Le plan de Partage de la Palestine en deux Etats, l'un juif, l'autre arabe a été voté par l'Assemblée générale des Nations Unies. Les réactions arabes sont violentes. Elles annoncent déjà la guerre à venir et le non respect du vote
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...I. DU MANDAT À L'INDÉPENDANCE
9. La réaction arabe
Immédiatement après l'adoption de la Résolution 181 (II), les délégués arabes ont déclaré leur opposition à la partition et leur détermination à la combattre par la force si nécessaire. Vous trouverez ci-dessous plusieurs de leurs déclarations :
H. R. H. Amir Faisal al Saud (Arabie saoudite) Nous sommes venus à l'Assemblée générale remplis d'espoir que les grandes et les petites nations orienteraient leurs efforts vers l'élévation des normes morales. Nous sommes venus ici remplis d'espoir que toutes les nations respecteraient et défendraient unanimement les droits de l'homme et la justice, et que cette Organisation serait un instrument pour établir la paix et la sécurité internationales. Dans le même temps, nous avions espéré qu'il fournirait une base solide pour la compréhension mutuelle entre tous les peuples. Mais hélas ! La résolution d'aujourd'hui a dissipé nos espoirs.
Nous nous sommes engagés devant Dieu et devant l'histoire à respecter la Charte de bonne foi, en respectant les droits de l'homme et en repoussant les agressions. Cependant, la résolution d'aujourd'hui a détruit la Charte et tous les pactes qui l'ont précédée.
Nous avons ressenti, comme beaucoup d'autres, la pression exercée sur divers représentants de cette Organisation par certaines des grandes puissances pour que le vote soit en faveur de la partition. Pour ces raisons, le Gouvernement saoudien constate, en cette occasion historique, qu'il ne se considère pas lié par la résolution adoptée aujourd'hui par l'Assemblée générale. En outre, elle se réserve le plein droit d'agir librement de la manière qu'elle juge appropriée, conformément aux principes du droit et de la justice. Mon gouvernement tient pour responsables les parties qui ont entravé tous les moyens de coopération et de compréhension.
M. Jarnali (Iraq)
A San Francisco, nous avions de grands espoirs pour le monde. Aujourd'hui, ces espoirs sont brisés. Nous avons toujours pensé qu'après tout, l'humanité était un rempart de paix et un rempart de justice. Aujourd'hui, cette foi est détruite. Nous avons fait de notre mieux ces dernières semaines pour expliquer l'esprit et la lettre de la Charte et l'appliquer à la Palestine. Le fait que nous n'ayons pas obtenu votre soutien n'est pas le résultat d'un manque de bonne volonté de la part des membres de cette Assemblée. Ce n'était pas dû à un manque de compréhension et d'appréciation de la part de la plupart d'entre vous. Au contraire, nous comprenons très bien que c'est une grande pression et une grande influence qui s'est exercée par l'intermédiaire de l'UNSCOP, du Comité spécial et de l'Assemblée générale pour diriger la question dans une voie qui a abouti à cette conclusion.
Nous pensons que la décision que nous venons de prendre est très sérieuse. C'en est une qui mine la paix, la justice et la démocratie. Au nom de mon gouvernement, je tiens à dire qu'il estime que cette décision est antidémocratique, illégale, peu pratique et contraire à la Charte. Elle contredit l'esprit et la lettre de la Charte. C'est pourquoi, au nom de mon gouvernement, je tiens à dire publiquement que l'Iraq ne reconnaît pas la validité de cette décision, qu'il se réserve la liberté d'action pour sa mise en œuvre et qu'il tient responsables de ses conséquences ceux qui ont exercé une influence sur son adoption contre la libre conscience de l'humanité.
Amir Arslan (Syrie)
Avant même que l'Assemblée ne prenne cette décision, je pense que la plupart des délégations avaient soupçonné une attitude dictatoriale. Il est inutile d'en parler longuement, mais comme il est d'usage de permettre aux condamnés à mort de parler librement à leurs bourreaux, nous nous adresserons aux nôtres.
Messieurs, la Charte est morte. Mais elle n'est pas morte d'une mort naturelle ; elle a été assassinée, et vous savez tous qui est coupable.
Mon pays ne reconnaîtra jamais une telle décision. Il n'acceptera jamais d'en être responsable. Que les conséquences soient sur la tête des autres, pas sur la nôtre.
H. S.A.S. le Prince Seif El Islam Abdullah (Yémen)
La délégation yéménite a déclaré précédemment que le plan de partage est contraire à la justice et à la Charte des Nations Unies. Le Gouvernement yéménite ne se considère donc pas lié par une telle décision car elle est contraire à la lettre et à l'esprit de la Charte. Le gouvernement du Yémen se réserve la liberté d'action pour la mise en œuvre de la présente décision.