Le plan Peel propose dès 1937 un Etat arabe indépendant en Palestine sur 83 % du territoire de Palestine restant après la première scission qui a créé la Transjordanie. Les juifs se voient proposer un mini-État sur 17% du territoire soit 5 000 km², l’équivalent du Lot en France.

« À l’intérieur du camp sioniste, rares sont les voix prêtes à le soutenir, à l’instar de Ben Gourion et de Weizmann : « Il faut être des hommes de son temps avec des horizons limités et avec la conscience de la responsabilité envers les générations qui viennent »1. La proposition est refusée par les Arabes. Ce refus est le premier d’une longue suite de refus, par les États Arabes et les Palestiniens.

 

Le plan de partage de 1947 voté par l’assemblée générale de l'Onu (résolution 181 de novembre 1947) et accepté par les juifs conduit à créer deux États.

Le plan prévoit

- un Etat arabe de 11 500 km², peuplé uniquement d’arabes ( 10 000 Juifs seulement)

et un Etat Juif de 14 000 km² dont 5600 km² de Neguev, qui en fait est un Etat mixte, la majorité juive dépassant d'une courte tête la minorité arabe. Les Arabes ont refusé ce plan et déclenché la guerre pour passer outre.

« Et de ce fait, les frontières de l’état hébreu furent établies sans tenir le moindre compte du facteur sécurité avec, pour conséquence directe, une défense des frontières pratiquement impossible à réaliser. L’état hébreu s’étendait sur 14 244 km2 environ (deux fois la superficie du Maine-et-Loire) , avec une population juive de 538 000 personnes et une population arabe de 397 000. Approximativement 92 000 Arabes vivaient à Tibériade, sfat (Safed) , Haïfa et Beït-Shean et 40 000 Bédouins vivant, pour la plupart d’entre eux, dans le désert. Le reste de la population arabe étant répartie sur toute les surface de l’état hébreu.

L’état arabe devait s’étendre sur 11 655 km2 avec une population de 804 000 arabes et de 10 000 Juifs.4 Les critiques prétendaient que l’ONU avait donné des terres fertiles aux Juifs tandis que les Arabes n’avaient reçu que des terres arides et en altitude. Pourtant, tout au contraire, 60% de l’état hébreu était constitué par le désert du Néguev, alors que les Arabes occupaient la plupart des terres agricoles.

L’insistance de la majorité des états membres de l’ONU à faire de Jérusalem une zone administrée internationalement et séparée des deux états, rendait la situation encore plus compliquée. Ainsi, à cause de cet arrangement, 100 000 Juifs vivant à Jérusalem se trouvaient de facto, isolés de leur pays et encerclés par l’état arabe.

Selon les statistiques britanniques, 70% du territoire qui allait devenir Israël, n’étaient pas la propriété de fermiers arabes mais appartenaient au Gouvernement Mandataire Britannique. Ces terres seront d’ailleurs remises sous contrôle israélien après le départ des Britanniques. Les Juifs possédaient presque 9% des terres et les Arabes qui allaient devenir des citoyens d’Israël, en possédaient 3%. Ce qui, en clair, signifiait que 18% des terres étaient la propriété d’Arabes qui avaient quitté le pays, avant et après l’invasion arabe d’Israël. »2

Finalement le plan de partage, divisant la partie restant après la séparation de la Transjordanie, a octroyé 20 000 km2 d'une Palestine initiale (accords de San Remo en 1920 ) grande de 120 000 km².

1Georges Bensoussan, les origines du conflit israélo-arabe (1870-1953), p. 57

2Ibid, page 28