Principaux évènements
37 av. J.-C. |
Début du règne d'Hérode le Grand |
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6/5 av. J.-C. |
Naissance de Jésus à Bethléem ou Nazareth (Il n'y a ni grotte, ni âne ou bœuf dans les évangiles. Seules les évangiles apocryphes en parlent. Protoévangile de Jacques, l'Évangile du pseudo-Matthieu (625) , l'Histoire de Joseph le Charpentier, l'Évangile de Thomas, etc. ) |
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5/4 av. J.-C. |
Fuite en Egypte de Marie, Joseph et Jésus, pour éviter l'assassinat des moins de deux ans par Hérode le Grand (uniquement selon Matthieu) |
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26/27 |
Baptème et début du ministère de Jésus qui a environ 30 ans. |
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28 |
Jésus choisit 12 disciples |
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29 |
Jésus entre trimphalement à Jérusalem (dimanche des Rameaux) sur un âne |
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30 |
Jésus est arrêté à Jérusalem où il est allé pour Pâques. (la Cène, le repas traditionnel de Pessah est son dernier repas). Il est arrété dans le jardin de Getsémani au pied du mont des oliviers par la police du Temple, aux ordres des autorités religieuses, conduit chez l'ex-grand prêtre Anân, puis, à l'aube, devant une cour de justice religieuse, le Sanhédrin, devant le « souverain sacrificateur » Caïphe (actuelle église st pierre en Gallicante) , avant de comparaître devant le préfet romain Ponce Pilate (peut-être le lieu actuel de la citadelle dans la ville haute) , qui l'envoie, lui, chez Hérode Antipas avant de l'interroger à son tour. Il est ensuite conduit au Golgotha (actuel église du Saint Sépulcre selon la tradtion du Ive siècle) où il est crucifié avec deux larrons le 7 avril |
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30 |
Résurrection (les évangiles mentionnent un tombeau devenu vide et l'annonce d'un ange) et ascension de Jésus |
La vie connue de Jésus commence lorsqu'il atteint 26 ans, âge auquel il est baptisé.
Avant cela, seul un épisode est relaté, celui de la visite à Jérusalem.L'épisode n'est relaté que dans l'Evangile de Luc (2-42).
Jésus a alors douze ans
Quand Jésus est-il né ?
L'année de naissance de Jésus, a été fixée en 532 sous le règne de l'empereur Justinien (celui qui est représenté dans l'église San Vital à Ravenne avec Théorora, son épouse, ancienne courtisane) . Il suit les calculs du moine scythe réfugié à Rome, Denys le Petit qui s'est trompé de 4 à 6 années.
Pour Denys, Jésus est né 753 ans après la fondation de Rome.1
Le jour de naissance (25 décembre) a été fixé par le pape Jules 1er en 337 (ou 354) pour contrecarrer le culte concurrent de Mithra, dieu perse dont la naissance était célébrée ce jour là. La naissance du Christ jouxte le solstice d'hiver, et coïncide avec le début de la « remontée » du soleil.2
Les évangiles, principales source sur la vie de Jésus ont été écrites entre 65 et 110. Leur caractère religieux peut parfois s'opposer à une relecture historique des évènements réels.
Jésus un personnage historique ?*
"La plupart des historiens universitaires spécialistes de l’antiquité pensent que le Nouveau Testament (les évangiles) sont «de l’histoire transformée en mythologie religieuse». En d’autres mots, ils estiment qu’autour du début du premier siècle un rabbin controversé nommé Yeshua ben Yosef a gagné un certain nombre d’adeptes et que sa vie et ses enseignements ont fourni les éléments de départ de ce qui est devenu le Christianisme.
Dans le même temps, ces universitaires reconnaissent que de nombreuses histoires bibliques, une vierge qui donne naissance à un enfant, les miracles, la résurrection... sont une reprise de thèmes mythiques courants au Moyen-Orient à la même époque.
Depuis plus de 200 ans, un grand nombre de théologiens et d’historiens a cherché dans les textes anciens inclus dans la bible ou pas, à découvrir l’homme Jésus à travers le mythe. L’hypothèse selon laquelle Jésus n’aurait jamais existé et serait un mythe construit pour donner un socle à une religion naissante est très minoritaire encore aujourd'hui. C’est sans doute lié au fait que pendant des siècles tous les chercheurs sérieux sur les origines du christianisme étaient eux-mêmes chrétiens.
Mais un nombre croissante d’universitaires s’interroge maintenant ouvertement sur la réalité historique de Jésus. Et ils avancent plusieurs arguments pour douter de la réalité de l'existence du personnage. Voilà cinq de leurs arguments.
-1- Aucune preuve matérielle du premier siècle confirme l’existence de Yeshua ben Yosef. Selon les termes de Bart Ehrman, Professeur de l’Université de Caroline du nord: «Qu’est-ce que disent les auteurs païens de l’époque de Jésus sur lui? Rien. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’existe pas la moindre mention de Jésus par ces contemporains païens. Il n’y a pas de trace de naissance, de transcription de procès, de certificat de décès. Il n’y a pas la moindre expression d’intérêt, pas de calomnies, pas de références passées, rien. Même dans tout le premier siècle, il n’y a quasiment pas de référence à Jésus par une source non juive ou non chrétienne».
