Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle »

2018

Dans une tribune au « Monde », un collectif de 100 femmes, dont Catherine Millet, Ingrid Caven et Catherine Deneuve, affirme son rejet d’un certain féminisme qui exprime une « haine des hommes ».

Par Collectif Publié le 09 janvier 2018 à 06h42 - Mis à jour le 13 janvier 2018 à 15h11


Tribune

Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste.

A la suite de l’affaire Weinstein a eu lieu une légitime prise de conscience des violences sexuelles exercées sur les femmes, notamment dans le cadre professionnel, où certains hommes abusent de leur pouvoir. Elle était nécessaire. Mais cette libération de la parole se retourne aujourd’hui en son contraire : on nous intime de parler comme il faut, de taire ce qui fâche, et celles qui refusent de se plier à de telles injonctions sont regardées comme des traîtresses, des complices !

Or c’est là le propre du puritanisme que d’emprunter, au nom d’un prétendu bien général, les arguments de la protection des femmes et de leur émancipation pour mieux les enchaîner à un statut d’éternelles victimes, de pauvres petites choses sous l’emprise de phallocrates démons, comme au bon vieux temps de la sorcellerie.

Délations et mises en accusation

De fait, #metoo a entraîné dans la presse et sur les réseaux sociaux une campagne de délations et de mises en accusation publiques d’individus qui, sans qu’on leur laisse la possibilité ni de répondre ni de se défendre, ont été mis exactement sur le même plan que des agresseurs sexuels. Cette justice expéditive a déjà ses victimes, des hommes sanctionnés dans l’exercice de leur métier, contraints à la démission, etc., alors qu’ils n’ont eu pour seul tort que d’avoir touché un genou, tenté de voler un baiser, parlé de choses « intimes » lors d’un dîner professionnel ou d’avoir envoyé des messages à connotation sexuelle à une femme chez qui l’attirance n’était pas réciproque.

Cette fièvre à envoyer les « porcs » à l’abattoir, loin d’aider les femmes à s’autonomiser, sert en réalité les intérêts des ennemis de la liberté sexuelle, des extrémistes religieux, des pires réactionnaires et de ceux qui estiment, au nom d’une conception substantielle du bien et de la morale victorienne qui va avec, que les femmes sont des êtres « à part », des enfants à visage d’adulte, réclamant d’être protégées.

En face, les hommes sont sommés de battre leur coulpe et de dénicher, au fin fond de leur conscience rétrospective, un « comportement déplacé » qu’ils auraient pu avoir voici dix, vingt ou trente ans, et dont ils devraient se repentir. La confession publique, l’incursion de procureurs autoproclamés dans la sphère privée, voilà qui installe comme un climat de société totalitaire.

La vague purificatoire ne semble connaître aucune limite. Là, on censure un nu d’Egon Schiele sur une affiche ; ici, on appelle au retrait d’un tableau de Balthus d’un musée au motif qu’il serait une apologie de la pédophilie ; dans la confusion de l’homme et de l’œuvre, on demande l’interdiction de la rétrospective Roman Polanski à la Cinémathèque et on obtient le report de celle consacrée à Jean-Claude Brisseau. Une universitaire juge le film Blow-Up, de Michelangelo Antonioni, « misogyne » et « inacceptable ». A la lumière de ce révisionnisme, John Ford (La Prisonnière du désert) et même Nicolas Poussin (L’Enlèvement des Sabines) n’en mènent pas large.

Déjà, des éditeurs ­demandent à certaines d’entre nous de rendre nos personnages masculins moins « sexistes », de parler de sexualité et d’amour avec moins de démesure ou encore de faire en sorte que les « traumatismes subis par les personnages féminins » soient rendus plus évidents ! Au bord du ridicule, un projet de loi en Suède veut imposer un consentement explicitement notifié à tout candidat à un rapport sexuel ! Encore un effort et deux adultes qui auront envie de coucher ensemble devront au préalable cocher via une « appli » de leur téléphone un document dans lequel les pratiques qu’ils acceptent et celles qu’ils refusent seront dûment listées.

Indispensable liberté d’offenser

Le philosophe Ruwen Ogien défendait une liberté d’offenser indispensable à la création artistique. De même, nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle. Nous sommes aujourd’hui suffisamment averties pour admettre que la pulsion sexuelle est par nature offensive et sauvage, mais nous sommes aussi suffisamment clairvoyantes pour ne pas confondre drague maladroite et agression sexuelle.

Surtout, nous sommes conscientes que la personne humaine n’est pas monolithe : une femme peut, dans la même journée, diriger une équipe professionnelle et jouir d’être l’objet sexuel d’un homme, sans être une « salope » ni une vile complice du patriarcat. Elle peut veiller à ce que son salaire soit égal à celui d’un homme, mais ne pas se sentir traumatisée à jamais par un frotteur dans le métro, même si cela est considéré comme un délit. Elle peut même l’envisager comme l’expression d’une grande misère sexuelle, voire comme un non-événement.

