La muraille de fer (1923)

"A la suite du pogrom de Kichinev en 1903, Jabotinsky se lance dans l'action sioniste. II rejoint alors la rédaction du bulletin sioniste de langue russe Razsviet et ses articles font sensation par l'éloquence vibrante et le sens polémique qui les animent. Fervent militant, il organise des unités d'auto-défense destinées à répondre aux nombreux pogroms qui sévissent alors en Russie".

Pour Jabotinsky, le sionisme ne peut s'imposer autrement que par la force. Dans cette analyse , il défend l'idée que les Juifs de Palestine ne pourront assurer le succès de leur projet et leur intégrité physique qu'en édifiant une force armée, le "mur de fer". Zeev Jabotinsky pose une question essentielle : " peut-on toujours atteindre un objectif de paix par des voies pacifiques ?" Il souligne que "c'est un devoir de combattre la phraséologie creuse, de faire la démonstration de ce qu'elle a de purement illusoire et de mettre en lumière sa duplicité" et il avance le fond de sa doctrine sur la relation entre les Juifs sionistes et les Arabes :" Mon espérance et ma foi sont que nous leur accorderons alors des garanties satisfaisantes et que les deux peuples pourront vivre en bon voisinage."

" Durant la Première Guerre mondiale, il conçoit l'idée d'une force de défense juive, la Légion juive, dont il partagera le commandement avec Joseph Trumpeldor.
 En 1920, il est à la tête des groupes d’auto-défense à Jérusalem, lors des troubles entre arabes et juifs. Les anglais le condamnent à 15 ans de forteresse à Acco. Devant l'indignation générale, il est libéré le 8 juillet 1920.
En 1921, Jabotinsky est élu membre de l'Organisation sioniste mondiale, mais en 1922 les Britanniques ont cédent la Transjordanie à l'émir Abdallah Ibn Hussein (grand père du roi Hussein.) Jabotinsky s'insurge contre la direction sioniste qui s’est inclinée devant la décision britannique. En 1923 il prend ses distance par rapport à l’Organisation sioniste.
Partisan de l’établissement d’un État juif sur les deux rives du Jourdain et de la lutte armée, Jabotinsky exige qu’une discussion sur le "but final du sionisme" soit mise à l’ordre du jour du 17ème Congrès sioniste. N’y parvenant pas, il démissionne du Congrès sioniste et créé l'Union mondiale des sionistes révisionnistes, fédération sioniste révisionniste et indépendante qui privilégie la lutte nationale et territoriale : fondée sur la "révision" des relations entre le mouvement sioniste et la Grande-Bretagne, cette fédération remet activement en cause la politique britannique et réclame ouvertement l'auto-détermination, c'est-à-dire la création d’un Etat juif.
En 1936-1939, les troubles ensanglantent la Palestine britannique. Jabotinsky exige une opposition active contre les groupes armés arabes. La Hagana refuse. II crée alors l'Irgoun Tzevai Leoumi ("Organisation Militaire Nationale") qui rompt avec la Hagana.
La guerre de 1939-1945 le prend au dépourvu. Il souhaite créer une armée juive, mais il meurt subitement à New York en 1940."

>> Lire aussi : Jabotinsky, la muraille de fer