Beth Shean, connue également sous le nom de Beit She'an, est l'un des sites archéologiques les plus importants d'Israël, avec une histoire qui s'étend sur plus de 5 000 ans.

 

Origines cananéennes (3000 av. J.-C.) : Les premières traces d'occupation à Beth Shean remontent à la période chalcolithique. La ville est fondée par les Cananéens, et des preuves archéologiques montrent qu'elle était habitée dès le 4ème millénaire av. J.-C. En tant que carrefour stratégique, Beth Shean a attiré de nombreux peuples au fil des âges.

 

 

Période israélite (vers 1200 av. J.-C.) : Selon la Bible, Beth Shean était une ville importante pour les Israélites. Elle est mentionnée dans le livre de Josué comme l'une des villes attribuées à la tribu de Manassé. C'est également le site où les corps de Saül et de ses fils ont été exposés après leur mort, selon le premier livre de Samuel.

 

 

Période pharaonique égyptienne (1600-1200 av. J.-C.) : Les Égyptiens ont également occupé le site, et des vestiges de fortifications égyptiennes ont été découverts. Beth Shean servait de point de contrôle pour les routes commerciales reliant l'Égypte à la Mésopotamie.

Conquête grecque (vers 332 av. J.-C.) : Après la conquête d'Alexandre le Grand, la ville est rebaptisée Scythopolis. Sous les Grecs, elle connaît un développement urbain significatif, intégrant des éléments de la culture hellénique.

Période romaine (63 av. J.-C. - 324 ap. J.-C.) : Avec l'arrivée des Romains, la ville prospère. Elle devient la capitale de la Décapole, un groupe de dix villes semi-autonomes. De grands bâtiments publics, tels que des théâtres, des temples et des bains, sont construits. Les mosaïques et l'architecture de cette époque témoignent de la richesse de la ville.

Période byzantine (324-640 ap. J.-C.) : Beth Shean continue de se développer sous l'Empire byzantin. De nouvelles églises sont construites, et la ville devient un centre chrétien important. Toutefois, elle commence à décliner vers la fin de cette période.

Conquête musulmane (640 ap. J.-C.) : Après l'invasion musulmane, la ville subit un déclin. Bien qu'elle soit toujours habitée, son importance diminue, et elle est progressivement abandonnée.

Au cours des siècles suivants, Beth Shean est souvent mentionnée dans les textes historiques, mais elle ne retrouve jamais son ancienne splendeur. Des petites communautés s'installent dans les environs, mais le site archéologique lui-même est largement oublié.

 

Fouilles archéologiques (20ème siècle)

 Les fouilles de Beth Shean commencent dans les années 1920, révélant des couches successives d'occupation. Des découvertes majeures incluent des mosaïques, des colonnes, et des structures publiques qui témoignent de la richesse de la ville à son apogée.

Beth Shean est aujourd'hui un site touristique majeur et un parc national en Israël. Ses vestiges bien préservés attirent des archéologues et des visiteurs du monde entier.

 

Visite du site

Elle peut être faite en suivant le circuit suivant

Site archéologique de Beit She'an :
 
  • Le théâtre romain : L'un des mieux conservés.

Le théâtre de Beit She'an ne sert pas uniquement à des performances théâtrales. Il est également utilisé pour des événements publics, des discours et des célébrations. Son emplacement central dans la ville en fait un point de rassemblement essentiel pour la communauté. Les spectacles, qu'ils soient dramatiques, musicaux ou de danse, jouent un rôle crucial dans la vie sociale et culturelle de Scythopolis.

C'est l'un des mieux préservés de la période romaine. Il représente un exemple exceptionnel de l'architecture théâtrale de cette époque. Édifié au IIe siècle après J.-C., il est un symbole de la prospérité de Scythopolis, alors une des principales villes de la région. Le théâtre est situé sur une pente naturelle, exploitant le dénivelé pour optimiser l'acoustique et la visibilité. Cette position permet aux spectateurs de bénéficier d'une vue dégagée sur la scène, tout en profitant d'une ventilation naturelle. La conception du théâtre suit le modèle classique des théâtres romains, intégrant des éléments grecs tout en y ajoutant des innovations architecturales romaines.
 
Le théâtre est construit en calcaire local, ce qui lui confère une robustesse et une esthétique harmonieuse avec le paysage environnant. Sa capacité d'accueil s'élève à 7 000 spectateurs, répartis sur plusieurs niveaux de gradins. La scène est entourée par l'orchestre, une zone semi-circulaire qui sert de lieu pour les performances et les danses. Cette section est légèrement surélevée par rapport au reste du sol du théâtre et est souvent ornée de mosaïques ou de décorations sculptées.
 