En tant que femmes, nous ne nous reconnaissons pas dans ce féminisme qui, au-delà de la dénonciation des abus de pouvoir, prend le visage d’une haine des hommes et de la sexualité. Nous pensons que la liberté de dire non à une proposition sexuelle ne va pas sans la liberté d’importuner. Et nous considérons qu’il faut savoir répondre à cette liberté d’importuner autrement qu’en s’enfermant dans le rôle de la proie.

Pour celles d’entre nous qui ont choisi d’avoir des enfants, nous estimons qu’il est plus judicieux d’élever nos filles de sorte qu’elles soient suffisamment informées et conscientes pour pouvoir vivre pleinement leur vie sans se laisser intimider ni culpabiliser.

Les accidents qui peuvent toucher le corps d’une femme n’atteignent pas nécessairement sa dignité et ne doivent pas, si durs soient-ils parfois, nécessairement faire d’elle une victime perpétuelle. Car nous ne sommes pas réductibles à notre corps. Notre liberté intérieure est inviolable. Et cette liberté que nous chérissons ne va pas sans risques ni sans responsabilités.

Les rédactrices de ce texte sont : Sarah Chiche (écrivaine, psychologue clinicienne et psychanalyste), Catherine Millet (critique d’art, écrivaine), Catherine Robbe-Grillet (comédienne et écrivaine), Peggy Sastre (auteure, journaliste et traductrice), Abnousse Shalmani (écrivaine et journaliste).

Adhèrent également à cette tribune : Kathy Alliou (curatrice), Marie-Laure Bernadac (conservateur général honoraire), Stéphanie Blake (auteure de livres pour enfants), Ingrid Caven (actrice et chanteuse), Catherine Deneuve (actrice), Gloria Friedmann (artiste plasticienne), Cécile Guilbert (écrivain), Brigitte Jaques-Wajeman (metteuse en scène), Claudine Junien (généticienne), Brigitte Lahaie (actrice et présentatrice radio), Elisabeth Lévy (directrice de la rédaction de Causeur), Joëlle Losfeld (éditrice), Sophie de Menthon (présidente du mouvement ETHIC), Marie Sellier (auteure, présidente de la Société des gens de lettres).

***


L’instant Deneuve : retour sur une tribune polémique

Un texte, paru dans « Le Monde » et signé par une centaine de femmes rejetant le « puritanisme » apparu avec l’affaire Weinstein, a fait grand bruit. Retour sur son itinéraire et les débats qu’il suscite.

Par Franck Nouchi Publié le 13 janvier 2018 à 06h00 - Mis à jour le 14 janvier 2018 à 07h47

La chronique du médiateur. Une tribune signée par une centaine de femmes rejetant le « puritanisme » apparu avec l’affaire Weinstein a fait grand bruit. Retour sur son itinéraire et les débats qu’elle suscite.

C’est ainsi : certains papiers que l’on pensait retentissants font parfois « pschitt ». D’autres, au contraire, mettent le feu aux poudres. La tribune intitulée « Des femmes libèrent une autre parole » signée, entre autres personnalités, par Catherine Deneuve, Catherine Millet et Ingrid Caven, et publiée dans Le Monde (daté 10 janvier), est à l’évidence à classer dans la seconde catégorie.

Commençons par rappeler les faits, tels qu’ils nous ont été rapportés par le responsable des pages « Débats » du Monde, Nicolas Truong.

Dans la soirée du vendredi 5 janvier, il reçoit un coup de fil de Catherine Millet. L’auteure de La Vie sexuelle de Catherine M. (Seuil, 2001) souhaite l’informer de l’existence d’un texte collectif, signé par de nombreuses femmes, écrit « en réaction au climat idéologique qui s’est installé dans la mouvance de #MeToo ». Nicolas Truong fait part à Catherine Millet de son intérêt de principe, tout en précisant qu’il jugera « sur pièces », après l’avoir lu, de son éventuelle publication.

« J’ai immédiatement pensé qu’il aurait un impact important », se souvient Nicolas Truong

Le temps de recueillir de nouvelles signatures et sans doute aussi de peaufiner sa rédaction, le texte ne parvient dans sa version définitive au responsable des pages « Débats » que le soir du dimanche 7 janvier. « J’ai immédiatement pensé qu’il aurait un impact important, se souvient Nicolas Truong. D’autant plus qu’au même moment, deux autres textes allant dans le même sens m’étaient parvenus. Il se passait quelque chose, une sorte de moment critique post-Weinstein, toutes proportions gardées un peu comme il s’en était produit un autre dans la foulée du mouvement « Je suis Charlie ».

