Le mois de mars 2002 est particulièrement sanglant.
Le 2, un attentat-suicide cause la mort de neuf Israéliens à Jérusalem-Ouest. Il est revendiqué par les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, proches du Fatah.
Le 3, un tireur palestinien tue sept soldats israéliens et trois colons juifs en ouvrant le feu contre un barrage militaire près de la colonie d’Ofra, en Cisjordanie. Tsahal, qui venait de quitter les camps de Cisjordanie où une trentaine de palestiniens ont été tués depuis leur occupation, à la fin de février, pénètre de nouveau dans celui de Jénine pour y « rechercher des terroristes et des armes ». Le lendemain, elle effectue également une incursion dans le camp de Rafah, dans la bande de Gaza.
Le 4, alors que les opérations meurtrières s’intensifient de part et d’autre, le Premier ministre israélien Ariel Sharon déclare qu’il faut encore infliger « beaucoup de pertes » aux Palestiniens pour qu’ils sachent « qu’ils n’obtiendront rien avec le terrorisme ». En réponse, le gouvernement palestinien promet de répondre par « une escalade à l’escalade » des violences israéliennes.
Le 5, une bombe explose, sans faire de victime, dans le quartier arabe de Jérusalem-Est où d’autres engins sont découverts. Ces attentats antiarabes sont revendiqués par un groupe clandestin israélien d’extrême droite.
Le 7, le secrétaire d’État américain Colin Powell déclare devant le Congrès qu’il « ne pense pas que [la politique d’Ariel Sharon] mène quelque part ». Face à la recrudescence des violences qui font une vingtaine de morts par jour, le président George W. Bush décide d’envoyer en Israël son émissaire, Anthony Zinni.
Le 8, au terme d’une journée de violences sans précédent dans l’histoire du conflit israélo-palestinien, au cours de laquelle quarante-six palestiniens et six Israéliens ont été tués, Ariel Sharon se déclare prêt à entamer des négociations de cessez-le-feu sans exiger, comme il l’avait fait auparavant, le respect préalable d’une période de sept jours de calme.
Le 9, un attentat-suicide palestinien fait onze morts israéliens à Jérusalem-Ouest.
Site de l’attentat du 9 mars 2002 à Jérusalem
Le conseil de sécurité de L'ONU réagit et vote le 12 mars 2002 la résolutionn°1397
" Attaché à la vision d’une région dans laquelle deux États, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, à l’intérieur de frontières reconnues et sûres,
Profondément préoccupé par la poursuite des événements tragiques et violents qui ont lieu depuis septembre 2000, en particulier les attaques récentes et l’augmentation du nombre de victimes ...
Se félicitant de la contribution du Prince héritier Abdallah d’Arabie saoudite,
1. Exige la cessation immédiate de tous les actes de violence, y compris tous les actes de terreur et toutes provocations, incitations et destructions;
2. Demande aux parties israélienne et palestinienne ainsi qu’à leurs dirigeants de coopérer à la mise en œuvre du plan de travail Tenet et des recommandations du rapport Mitchell visant la reprise des négociations en vue d’un règlement politique.... "
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