 
La scène elle-même, ou proscenium, est de forme rectangulaire, mesurant environ 20 mètres de large. Elle est dotée d'un podium surélevé, permettant aux acteurs de se distinguer visuellement des spectateurs. La façade de la scène est embellie par des niches et des colonnes, créant un effet grandiose qui impressionne le public.  À l’arrière de la scène se trouvent les coulisses, ou skene, qui servaient à stocker les costumes et les accessoires. Cette structure est également ornée de colonnes et de sculptures, renforçant l'aspect théâtral et décoratif du bâtiment. Les gradins, ou cavea, sont disposés en demi-cercle et se composent de 44 rangées de sièges. Chaque rangée est séparée par des allées, permettant un accès facile aux spectateurs. Les sièges sont sculptés dans la pierre, avec des accoudoirs et des dossiers, offrant confort et soutien. La disposition en gradin est conçue pour assurer une excellente acoustique et une visibilité optimale pour tous les spectateurs, quel que soit leur emplacement. Les premiers rangs sont réservés aux dignitaires et aux invités de marque, souvent ornés de décorations plus élaborées. Les sièges sont également dotés de numéros ou de désignations, facilitant l'organisation et l'accès.
 
 
Le  théâtre de Beit She'an dispose d'une acoustique exceptionnelle. La conception en demi-cercle, combinée à la pente naturelle du terrain, amplifie les sons émis sur scène, permettant aux acteurs d'être entendus même par ceux situés au fond de l'auditorium. Les architectes romains maîtrisent l'art de l'acoustique, utilisant des matériaux spécifiques et des formes géométriques pour optimiser l'expérience sonore des spectateurs.

Le théâtre est richement orné d'éléments décoratifs, notamment des colonnes, des frises et des sculptures. Les motifs sculptés, inspirés de la mythologie et des traditions locales, ajoutent une dimension artistique à l'architecture. Les décorations sont souvent réalisées avec un soin minutieux, démontrant le savoir-faire des artisans de l'époque.
  
  • Le cardo Maximus : La rue principale de la ville romaine avec des colonnes et des mosaïques.
 
 

Le Cardo Maximus joue un rôle central dans la vie quotidienne de Scythopolis. Il est non seulement une voie de circulation, mais aussi un lieu de rassemblement et d'échange. Les marchés et les événements publics s'y déroulent fréquemment, renforçant son statut de centre névralgique de la vie sociale et économique de la ville. Les habitants et les voyageurs s'y rencontrent, échangent des nouvelles et commercent, faisant du Cardo un véritable pouls de la ville.  Aujourd'hui, cette artère historique demeure un témoignage vivant de la prospérité de la ville et de son héritage architectural.

 Le Cardo Maximus de Beit She'an est l'une des artères principales de l'ancienne ville de Scythopolis, illustrant l'importance de l'urbanisme romain dans la région. Cette voie emblématique, qui s'étend sur une distance significative, est un exemple  de l'architecture et de l'ingénierie de l'époque romaine, symbolisant le dynamisme commercial et social de la ville.

 Le Cardo est orienté nord-sud, suivant la direction des routes commerciales qui relient Scythopolis aux autres villes de la région. Sa conception est typique des villes romaines, avec un tracé rectiligne qui facilite la circulation des piétons et des véhicules. Cette artère principale est conçue pour être à la fois fonctionnelle et esthétique, intégrant des éléments architecturaux qui renforcent son importance.

 Le Cardo est pavé de grandes dalles de pierre, soigneusement taillées pour créer une surface plane et durable. Les dimensions de la voie principale sont impressionnantes, atteignant environ 8 à 10 mètres de large, permettant le passage simultané de plusieurs chariots et piétons. Les bords de la rue sont souvent flanqués de caniveaux pour l'évacuation des eaux pluviales, illustrant les préoccupations d'hygiène et d'ingénierie de l'époque.

 Des portiques bordent le Cardo, offrant des zones d'ombre et de protection contre les intempéries pour les commerçants et les passants. Ces portiques sont soutenus par des colonnes en pierre, souvent ornées de détails sculptés. Leur présence crée une atmosphère animée, invitant les visiteurs à flâner et à explorer les boutiques qui s'y trouvent.

 Le long du Cardo se trouvent de nombreuses boutiques et échoppes, où les marchands proposent une variété de produits, allant des denrées alimentaires aux textiles et aux objets d'artisanat. Ces espaces commerciaux sont souvent dotés de vitrines ouvertes, permettant aux passants d'admirer les marchandises exposées. Les façades des magasins sont souvent ornées de mosaïques ou de fresques, ajoutant une touche d'art à l'architecture utilitaire.

 Le Cardo est également ponctué de gradins, où les habitants peuvent s'asseoir et profiter de l'animation de la rue. Ces espaces sont souvent intégrés dans la conception de la chaussée, offrant des lieux de rencontre pour les citoyens. Les gradins sont faits de pierre et sont conçus pour être confortables, favorisant les échanges sociaux.

La conception du Cardo Maximus prend en compte l'acoustique, permettant aux voix et aux sons de se propager efficacement à travers l'espace. La largeur de la rue et la disposition des portiques contribuent à cette acoustique, facilitant les conversations animées et les négociations commerciales. De plus, la visibilité est optimisée par l'ouverture de l'espace, permettant aux commerçants d'attirer facilement l'attention des passants.