Lundi 8 janvier : lors de la conférence de rédaction de midi, Nicolas Truong présente la tribune, en indiquant que parmi ses auteures se trouvent Catherine Millet et Catherine Robbe-Grillet. Il précise qu’un autre texte, signé par la romancière et essayiste Belinda Canonne, sera publié dans la même page. En plus de ces deux textes, sur une autre page, il y aura un long article du politologue Olivier Roy. Son thème ? « À rebours des événements de Cologne, où la culture des agresseurs était mise en cause, l’affaire Weinstein fait de la nature même du mâle, du cochon, la racine de la violence masculine. » Débats et polémiques en perspective.

L’affaire change de nature

Lundi, dans la soirée, nouveau coup de fil de Catherine Millet : « Catherine Deneuve est d’accord pour signer le texte. » Par courriel, Nicolas Truong prévient immédiatement Luc Bronner, le directeur de la rédaction, ainsi que son adjoint, Benoît Hopquin. Avec cette signature connue dans le monde entier, l’affaire change de nature. Impact maximum garanti.

Mardi matin, conférence de 7 h 30 : la question est de savoir comment présenter ces deux pages à la « une » du journal. Manchette ? Grande photo de Catherine Deneuve ? Un titre plus sobre ? « Nous n’avions pas de doute sur le fait qu’il fallait publier le texte des 100 femmes, explique Luc Bronner. Deux mois plus tôt, nous avions mis en place une task force chargée d’enquêter sur les phénomènes de harcèlement sexuel, pilotée par Sylvie Kauffmann et Hélène Bekmezian et composée d’une quinzaine de journalistes chevronnés. Nous avions décidé de faire de ces questions une priorité éditoriale pour l’année à venir. Et avant même la publication de cette double page, nous avions publié plus d’une dizaine de manchettes, une quarantaine d’enquêtes, reportages et analyses portant sur ces sujets de harcèlement. Sans parler de dizaines d’interviews et de points de vue variés, en général favorables au mouvement #MeToo. Donner la parole à des personnalités défendant des points de vue différents ne posait donc aucun problème de principe. »

Le rôle des pages « Débats »

« Dès lors que ce débat existe dans la société, il est bien qu’il soit rapatrié dans les colonnes du Monde », résume pour sa part Hélène Bekmezian. Tel est en effet le rôle des pages « Débats » au Monde : susciter des points de vue contradictoires, défendre le pluralisme des idées, animer le débat public.

Dès lors, fallait-il faire « plus gros » en « une » ? Luc Bronner et Benoît Hopquin ne le pensent pas. Rappelons que la première page du journal était ainsi composée : les ruptures conventionnelles collectives en manchette. Au dessous, une grande photo du nouveau président du Conseil scientifique de l’éducation nationale, Stanislas Dehaene, avec ce titre : « Education : le bon génie de Blanquer ». À côté, sur une colonne, un titre entre guillemets, soulignant ainsi d’emblée qu’il s’agissait d’une tribune : « Les femmes ne sont pas de pauvres petites choses ». Renvoyant aux deux pages Débats, le texte de « une » commençait ainsi : « Dans Le Monde, un collectif de plus de cent femmes, dont Catherine Deneuve, s’inquiète du “puritanisme” apparu après l’affaire Weinstein. La protection des femmes ne doit pas “les enchaîner à un statut d’éternelles victimes”. Le féminisme n’est pas “la haine des hommes et de la sexualité”. »

Le titre était plus provocateur que sur le papier

À l’intérieur du journal, en pages 20 et 21, sous le bandeau « Débats & analyses », une têtière « Violences faites aux femmes » surmontait la tribune des 100 femmes, les textes de Belinda Canonne et d’Olivier Roy et un dessin de Serguei.

En début de matinée, soit quelques heures avant que le journal commence à être distribué dans les kiosques à journaux, la fameuse tribune avait été mise en ligne sur le site du Monde.fr. Contenu intégral réservé aux abonnés. Entre guillemets, comme à chaque fois qu’il s’agit d’un point de vue, le titre était plus provocateur que sur le papier : « Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle ». Le chapeau précisait : « Dans une tribune au Monde, un collectif de 100 femmes, dont Catherine Millet, Ingrid Caven et Catherine Deneuve, affirme son rejet d’un certain féminisme qui exprime une « haine des hommes ».

Repris et commenté dans le monde entier

Quelques heures plus tard, plus ou moins bien traduit, ce texte serait repris et commenté dans le monde entier. Du New York Times au Guardian en passant par tout ce que l’espace numérique compte de sites d’informations puissants ou non, l’illustration de l’article était toujours la même : Catherine Deneuve, en photo.

