Avigdor Liberman, est en 2016 ministre de la défense (après avoir eu le portefeuille des affaires étrangères. Fondateur et leader du parti nationaliste Israël Beitenou ’notre foyer’, il avait abandonné son rêve du Grand Israël en 20111.
Il avait ensuite proposé en 2014 un échange de territoire avec les Palestiniens. Israël garderait ses implantations en Cisjordanie et en échange céderait la zone du triangle, le Wadi Ara au nord du territoire qui englobe des dizaines de localités arabes israéliennes et près de 300 000 arabes israéliens, contre 500 000 juifs dans les implantations de Judée-Samarie.
Liberman prônait avec cela l’échange de populations, sans succès. Ahmed Tibi, député arabe israélien déclare au Jérusalem Post :
Ce n’est pas une proposition sérieuse. Ni Israël, ni l’Autorité palestinienne ou les Américains n’ont envisagé cette proposition au cours des négociations, mais c’est un plan d’une seule personne : Liberman.
La personne qui se cache derrière la proposition visant à annuler la citoyenneté de la population autochtone est lui-même un nouveau résident dans le pays, qui a immigré dans les années 1970. 2
Liberman est par ailleurs coutumier de propos ultra-violents envers les Arabes. En 2009, il déclarait pendant l’opération ’plomb durci’, à l’université de Bar Ilan :
Nous devons continuer à combattre le Hamas exactement comme les États-Unis ont combattu le Japon lors de la Seconde guerre mondiale. Ainsi, l’occupation du pays n’a pas été nécessaire. 3
et le 10 mars 2015 lors d’un meeting à Herzliya il déclare que
ceux qui sont de notre côté méritent beaucoup, mais ceux qui sont contre nous méritent de se faire décapiter à la hache.
En octobre 2016, alors que les attaques au couteau contre les Israéliens se multiplient, Lieberman, pour la première fois répond à une interview du journal palestinien Al-Qods.
l’entretien reflète le plan adopté peu après sa prise de fonctions et qu’il a lui-même appelé "du bâton et de la carotte" vis-à-vis des Palestiniens: répression accrue des violences, création de meilleures conditions de vie. Il appelle les Gazaouis, "otages" du Hamas, "à dire à leurs dirigeants: cessez vos politiques insensées". Si le Hamas cesse ses activités hostiles, "nous serons les premiers à investir dans leur port (des Gazaouis), leur aéroport et leur zone industrielle", dit-il. "Gaza pourrait devenir un jour une nouvelle Singapour ou une nouvelle Hong-Kong". Il promet la création de 40 000 emplois à Gaza si le Hamas cesse de creuser des tunnels pour infiltrer Israël, ainsi que la contrebande d’arme et le tir de roquettes4 Tout en menaçant : La prochaine guerre à Gaza sera la dernière.
En février 2017, PressTV, organe d’information Iranien en langue anglaise (reprenant lui-même le site Palestine Al-Youm) publie la réponse du Hamas par la voix de Mahmoud al-Zahar, membre du bureau politique. Pour le Hamas,
il ne peut y avoir de conditions pour avoir un port et un aéroport que sont des droits naturels de Gaza, Israël s’étant engagé dans le passé à les rendre possibles.
Nous exigeons la libération par Israël des combattants palestiniens pour que le terrain soit propice à la libération des soldats israéliens. Si nous souhaitons que Gaza devienne un jour une nouvelle Singapour, nous pourrons la reconstruire avec non propres mains et nous ne nous soumettons pas aux conditions posées par des responsables israéliens », a-t-il renchéri.
« Des prisonniers palestiniens se trouvent dans les geôles israéliennes et ils font l’objet du mauvais comportement des geôliers du régime de Tel-Aviv. Ils se trouvent dans le couloir de la mort5. C’est la raison par laquelle la question des militaires israéliens est assujettie à la libération des prisonniers palestiniens », a-t-il réaffirmé.
1 Interview Haaretz in Slate 23/01/2011
2 Faouzi Ahmed – le mondejuif.info 6 janvier 2014
3 Jérusalem Post, 13 janvier 2009
4In Le Point/ AFP 24/10/2016 et l’Orient le jour
5 La Peine de mort n’existe pas en Israël depuis 1954 sauf pour les crimes contre l’humanité. Seul Eichmann a été condamné à mort.