 Le Cardo est riche en éléments décoratifs qui témoignent de la culture et de l'art de l'époque romaine. Les colonnes et les portiques sont souvent ornés de motifs sculptés, représentant des thèmes mythologiques ou géométriques. Les mosaïques au sol, parfois colorées et complexes, ajoutent une dimension artistique à cette voie principale, enrichissant l'expérience visuelle des visiteurs.

 
 
  • Les temples et les bains :  Ruines des temples dédiés aux dieux romains et les bains publics.
 
 

Les vestiges du temple et des bains publics de Beit She'an, de l'ancienne Scythopolis, constituent des exemples emblématiques de l'architecture romaine et de l'ingénierie de l'époque. Ces structures témoignent non seulement de la dévotion religieuse mais aussi de la vie sociale et culturelle des habitants de la ville.

 

Le temple, dédié à des divinités telles que Zeus et Dionysos, est un exemple interressant de l'architecture religieuse romaine. Sa construction date du IIe siècle après J.-C., et il se distingue par ses éléments décoratifs et son agencement fonctionnel. Le temple est orienté selon un axe est-ouest, permettant une lumière naturelle optimale à l’intérieur. Cette orientation est typique des temples romains, conçus pour accentuer l’aspect sacré des rituels qui s’y déroulent.

Le temple est construit en blocs de calcaire, ce qui lui confère une robustesse et une harmonie avec le paysage environnant. Sa façade est dotée de colonnes corinthiennes majestueuses, qui s’élèvent en hauteur, soutenant un entablement richement orné. Les colonnes, avec leurs cannelures profondes et leurs chapiteaux sculptés, ajoutent une dimension esthétique impressionnante à l’ensemble.

À l’intérieur, la cella, ou salle intérieure, abrite la statue de la divinité. Cet espace sacré est souvent décoré de fresques et de mosaïques, représentant des scènes mythologiques et des motifs religieux. La cella est séparée du reste du temple par un autel, où les offrandes sont faites lors des cérémonies.

Le temple était richement décoré, avec des reliefs sculptés représentant des scènes de la mythologie grecque et des éléments architecturaux raffinés. Les frises sculptées qui courent le long des murs et des colonnes ajoutent une touche d'art et de spiritualité à l'ensemble, reflétant la richesse culturelle de l'époque.

 

Les bains publics de Beit She'an, ou thermae, sont un exemple remarquable de l'ingénierie romaine et de l'importance des espaces de détente sociale dans la vie quotidienne. Ces bains, construits à la même époque que le temple, illustrent les avancées techniques des Romains en matière de chauffage et d'hygiène.

Les bains sont conçus en plusieurs sections, chacune ayant une fonction spécifique. On trouve typiquement des salles chaudes (caldarium), des salles tièdes (tepidarium) et des salles froides (frigidarium). La disposition des espaces permet une circulation fluide des visiteurs, favorisant les interactions sociales.

Le système de chauffage est une prouesse d'ingénierie. Les bains utilisent un hypocauste, un système de chauffage par le sol, où l'air chaud circule sous les dalles de pierre, réchauffant ainsi les salles. Ce dispositif innovant témoigne de la sophistication des techniques de construction romaines.

Les bains comprennent également de grandes piscines, où les visiteurs peuvent se baigner et se détendre. Les mosaïques qui ornent le sol des bassins ajoutent une dimension artistique, avec des motifs géométriques et des représentations de la faune et de la flore.

Les murs des bains sont souvent ornés de fresques et de mosaïques colorées, illustrant des scènes de la vie quotidienne, des dieux et des déesses, ainsi que des motifs floraux. Ces décorations font des bains non seulement un lieu de purification physique, mais aussi un espace de beauté et d'art.

 

Le temple et les bains publics jouent un rôle central dans la vie sociale de Beit She'an. Le temple est un lieu de culte et de rassemblement pour les fidèles, où les rituels religieux et les festivals sont célébrés. Les bains, quant à eux, sont un espace de socialisation, où les habitants se rencontrent pour discuter, échanger des nouvelles et se détendre.

 
  • Mont Beit She'an (Tel Beit She'an)
 
 
   
Monter sur la colline permet de d'admirer une vue panoramique de la vallée de Jezreel et du site archéologique. Les vestiges d'anciennes fortifications et d'habitations sont également visibles.
 
 
Musée d'histoire de Beit She'an : Petit musée qui présente l'histoire de la ville et des artefacts retrouvés sur le site.
 
Jardin national de Beit She'an : Un espace vert agréable pour se détendre après la visite des ruines. Idéal pour un pique-nique.
 
 
Parc national de Gan HaShlosha (Sakhne) : Situé à proximité, c'est un magnifique parc avec des piscines naturelles et des zones de pique-nique. Idéal pour se rafraîchir