La commission dirigée par le sénateur américain Georges Mitchell se réunit à la demande du Président Clinton.
Outre Mitchell les signataires du rapport remis fin avril 2001 sont Suleyman Demirel1 ,Thorbjoern Jagland2 , Warren B. Rudman3 , Javier Solana4 .
Le rapport se livre à une analyse préalable de la situation conflictuelle qui prévaut alors :
Malgré leur longue histoire et leur proximité, certains Israéliens et Palestiniens semblent ne pas apprécier pleinement les problèmes et les préoccupations de l’autre.
Certains Israéliens semblent ne pas comprendre l’humiliation et la frustration que les Palestiniens doivent endurer chaque jour en vivant avec les effets continus de l’occupation, soutenus par la présence des forces militaires et des colonies israéliennes en leur sein, ou la détermination des Palestiniens à atteindre indépendance et véritable autodétermination.
Certains Palestiniens semblent ne pas comprendre à quel point le terrorisme crée la peur chez les Israéliens et sape leur croyance en la possibilité de la coexistence, ou la détermination du gouvernement d’Israël à faire tout ce qui est nécessaire pour protéger son peuple.
La peur, la haine, la colère et la frustration ont augmenté des deux côtés.
Le plus grand danger de tous est que la culture de la paix, nourrie au cours de la décennie précédente, est en train de se briser. À sa place, il y a un sentiment croissant de futilité et de désespoir, et un recours croissant à la violence.
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Deux peuples fiers partagent une terre et un destin. Leurs revendications concurrentes et leurs différences religieuses ont conduit à un conflit déchirant, démoralisant et déshumanisant. Ils peuvent continuer à s’affronter ou ils peuvent négocier pour trouver un moyen de vivre côte à côte en paix.
Le rapport préconise :
- le rétablissement de la confiance par l’arrêt de la violence sans conditions préalables, et la reprise du dialogue sur la sécurité,
Le rétablissement de la confiance est essentiel et les parties devraient prendre des mesures positives à cette fin. Étant donné le niveau élevé d’hostilité et de méfiance, le calendrier et la séquence de ces étapes sont évidemment cruciaux. Cela ne peut être décidé que par les parties. Nous les exhortons à commencer le processus de décision immédiatement.
* Le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne devraient réaffirmer leur attachement aux accords et engagements existants et devraient immédiatement mettre en œuvre une cessation inconditionnelle de la violence.
* Les pouvoirs publics israéliens et l’Autorité palestinienne devraient reprendre immédiatement la coopération en matière de sécurité.
- la lutte côté palestinien contre le terrorisme,
* l’Autorité Palestinienne devrait signifier clairement, par des actions concrètes, aux Palestiniens et aux Israéliens que le terrorisme est répréhensible et inacceptable, et que l’Autorité Palestinienne fera un effort à 100% pour prévenir les opérations terroristes et punir les auteurs. Cet effort devrait inclure des mesures immédiates pour appréhender et incarcérer des terroristes opérant dans la juridiction de l’AP
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* l’AP devrait empêcher les hommes armés d’utiliser les zones habitées par les Palestiniens pour tirer sur les zones peuplées par Israël et les positions de l’armée israélienne. Cette tactique expose les civils des deux côtés à des risques inutiles.
- du coté israélien des ripostes proportionnées aux violences,
* Les pouvoirs publics israéliens devraient veiller à ce que les Forces de défense israéliennes adoptent et appliquent des politiques et des procédures encourageant les réactions non létales à des manifestants non armés, en vue de réduire au minimum les pertes et les frictions entre les deux communautés.
- le gel des implantations palestiniennes,
* Les pouvoirs publics israéliens devraient geler toutes les activités de peuplement, y compris la "croissance naturelle" des colonies existantes.
- et la reprise des négociations ?