Au cours des vingt dernières années, le niveau de vie des couches moyennes (apprécié ici par le niveau de vie médian ) a augmenté de près de 20 % une fois la hausse des prix déduite. Cela représente un gain annuel de 3 200 euros, soit 270 euros mensuels. Leur « appauvrissement » dont on parle si souvent reste un slogan médiatique. Le niveau de vie moyen du dixième le plus pauvre a progressé lui aussi de 20 %, mais en partant de plus bas et, au bout du compte, le gain annuel n’est que de 1 400 euros, soit 120 euros mensuels. Enfin, le niveau de vie des 10 % les plus riches s’est accru de 25 %, soit plus de 11 000 euros de gain annuel, ce qui représente 950 euros mensuels. Au cours des vingt dernières années, la hausse du niveau de vie des 10 % les plus riches équivaut à 1,3 fois l’ensemble du revenu annuel des 10 % les plus pauvres. Au total, l’écart entre le haut et le bas de la pyramide des revenus s’est creusé de 10 000 euros annuels.
L’amélioration du niveau de vie des plus aisés s’est produite entre 1996 et 2008. La suite a été bien moins favorable du fait de la crise financière de 2008 (de la baisse des dividendes et des taux d’intérêt notamment) ainsi que des mesures fiscales défavorables à cette catégorie de revenus prises en 2011 et 2012. Au cours des dix dernières années (2006-2016), le niveau de vie moyen des 10 % les plus riches a stagné alors que celui des 10 % les plus pauvres a faiblement progressé (2 %). Seules les classes moyennes ont fait un peu mieux avec + 4 %. Le détail des évolutions annuelles par tranche de niveau de vie (voir graphiques ci-dessous) fait apparaître une évolution en dents de scie pour les plus pauvres, une forte progression en début de période pour le niveau de vie des plus riches suivie d’une nette diminution et une progression suivie d’une stagnation pour les couches moyennes.
le revenu des plus riches s’est beaucoup élevé, mais l’évolution actuelle est moins favorable : leur niveau de vie est le même qu’il y a dix ans. Les couches moyennes ne sont pas étranglées, mais leurs revenus stagnent depuis 2009, ce qui contraste avec les hausses qu’elles ont pu connaître par le passé. Enfin, le niveau de vie des pauvres ne s’effondre pas, mais il est le même qu’en 2003 et en baisse si on le compare à 2008.
(http://www.observationsociete.fr/revenus/comment-evoluent-les-revenus-selon-les-milieux-sociaux.html)
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L'indice de GINI mesure les inégalités.
A 0, c'est l'égalité parfaite. A 1 c'est l'inégalité parfaite, la fraction de la population la plus riche perçoit l'intégralité des revenus
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L'indice GINI de la France est resté entre 1985 et 2010 entre 0,28 et 0,30, signe que les inégalités n'ont pas progressé durant ces 25 ans.
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"Allons-nous enfin vers du mieux en matière d’inégalités de revenus ? En 2012 et 2013, les écarts de revenus ont diminué. Ensuite, entre 2013 et 2016, ils se sont stabilisés. Les données 2016 nous situent au niveau d’il y a dix ans en arrière. Il est bien trop tôt pour crier victoire : les inégalités demeurent à un niveau très supérieur à ce qu’elles étaient vingt ans plus tôt
Les inégalités s'accroissent depuis 2014
En revanche, depuis les années 1990 les phases de hausse et de baisses alternent. La rupture avec la tendance des 20 années précédentes est totale. L'évolution de l'indice de Gini, une mesure plus fine qui intègre l'ensemble des revenus la population délivre une information assez voisine. La réduction des inégalités est très marquée jusque dans les années 90 puis la tendance vire à la hausse avec une brutale accélération pendant la crise : le chômage frappe les plus faibles, la part des CDD ou du temps partiel explose, les bas salaires sont pénalisés par la faible hausse du Smic. Mais les inégalités se réduisent ensuite sous le double impact de la chute des taux d'intérêt qui abaisse les rendements des placements financiers (majoritairement détenus par les plus privilégiés) et le durcissement de la fiscalité du capital qui a essentiellement réduit le niveau de vie des plus aisés. Mais les inégalités se creusent à nouveau à partir de 2014 et se retrouvent à un niveau proche de celui de la fin des années 80.." (observatoire des inégalités)
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