Elle réunit 70 pays sur le conflit israélo-palestiniens sans la présence des principaux intéressés. La conférence est précédée de travaux
dans trois domaines distincts afin de rendre les négociations crédibles,
- société civile, environ 150 organisations et acteurs de la société civile en nombre égal du côté israélien et palestinien ont été consultés afin de recueillir leur perception sur l’importance de la solution des deux États et leurs recommandations pour la préserver.
- incitations économiques : Des échanges ont eu lieu avec les acteurs européens, régionaux et émergents, ainsi que les grands partenaires économiques (Chine, Japon, États-Unis) et les institutions et forums internationaux
- consolidation des capacités étatiques palestiniennes : Un groupe de travail, rassemblant une quinzaine de pays, a été mis en place sous l’égide de l’Allemagne. Dans ce contexte, le Premier ministre palestinien a présenté en octobre dernier une « stratégie étatique palestinienne » (Palestinian Statehood Strategy), présentant des actions concrètes à mener pour préparer la partie palestinienne au plein exercice des droits et obligations d’un État souverain.
John Kerry, secrétaire d’État et Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères |
Le ministre français des affaires étrangères JM Ayrault ouvre la conférence, qui suit la résolution 2334 du conseil de sécurité de près en rappelant le contexte d’urgence et présente ses objectifs. Il affirme d’une manière un peu optimiste que
seule une négociation permettra in fine de réaliser la solution des deux États et d’apporter enfin la paix et la sécurité au Proche-Orient,
oubliant les autres problèmes et crises du Proche-Orient pourtant nombreux en Syrie, au Liban, avec le Hamas à Gaza ou même en Jordanie dont la stabilité est assez précaire.
Notre responsabilité collective est désormais de parvenir à amener Israéliens et palestiniens à se remettre autour d’une même table pour négocier....
- Le premier objectif, c’est de redire avec force que la solution des deux États est la seule possible, la seule qui permette de répondre aux aspirations légitimes et aux droits des deux parties.
- Le second, c’est de marquer notre disposition collective à contribuer concrètement à recréer les conditions d’une négociation entre les parties, en présentant notamment un ensemble de contributions et d’incitations concrètes proposées par la communauté internationale sur lesquelles nous avons tous pu travailler et chacun apporter sa contribution.
- Enfin, troisième objectif, c’est de tracer des pistes d’action pour les semaines et mois à venir, afin de poursuivre notre mobilisation et de ré-ouvrir un horizon politique, qui ne peut être celui d’une occupation indéfinie et d’explosions régulières de violences.
La résolution finale reprend les termes du rapport du quartet de juin 2016 et en général condamne le terrorisme et la colonisation ainsi que le manque de volonté de part et d’autre de faire la paix.
Les participants appellent chaque partie à manifester, de manière indépendante, par des politiques et des actions, un engagement sincère en faveur de la solution des deux États et à s’abstenir d’actions unilatérales qui préjugeraient de l’issue des négociations sur les questions liées au statut final, en particulier concernant entre autres Jérusalem, les frontières, la sécurité et les réfugiés, actions unilatérales qu’ils ne reconnaîtront pas ;
La Grande-Bretagne, qui sans participer avait un statut d’observateur à cette conférence n’a pas signé ce communiqué,
émettant des réserves particulières sur une conférence internationale censée faire avancer la paix entre deux parties sans que ces dernières soient présentes, une conférence qui se tient en fait contre la volonté des Israéliens.
Pour Israël,
Cette conférence internationale et les résolutions de l’ONU ne font qu’éloigner les perspectives de paix car elles encouragent les Palestiniens à refuser des discussions directes avec Israël.1
Côté palestinien, Saëb Erekat, le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a favorablement accueilli dimanche les conclusions de la conférence de Paris sur le Proche-Orient qui, selon lui,
a souligné la nécessité de mettre fin à l’occupation israélienne et appelé la France « à reconnaître immédiatement l’État de Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme sa capitale.» et demandé aux autres participants à la conférence de « reconnaître la Palestine au même titre que leur reconnaissance d’Israël ». Selon Erekat, les participants à la conférence « ont créé un élan pour le rejet de l’occupation israélienne et les activités de colonisation » des territoires palestiniens. C’est un message à Israël « pour qu’il se conforme aux lois internationales » et « mette fin à son occupation militaire de la Palestine » afin d’ouvrir la voie à la paix et la stabilité dans la région, a-t-il ajouté.
Il est temps d’arrêter de traiter avec Israël comme un pays au-dessus de la loi et de le rendre responsable des violations systématiques des conventions internationales et des droits de notre peuple », a-t-il poursuivi.2
1 Avigdor Liberman, ministre des affaires étrangères.