Une discrimination est pointée du doigt. Elle concerne l’éducation. « La discrimination contre les écoles arabes se fait à trois niveaux, » a expliqué à IRIN Yousef Jabareen, directeur de Disarat, un groupe de réflexion sur les questions concernant la minorité palestinienne. « Le premier est l'allocation des ressources. Deuxièmement, l'identité palestino-arabe n'est pas reconnue dans le système éducatif. Et troisièmement, il n'y a tout simplement aucun éducateur arabe qui soit inclus dans les processus de prise de décision. »
Les enfants palestiniens arabes constituent environ 25 pour cent des enfants d'âge scolaire du pays, soit 480 000 élèves. « Nous estimons normal que le ministère de l'Education alloue ce même pourcentage de 25 pour cent à l'éducation arabe. Et non pas trois fois moins, » a indiqué M. Jabareen, en ajoutant : « Il nous manque actuellement 6 000 classes dans le secteur arabe. »
En plus du manque de classes, le taux d'abandon des études chez les élèves arabes est deux fois plus élevé que chez les Juifs. Seuls 30 pour cent des Arabes qui passent l'examen nécessaire pour entrer à l'université le réussissent ; les jeunes Juifs par comparaison l'obtiennent à 75 pour cent. Mais ce taux de réussite n'est pas forcément lié à une discrimination. La culture familiale, sociale, locale explique aussi les disparités.
Pour Denis Charbit, outre l’existence de réseaux confessionnels privés subventionnés par l’État, le ministère de l’Éducation propose plusieurs secteurs publics conçus en fonction du type d’intégration du religieux dans les programmes : une École arabo-musulmane ; une école hébraïque à caractère juif religieux ; une école hébraïque à caractère juif laïque. Loin d’être réductible à une dichotomie bipolaire entre le tout-religieux et un programme minimum, on assiste aujourd’hui à un très large éventail de formes intermédiaires. Celles-ci traduisent le déclin de l’idéologie dominante à vocation intégratrice
Des organismes d’États visent spécifiquement les juifs comme l'agence juive qui promeut l'alya des juifs de diaspora ou le fonds national juif (KKL) dont la raison d'être est d'acheter des terre pour y accueillir les immigrants juifs
Du coté de la justice, quelques arabes sont arrivés à des postes prestigieux (juge à la cour suprême) mais ce sont des exceptions. Par contre le corps médical, y compris les médecins est majoritairement arabe en Israël.
Selon le centre d'études Avda , il existe de fortes inégalités économiques et de santé entre juifs et arabes.
Ainsi le revenu moyen des citoyens arabes est plus bas que celui des Juifs,
- Le taux des Juifs de 17 ans qui entreprennent des études supérieures est supérieur au double de ce même taux concernant les Arabes israéliens
- le taux de mortalité infantile des enfants arabes est 2,6 fois celui des enfants juifs
- et les Juifs vivent en moyenne 3 ans de plus que les Arabes
Les Arabes, comme les Chrétiens sont exemptés de l'armée. C'est un handicap social, l'armée étant un ciment de la société israélienne. Mais c’est aussi trois années (deux années pour les femmes) qu'ils n'ont pas à donner à l’État, durant lesquelles ils peuvent travailler ou étudier. Dans n'importe quel pays c'est plutôt considéré comme un avantage.
Par contre une personne qui n'a pas fait l'armée ne peut bénéficier du prêt aidé de l’État pour les études. Néanmoins, les arabes peuvent demander à effectuer un service civil (ce qu'ils font peu) , leur ouvrant les même droits que les juifs et les druzes (qui font aussi l'armée).
Le système médical israélien repose pour une grande part sur les médecins et infirmiers arabes, majoritaires. Même là , le site Middle East Eye réussit à voir cela en négatif « Nous sommes médecins parce que nous n’avons guère d’alternatives, le marché du travail nous ouvre peu de portes », détaille Osama Tanous, un pédiatre basé à Haïfa. Ce qui n'empêche pas de considérer comme un problème que les zones à peuplement majoritairement arabes sont dépourvues d'hôpital à quelques notables exceptions comme Nazareth, héritage du passé ottoman ou mandataire.