Tandis que l’audience de ce texte atteignait des scores faramineux, à la rédaction du Monde, un débat naissait : a-t-on eu raison de publier cet article qui va à l’encontre des « valeurs » défendues par le journal ? s’interrogeaient plusieurs jeunes rédactrices et rédacteurs. À l’inverse, d’autres, souvent plus âgés, se demandaient si nous n’étions pas passés à côté d’une manchette choc.

On en était là quand les réseaux sociaux commencèrent eux aussi à s’en mêler. Et de quelle manière ! A lire certaines réactions, Le Monde aurait pris partie pour les « porcs ». Nous aurions trahi la cause des femmes. Comme de nombreux autres journalistes du Monde, Hélène Bekmezian tweete la tribune, sans commentaire, mais en extrayant une citation : « Les accidents qui peuvent toucher le corps d’une femme n’atteignent pas nécessairement sa dignité et ne doivent pas, si durs soient-ils parfois, nécessairement faire d’elle une victime perpétuelle. » Elle est immédiatement prise à partie, comme si elle était, elle-même, l’auteure de ces quelques lignes.

Plutôt favorables à la tribune

A rebrousse-poil, les commentaires des abonnés numériques du journal tels qu’on pouvait les lire sous l’article étaient plutôt favorables à la tribune. Quant aux nombreux courriels que vous m’avez adressés, pendant les vingt-quatre premières heures qui ont suivi la mise en ligne du texte et la parution du journal, ils étaient unanimement favorables au texte. « Merci au Monde », « Merci à Mme Deneuve », nombre d’entre eux commençaient ainsi. Depuis, il est vrai, un courrier beaucoup plus critique m’est parvenu.

Par-delà les divergences d’opinion observées lors de tout débat public majeur chez nos lecteurs, cette affaire semblerait donc avoir révélé l’existence d’une césure entre les adeptes des réseaux sociaux et les abonnés du Monde. Une première tentative d’explication nous est fournie par Delphine Roucaute. Selon cette rédactrice en chef du Monde.fr, le statut même de ce texte – une tribune – a pu susciter des malentendus chez nombre d’internautes. Ecrits par des personnalités extérieures au journal, et de ce fait n’engageant pas Le Monde, ces points de vue devraient, selon elle, être édités avec un souci de plus grande clarté. De plus grande pédagogie.

En d’autres termes, nous devrions faire un effort de présentation de manière à ce que les internautes, moins au fait de la « grammaire » du Monde que nos abonnés, comprennent immédiatement qu’ils ont à faire à une tribune et non à un article écrit par un journaliste maison. « Sur nos supports numériques, les tribunes doivent être mieux différenciées des articles », résume Delphine Roucaute.

Du même avis, Luc Bronner assure que cette question fait l’objet d’un examen attentif de la part de la rédaction en chef et que des améliorations seront apportées prochainement.

Il fallait publier ce texte

Auteure de l’article renvoyant à la manchette du surlendemain« Harcèlement sexuel : les réponses à la tribune des 100 femmes » –, Violaine Morin (service Société) ne remet pas en cause le principe de la publication de cette tribune. En désaccord avec le fond de ce texte et se faisant l’écho de protestations entendues çà et là, elle regrette cependant que cette tribune, qu’elle juge « confuse », ait été publiée en l’état. N’aurait-il pas été préférable de demander à ses rédactrices d’en clarifier le contenu avant publication ? s’interroge-t-elle.

Ancienne directrice de la rédaction du Monde, actuellement directrice éditoriale et co-animatrice de la task force, Sylvie Kauffmann connaît bien ces problèmes de publication de textes en urgence. Aucun doute selon elle : aussi imparfait soit-il, il fallait publier ce texte. D’accord sur le fait qu’un meilleur « tagage » sur les supports numériques aurait facilité les choses, elle insiste sur un autre aspect – important – de cette affaire : « En dépit des moyens importants que nous avons déployés au Monde pour traiter de ces questions, nous avons beaucoup de mal à bien travailler. Contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, en France les pouvoirs se protègent. Nous avons publié des enquêtes sur les ouvrières et les employées victimes de harcèlement, ou encore sur ce qui s’est passé il y a des années à l’Unef ou chez les jeunes communistes, mais dans les lieux de pouvoirs, nous nous heurtons à toutes sortes de résistances et d’opacités. »

« Ainsi que nous l’avons fait depuis trois mois, nous allons continuer à enquêter, conclut Luc Bronner. Les journalistes de la task force, mais aussi beaucoup d’autres appartenant à différents services de la rédaction, sont d’autant plus mobilisés que nous avons la conviction que beaucoup reste encore à révéler. »

Franck Nouchi (Médiateur du Monde)


 

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