweït, annoncent une baisse de production et un embargo contre les pays occidentaux qui appuient Israël. Des efforts diplomatiques entraînent un cessez-le-feu, le 25 octobre. Face à la débandade égyptienne, l'URSS en demande le respect immédiat.
Les pertes humaines du côté arabe ne sont pas chiffrées. Quant aux Israéliens, ils déplorent 3 000 morts, un chiffre important au regard de leur population.
Le 23 octobre, l'Égypte accepte le cessez-le-feu après que l'ONU, à New York, eût appelé les belligérants à négocier (résolution 338 du Conseil de sécurité). La Syrie l'accepte à son tour le lendemain... Seul l'Irak, très éloignée du front, refuse toute négociation.
Le 11 novembre, Israéliens et Égyptiens signent un accord au kilomètre 101, à la suite duquel ils reviennent sur leurs positions d'avant le conflit.
Malgré la défaite des armées égyptienne et syrienne sur le terrain, Sadate peut se flatter d'avoir gagné son pari. Il a fait peur aux Israéliens et mobilisé les peuples Arabes en sa faveur. Il va tirer parti de son relatif triomphe pour engager la tête haute des négociations de paix quelques années plus tard.
Golda Meïr, Premier ministre de 1969 à 1974. Elle démissionne suite à la guerre de Kippour. |
Côté israélien, l'incapacité des services secrets à prévenir de l'attaque imminente suscite un séisme politique majeur, et notamment la démission de la Première ministre Golda Meir.
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