Monsieur le Président de l’Assemblée générale,

Mesdames et Messieurs les chefs d’État et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs.

Je m'exprime ici au nom d'un pays qui n'oubliera jamais ce dont les nations sont capables quand elles sont unies : la liberté. La France vient de rendre hommage cette année aux peuples d'Amérique, d'Europe, d'Afrique, d'Asie et d'Océanie qui lui ont permis de se libérer de l'emprise nazie voilà huit décennies. Le progrès et la paix.

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D'abord et avant tout, il faut restaurer les termes de la confiance et du respect entre les peuples, et je les vois s'estomper dans les débats qui sont les nôtres. Pour ce faire, nous devons en effet montrer une égale attention à ceux qui souffrent.

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Mais je sais que pour beaucoup d'entre vous, l'essentiel, au-delà de ces guerres, est aussi aujourd'hui, et il l'est pour nous également, à Gaza, là où le destin du peuple palestinien est présent, et pèse sur chacun de nos débats.

 

Je voudrais, sur ce sujet aussi complexe, redire avec la plus grande clarté la position de la France depuis le premier jour.

 

Nous condamnons avec fermeté l'attaque terroriste terrible et sans précédent décidée et menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre. Le terrorisme est inacceptable, quelles qu'en soient les causes, et nous pleurons ici les victimes de l'attaque du Hamas du 7 octobre dernier, parmi lesquels 48 citoyens français. J'adresse mes pensées de compassion, d'amitié à toutes les familles qui vivent dans la douleur d'avoir perdu des enfants, des parents, des amis le 7 octobre.

 

Nous demandons également à nouveau et solennellement que les otages soient libérés. Parmi eux, plusieurs de nos compatriotes français demeurent. Et je veux ici saluer les efforts des États-Unis d'Amérique, de l'Égypte et du Qatar pour y parvenir. Cela demeure une priorité pour nous tous.

 

Israël, face à cette attaque terroriste, a le droit légitime de protéger les siens et d'enlever au Hamas les moyens de l'attaquer à nouveau. Et aucun d'entre nous n'aurait subi les coups reçus le 7 octobre sans en tirer des conséquences.

 

Pour autant, la guerre qu'Israël mène à Gaza n'a que trop duré. Les dizaines de milliers de victimes civiles palestiniennes n'ont aucune justification, aucune explication. Trop d'innocents sont morts, et nous portons aussi leur deuil. Et ces morts sont, eux aussi, un scandale pour l'humanité et une source dangereuse de haine, de ressentiment qui menace et qui menacera la sécurité de tous, dont celle d'Israël demain.

 

Il faut donc que cette guerre cesse et que le cessez-le-feu intervienne au plus vite en même temps que les otages soient libérés et que l’aide humanitaire arrive massivement à Gaza.

 

Cette position, nous la tenons depuis octobre 2023 poussant des résolutions avec nombre d’entre vous tenant la première conférence humanitaire pour Gaza dès novembre à Paris. C'est aujourd'hui une question de volonté politique au vu de la destruction des capacités militaires du Hamas.

Il est impératif qu'une nouvelle phase s'ouvre à Gaza, que les armes se taisent, que les humanitaires reviennent, que les populations civiles enfin soient protégées.

 

La France participera à toute initiative qui sauvera des vies et qui permettra d'assurer la sécurité de tous. Le déploiement d'une mission internationale doit ouvrir la voie à la mise en oeuvre de la solution des deux États.

 

Il revient au Conseil de sécurité des Nations Unies de se prononcer à cet égard et il faut aussi que soient prises sans plus attendre les dispositions nécessaires pour préserver le lien entre Gaza et la Cisjordanie, pour restaurer l'Autorité palestinienne dans ses fonctions et pour assurer la reconstruction du territoire et rendre à nouveau possible la vie, tout simplement.

 

La France s'engagera pour que tout soit fait afin que les Palestiniens disposent enfin d'un État vivant côte-à-côte avec Israël. Les conditions d'une paix juste et durable sont connues. Il reste à en ouvrir le chemin. Il doit être le plus court possible. La France tirera donc les conséquences de son engagement pour la solution des deux États et renouvellera son action pour qu'elle advienne enfin au bénéfice des peuples, pour répondre à leurs aspirations légitimes, faire advenir un État palestinien, donner toutes les garanties nécessaires à Israël pour sa sécurité, bâtir des reconnaissances réciproques et des garanties de sécurité communes pour tous dans la région. Nous y travaillerons au cours des prochaines semaines avec Israéliens et Palestiniens, comme avec tous nos partenaires régionaux et internationaux.

 

Dans l'immédiat, au moment où nous nous parlons, le risque principal est celui de l'escalade.

 

Mes pensées fraternelles vont au Liban et au peuple libanais.

 

Le Hezbollah prend depuis trop longtemps le risque insoutenable d'entraîner le Liban dans la guerre.

 

Israël, quant à lui, ne peut, sans conséquences, étendre ses opérations au Liban.

 

La France exige le respect par chacun de ses obligations le long de la ligne bleue. Nous agirons donc pour faire émerger une voie diplomatique indispensable afin d'épargner les populations civiles et empêcher une explosion régionale. Il ne doit pas, il ne peut pas y avoir de guerre au Liban.

 

C'est pourquoi nous appelons avec force Israël à cesser l'escalade au Liban et le Hezbollah à cesser les tirs vers Israël.

 

Nous appelons avec force tous ceux qui leur en fournissent les moyens à cesser de le faire. Nous avons demandé que le Conseil de sécurité puisse se réunir dès aujourd'hui à cette fin et je m'en félicite. Et le ministre français se rendra en cette fin de semaine au Liban. C'est la même unité dont nous devons faire preuve face aux grands défis régionaux et aux défis mondiaux qui sont les nôtres. Car au-delà des conflits que nous connaissons et que je viens d'évoquer, il nous faut ensemble continuer d'assurer le respect de la souveraineté de chacun, de bâtir des solutions régionales et internationales face aux défis.