Pendant les 11 mois qui ont précédé ce discours, le Hezbollah a incendié à multiples reprises des champs et villages, a bombardé indistinctement le territoire du nord d’Israël en lançant 8500 missiles qui ont tué 48 personnes dont 12 enfants druzes qui jouaient au football. Le pilonnage de l’organisation terroriste créée par l’Iran a commencé dès le 8 octobre 2023, lendemain du pogrom du Hamas. Il s’agit pour le Hezbollah d’aider leurs copains terroristes de Gaza.
Ceci n’a pas vraiment ému la communauté internationale pendant un année. Mais cette même communauté s’emballe par contre très vite contre « l’escalade israélienne » quand Israël, qui sort peu à peu du bourbier Gazaoui, retourne ses forces vers le Sud Liban pour écarter la menace Hezbollah.
Emmanuel Macron, le président de la République française s’est ainsi adressé aux Libanais dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 19 septembre. Pas une fois le mot Hezbollah n’est prononcé, alors que celui-ci est à l’origine de cette nouvelle guerre. Il va même mettre en parallèle l’explosion du port de Beyrouth (Hezbollah) et « les attaques de cette semaine » (la réplique israélienne à la guerre elle aussi déclenchée par le Hezbollah. Mais à lire le discours, ce dernier n’est responsable de rien. D’ailleurs s’il faut « éviter un conflit au Liban » c’est qu’avant la réplique israélienne il n’y avait sûrement aucun conflit... la réplique israélienne serait "une aventure régionale" poussée par des "intérêts privés" ?
Une fois encore, je souhaite m’adresser directement à vous. Votre pays est si cher à mon cœur, si cher au cœur de nos compatriotes. Forts de notre longue histoire commune, à chaque épreuve, nous restons à vos côtés, fidèlement et fraternellement.
Après l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020, je suis venu deux jours plus tard exprimer la solidarité indéfectible des Français envers le peuple libanais. Aujourd’hui, une fois de plus, le Liban est frappé par le chagrin et la peur : le chagrin pour toutes les victimes civiles des attaques de cette semaine et pour leurs proches endeuillés ; la peur face à la possibilité qu’à la crise économique, à la crise politique et à la crise sociale qui vous touchent, vienne s’ajouter la guerre.
Alors que votre pays peine à surmonter les épreuves, le Liban ne peut pas vivre dans la crainte d’une guerre imminente. Je vous le dis clairement, comme je l’ai dit à tous : nous devons refuser cette fatalité. Aujourd’hui, j’ai eu l’occasion d’échanger avec vos dirigeants ainsi qu’avec les acteurs majeurs de la crise, de l’Israël à l’Iran. Je leur ai affirmé que le Liban devait être préservé et que la guerre devait être évitée. Il revient aussi à vos responsables politiques d’agir en ce sens, et c’est ce que je leur ai dit. Un chemin diplomatique existe, il est exigeant, et c’est celui que la France souhaite tracer pour le Liban avec tous ses partenaires. Nous agissons au nom de nos valeurs, de notre amitié, de nos sentiments fraternels pour le Liban.
Nous agissons au nom de nos valeurs, de notre amitié et de nos sentiments fraternels pour le Liban. Nous le faisons avec clarté et en disant la vérité à tous : Israéliens, Iraniens, partenaires internationaux et régionaux, dirigeants libanais. Et la vérité, chacun la connaît. D’abord, personne n’a un intérêt à l’escalade. Deuxièmement, l’intégrité, la sécurité et la souveraineté du Liban doivent être préservées. Rien, aucune aventure régionale, aucun intérêt privé, aucune fidélité à quelque cause que ce soit, ne justifie de déclencher un conflit au Liban.
Enfin, plus que jamais, il vous faut un président pour assumer la conduite du pays face aux menaces qui pèsent sur vous. C’est la responsabilité de toutes les formations politiques de prendre leurs responsabilités, et celle du président du Parlement de les réunir au plus vite. Je le sais, dans la confusion et dans le chagrin, l’espoir est une denrée rare. Mais dans cette confusion et ce chagrin, la France reste à vos côtés, car la guerre n’est pas inéluctable. La France continue à affirmer que l’avenir du Liban doit s’écrire au Liban et par le peuple libanais
Voilà, mes chers amis, ce que je voulais vous dire ce soir. Au nom de mes compatriotes, je veux réitérer notre amitié fraternelle et vous dire que la France est et restera le garant de cette exigence et de cette espérance.