Le lieu correspondrait à l'endroit de la maison natale de l'évangéliste Marc*. La Chapelle Saint-Marc se visite.
Le texte de l'évangile selon Saint-Marc ne dit rien de son auteur, ni apôtre, ni homme célèbre, dont on ne connaît pas la vie. La tradition la plus ancienne, remontant à Irénée de Lyon mort en 202, affirme que Marc l'évangéliste était un disciple et un interprète de l'apôtre Pierre.
*Les Actes des apôtres parlent de "Jean", surnommé "Marc", qui était en relation avec Pierre à Jérusalem (Ac 12, 12). On y apprend aussi que ce "Jean"-"Marc" devient un disciple de Paul. Il l'accompagne dans ses missions auprès des gentils -les païens- (Ac 13, 5 ; 15, 37). Saint Paul parle de lui dans sa lettre aux Colossiens (Col 4, 10), le disant proche de lui à Rome; de-même saint Pierre dans sa première lettre (1 P 5, 13) le reconnaît comme étant son ami, présent avec lui dans la capitale de l'Empire. Marc est l’auteur du premier évangile. Le texte qui contient 16 chapitres est plus court et plus concis que les trois autres évangiles de Jean, Luc et Mathieu.
C'est dans cette maison que Pierre, sorti de prison s'est réfugié, chez la mère de Marc.
« Pierre donc était gardé dans la prison; et l’Église ne cessait d'adresser pour lui des prières à Dieu. La nuit qui précéda le jour où Hérode allait le faire comparaître, Pierre, lié de deux chaînes, dormait entre deux soldats; et des sentinelles devant la porte gardaient la prison. Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière brilla dans la prison. L'ange réveilla Pierre, en le frappant au côté, et en disant: Lève-toi promptement! Les chaînes tombèrent de ses mains. Et l'ange lui dit: Mets ta ceinture et tes sandales. Et il fit ainsi. L'ange lui dit encore: Enveloppe-toi de ton manteau, et suis-moi » (acte des apôtres 12:5)
Le lieu est pour les Syriaques orthodoxes considéré comme la première église chrétienne ainsi que l’écrit le patriarcat syriaque orthodoxe :
La Maison de Saint-Marc est celle que Jésus a choisi pour la Cène. [Où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples? Et il vous montrera une grande chambre haute, meublée et toute prête: c'est là que vous nous préparerez la Pâque (Marc 14:12). ]. Ici Jésus-Christ a célébré la dernière cène, il leur a lavé les pieds et établi la Pâque juive . Le 50e jour, jour de la Pentecôte, le Saint-Esprit est descendu sur les disciples, en ce même lieu.
L’ancien Diacre Michel Zanbil, qui fait visiter le couvent fait remarquer que le lieu traditionnellement retenu pour la Cène, à proximité de l’église de la Dormition sur le Mont Sion, est trop petit pour abriter le repas. Ce qui, selon lui, renforce la possibilité que la Cène ait eu lieu au sous-sol du couvent Saint-Marc. La pièce est visitable et il fait couler de l’huile sur les pierres comme Jacob l’a fait avant lui (cf. Genèse 28).
(Prière Notre Père écrite en Syriaque)
Le monastère possède une icône de la vierge Marie qui aurait été peinte par l'évangéliste Luc. L'icône, révérée par les syriaques orthodoxes est située au- dessus des fonts baptismaux.
Sur une inscription datant du VIe siècle et découverte en 1940 on peut lire ceci :
« Ceci est la maison de Marie, mère de Jean - appelé Marc. Proclamée église par les Saint-Apôtres sous le nom de la Vierge Marie, Mère de Dieu, après l'Ascension au ciel de Notre Seigneur Jésus-Christ. Elle a été reconstruite après la destruction de Jérusalem par l'empereur Titus en l'an 73. »
L’église syriaque orthodoxe représente aujourd’hui les Chrétiens de langue syriaque du Moyen-Orient.
Le syriaque est à l’origine une langue sémitique dérivée de l’araméen, qui existe depuis le XIIIe siècle avant Jésus-Christ. Il est un dialecte de l’araméen, parlé dans la région d’Édesse. Il devient la langue des premiers chrétiens, et notamment du Christ, ce qui contribue à sa diffusion dans l’ensemble du Levant.
D’une langue, le syriaque, il devient un peuple, les chrétiens syriaques, c’est-à-dire ceux qui parlent cette langue et dont la liturgie est célébrée en syriaque, contrairement aux chrétiens dont la liturgie est célébrée en grec ou en latin.
Avant même l’édit de Milan (313) qui autorise la pratique du culte chrétien dans l’Empire romain, les Syriaques partent évangéliser l ‘Asie. Le christianisme se diffuse par les anciennes routes d’Alexandre, en Perse, en Afghanistan, en Inde, en Chine et jusqu’au Japon et chez les Khmers. L’évangélisation s’est très bien implantée dans l’Empire romain, beaucoup moins dans les empires asiatiques, où il n’a subsisté que par traces, avec des communautés persistantes jusqu’à l’arrivée des missionnaires européens au XVIe siècle.
