Extraits
Déclaration à l'Assemblée générale par le ministre des Affaires étrangères
19 juin 1967 Le cessez-le-feu étant établi, nous ne devons pas revenir à un régime d'armistice qui s'est effondré sous le poids des années et le poids de l'hostilité.
L'histoire nous appelle à une paix permanente et la paix que nous envisageons ne peut s'élaborer que dans un dialogue franc et lucide entre Israël et chacun des États qui ont participé à la tentative de renverser sa souveraineté et de saper son existence. Nous ne nous pouvons pas nous contenter d'arrangements intermédiaires qui ne sont ni la guerre ni la paix. De telles idées disparates portent en elles les germes d'une tragédie future. Libérés des pressions et des interventions extérieures, imprégnés d'un amour commun pour une région qu'ils sont destinés à partager, les peuples arabes et juifs doivent maintenant transcender leurs conflits pour se consacrer à un nouvel avenir méditerranéen, de concert avec une Europe renaissante et une Afrique et une Asie qui ont enfin émergé à leur rôle indépendant sur la scène historique.
Dans la libre négociation avec chacun de nos voisins, nous offrirons des solutions durables et justes qui seront à notre avantage et à notre honneur mutuels. Les États arabes ne peuvent plus être autorisés à reconnaître l'existence d'Israël dans le seul but de préparer son élimination. Ils sont venus nous affronter dans un conflit. Laissons-les maintenant venir face à face avec nous en paix.
...
Le défi consiste maintenant à utiliser cette liberté pour la croissance créative. Il n'y a qu'une seule route pour y arriver. C'est la voie de la reconnaissance, du contact direct, de la vraie coopération. C'est la voie de la coexistence pacifique. Cette route, comme les anciens prophètes d'Israël l'avaient prédit, mène à Jérusalem.
Jérusalem, aujourd'hui unie après sa tragique division, n'est plus une arène de tirs de canons et de barbelés. Dans la longue histoire de notre nation, il y a eu quelques heures plus émouvantes que l'heure de nos retrouvailles avec le Mur occidental. Un peuple était revenu au berceau de sa naissance. Elle a renoué avec les souvenirs qu'évoquent ces retrouvailles. Depuis vingt ans, les hommes de toutes confessions religieuses n'ont pas librement accès aux sanctuaires qu'ils conservent dans un respect unique. Cet accès existe maintenant. Israël est résolu à donner une expression effective, en coopération avec les grandes religions du monde, à l'immunité et à la sainteté de tous les lieux saints.
La perspective d'une paix négociée est moins lointaine qu'il n'y paraît.
..
Il peut sembler qu'Israël soit seul face à de nombreux et puissants adversaires. Mais nous avons foi dans les forces éternelles de l'histoire de notre nation qui ont si souvent donné la victoire finale à l'esprit sur la matière, à la vérité intérieure sur la simple quantité. Nous croyons en la vigilance de l'histoire qui a gardé nos pas. Le Gardien d'Israël ne sommeille ni ne dort.
Le Moyen-Orient, fatigué des guerres, est mûr pour une nouvelle émergence de la vitalité humaine. Ne laissons pas l'occasion nous échapper à nouveau.
Texte intégral, Anglais et Français à imprimer / télécharger