En 1010, Alduin, évêque de Limoges, offre aux Juifs de son diocèse le choix entre le baptême et l'exil.
Sur la situation des Juifs au moyen-âge : " Le juif appartient à une espèce hybride : il tient à la fois de l'étranger (aubain) et du serf. Comme l'étranger, n'étant pas régnicole, il ne peut acquérir d'immeubles. Comme le serf, il appartient au roi ou au seigneur, qui peuvent le tailler à merci, le vendre, le revendiquer 3. Il ne jouit ni de sécurité, ni de protection. Pourtant, les édits d'expulsion et de confiscation comme celui de Philippe- Auguste en 1182, prouvent que ces règles connaissaient des entorses.
A mesure que les années passent, la situation des juifs s'aggrave :. leur statut s'écarte de plus en plus de celui de l' aubain pour se rapprocher de celui du serf. Rois et seigneurs disent « mes juifs » comme « mes terres » ; ils vendent les juifs, individuellement ou par lots. Sous Philippe-Auguste s'instaure la règle : « Li meuble au juif le roi, sunt au roi » et « Li meuble au juif sunt au Baron » s. Saint Louis décide, en décembre 1230, que nul seigneur du royaume ne pourra garder un juif appartenant à un autre ; chaque seigneur pourra récupérer le juif qui lui appartient, comme son propre esclave (tanquam proprium servum), où qu'il se trouve et quel que soit le délai écoulé depuis son départ. Cette situation très proche du servage dure jusqu'à l'expulsion complète des juifs en 1394 ; les juifs qui séjournent en France, à partir du règne de Louis XIV, ne sont plus assimilés aux serfs, mais demeurent des étrangers, sans défense ni recours contre les violences et les exactions.
A partir de la 2e Croisade, des milliers de juifs périrent sans procès" (in Aspects et problèmes spécifiques de l'histoire des Juifs en France, Lazare Landau, 1973, in revue d'histoire de l'église de France)