Les syriaques traduisent la Bible au IIIe siècle. Éphrem le Syrien (306-373) devient l’une des figures majeures de la littérature syriaque. Il a produit des textes théologiques et des textes littéraires, donnant naissance à une véritable école de pensée. De nombreux textes sont traduits du grec et ainsi diffusés dans la région. Ce rôle de traducteur et de passeur de textes fut un des points forts des Syriaques après l’invasion arabo-musulmane. Les chrétiens se divisent autour de nombreux schismes, qui sont tout autant des divisions politiques et culturelles que théologiques. Plusieurs églises apparaissent alors : les maronites, les catholiques syriaques, les églises malabar et malankar qui, situées en Inde, conservent leur patriarcat en Syrie.
Jusqu’au XVe siècle, les Syriaques, c’est-à-dire les chrétiens d’Orient, ont servi de passeurs entre les mondes grecs byzantins et les mondes arabes musulmans. C’est eux qui ont traduit les textes grecs vers l’arabe et les textes arabes vers le grec. On leur doit notamment les premières traductions du Coran à destination de l’Europe, à la demande de l’abbaye de Cluny qui souhaitait posséder des traductions pour comprendre le texte et les populations musulmanes qui occupaient une grande partie de l’Espagne. Le rôle des Syriaques fut donc essentiel dans le maintien de la présence culturelle du grec et dans les flux d’échanges entre les deux mondes. Ce système se brise avec l’arrivée des Turcs et la chute de Constantinople (1453).
Les syriaques orthodoxes sont aussi les gardiens de la chapelle du tombeau de Joseph d’Arimathie au Saint-Sépulcre et d'une chapelle dans l’église du sépulcre de Marie au pied du mont des Oliviers. Entre Bethléem et Jérusalem la communauté syriaque de Terre Sainte compte environ 3 000 fidèles (quelques familles vivent aussi à Jéricho, Ramallah et Nazareth).
Le génocide assyrien
également connu sous le nom Sayfo (épée), ce meurtre en masse opéré par l'Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale a concerné la population assyrienne du Nord de la Mésopotamie (Tour Abdin, Hakkari, Van, Siirt, régions du Sud-Est de l'actuelle Turquie et la région du Nord-Ouest de l'Iran, Urmiah), déplacée de force et massacrée par les forces ottomanes entre 1915 et 1918.
Les estimations sur le nombre total de morts varient. Certains rapports citent le nombre de 180 000 à 275 000. Les estimations modernes suggèrent qu'il y avait 500 000 à 600 000 Assyriens vivant avant la Première Guerre mondiale.
Le génocide assyrien a eu lieu durant la même période et dans le même contexte que le génocide arménien et des Grecs pontiques.
En 2007, l'Association internationale des spécialistes des génocides (International Association of Genocide Scholars) est parvenue à un consensus selon lequel « la campagne ottomane contre les minorités chrétiennes de l'Empire entre 1914 et 1923 constituait un génocide contre les Arméniens, les Assyriens et les Grecs pontiques d'Anatolie »
Syriaques, Assyriens, Araméens, Chaldéens
- Les « Assyriens », héritiers de l'ancien Empire assyrien sont précisément des Nestoriens qui se séparent de la branche principale du Christianisme au IVe siècle ;
- « Araméens » ou « Syriaques », héritiers des anciens Araméens, est préféré par une grande partie des membres de l'Église syriaque orthodoxe mais aussi d'autres Églises syriaques notamment de l'Église catholique syriaque et l'Église maronite.
- « Chaldéens », d'après l'ancienne Chaldée, préféré par certains adeptes de l'Église catholique chaldéenne ;
- « Phéniciens », d'après l'ancienne Phénicie, préconisé par certains adeptes Maronites, Melchites et d'autres communautés chrétiennes de tradition syriaque au Liban.
L’église syriaque
L’église syriaque est aussi appelée l’église orthodoxe syrienne ou jacobite, du nom de jacob Berdo qui la dirigea au VIe siècle en Syrie durant la période persécutions par les gouverneurs Byzantins.
Suite au concile œcuménique, convoqué en 451 à Chalcédoine par l'empereur byzantin, l’église considère que le Christ est à la fois pleinement homme et pleinement Dieu. Les monophysites qui ne reconnaissent qu'une seule nature au Christ, la nature divine ayant absorbé la nature humaine sont condamnés. Cette déclaration satisfait Byzance et l'Occident, mais suscite beaucoup d'opposition aux marges de l'Empire.
En Syrie, l'opposition au concile de Chalcédoine est menée par le patriarche Sévère d'Antioche (512-518) et l'évêque Philoxène de Mabboug.
Au VIe siècle, l'impératrice Théodora soutient les Syriaques. Elle fait nommer deux évêques syriaques dont Jacques Baradée qui occupe le siège d'Édesse de 542 à 578. Il parcourt l'Asie Mineure et la Syrie, ordonnant prêtres, diacres, évêques, et constituant ainsi une hiérarchie parallèle qui donne naissance à l'Église syriaque orthodoxe. Les villes étant fidèles à la théologie officielle de l'Empire byzantin, l'Église syriaque orthodoxe se développe dans les campagnes de la Syrie intérieure et trouve refuge dans les couvents.
Les syriaques orthodoxes, ou jacobites, hostiles à la domination de Byzance, favorisent la prise du pouvoir par les arabes de Syrie, les Ghassanides.
À la fin du XIVe siècle, les conquêtes de Tamerlan ont pratiquement détruit d'un seul coup cette Église, la réduisant à quelques petites communautés en Perse, en Turquie en Asie, à Chypre, en Inde du Sud et dans l'île de Socotra.
Video
Le magazine terre sainte magazine a consacré une vidéo au Couvent en décembre 2016 >>
Comments powered by CComment