-2- Plus frappant encore, les premiers auteurs du Nouveau Testament semblent ignorer la plupart des détails de la vie de Jésus. Paul semble ne pas avoir été informé de sa naissance d’une mère vierge. Aucun mage, aucune étoile à l’est, aucun miracle. Paul ne fait pas référence à l’autorité de Jésus même pour prouver ce qu’il avance. Il ne présente jamais les 12 apôtres comme des disciples et en fait ne dit jamais que Jésus a des disciples, que Jésus fait des miracles et que Jésus donne des enseignements. Pierre et Jean qui sont sensés être des personnages importants des débuts du christianisme sont considérés comme insignifiants par Paul qui s’oppose à eux et ne les considère pas comme de vrais Chrétiens!
-3- Même les évangiles ne se revendiquent pas comme des récits de première main. Nous savons maintenant que les quatre évangiles qui se sont vus donnés les noms des apôtres Mathieu, Marc, Luc et Jean n’ont pas été écrits pas eux. La désignation des noms donnés à ces évangiles s’est faite aux deuxième siècle, environ 100 ans après les débuts supposés du Christianisme.
-4- Les évangiles, les seuls récits «historiques» de la vie de Jésus, se contredisent à de très nombreuses reprises.
-5- Les chercheurs modernes, ils sont nombreux depuis plusieurs décennies, qui affirment avoir finalement découvert des traces du «vrai» Jésus décrivent en fait des personnes très différentes. On trouve pêle-mêle un philosophe cynique, un religieux juif orthodoxe charismatique, un Pharisien libéral, un rabbin conservateur, un zélote révolutionnaire, un pacifiste non violent. Une liste complète se trouve ici.
Pour David Fitzgerald, ces cinq arguments mènent à la même conclusion: «la figure du Jésus est une construction du Christianisme et pas sa cause. Paul et la première génération de Chrétiens ont utilisé la version grecque Septuagint enrichie de la bible hébraïque pour créer une nouvelle foi en y ajoutant des rituels païens, des termes gnostiques un Dieu sauveur capable de rivaliser avec ceux des Egyptiens, des Perses, des Grecs et des Romains. Nous ne saurons peut-être jamais ce qui a été le déclencheur de la propagation du christianisme»
* salon.com, valérie Taricot, 6 juillet 2015 5 good reasons to think jesus never existed
Testimonium Flavianum
Jésus comme personnage historique n'apparait que dans le document de Flaivus Josèphe appelé Testimonium Flavianum, sans doute écrit en 93, dans ses Antiquités judaïques3, les ajouts entre crochets ont sans doute été ajoutés par des sources chrétiennes après-coup :
« à cette époque survint Jésus, un homme sage, [si du moins on peut l'appeler un homme] car c'était un faiseur d'oeuvres prodigieuses, maïtre des gens qui reçoivent les vérités avec plaisir ; il se gagna beaucoup de juifs et beaucoup qui étaient d'origine grecque [Celui-là était le christ ]. Lorsque , sur la dénonciation de nos notables, Pilate l'eut condamné à la croix, ceux qui l'avaient aimé au début ne cessèrent pas de le faire [ car il leur apparut le troisième jour , de nouveau vivant, comme les divins prophètes l'avaient déclaré, ainsi que mille autres merveilles à son sujet ].
Et aujourd'hui encore, le clan des chrétiens – nommés ainsi à cause de lui – n'a pas disparu. »
L'authenticité de ce passage n'a cessée d'être discutée depuis le XVIè sièle4 notamment parce que l'historien Origène, au IIIe siècle, qui a eu entre les mains les Antiquités Judaïques, s'étonnent qu'elle ne mentionnent pas Jésus. D'autre part le passage dans lequel est inséré le Testimonium peut tout à fait se lire comme une continuité après l'avoir enlevé. Ce qui plaide en faveur d'un ajout postérieur.
« Assaillis sans armes par des hommes bien préparés, beaucoup périrent sur place, les autres furent blessés. Ainsi finit l’émeute. ...[Testimonium ]… D’après les mêmes temps, un autre terrible coup frappait les Juifs. »
Par contre aucun acte romain ne parle de Jésus.
Le Coran reprend à son compte Jésus, devenu Issa. Il modifie les textes chrétiens. Ainsi la quatrième sourate « An-Nisa » (verset 157-158)
«Ils ont dit : Nous avons fait mourir Jésus, le Messie, fils de Marie, envoyé de Dieu. Ils ne l’ont point mis à mort. Ils ne l’ont point crucifié. Un corps fantastique a trompé leur barbarie. Ceux qui disputent à ce sujet n’ont que des doutes. La vraie science ne les éclaire point. C’est une opinion qu’ils suivent. Ils n’ont pas fait mourir Jésus. Dieu l’a élevé à lui, parce qu’il est puissant et sage.»
1 D'où la date retenue de la fondation de Rome par Rémus et Romulus en -753.
2 Les orthodoxes ont gardé l'ancienne date de naissance, le 6 janvier, devenue l'Epiphanie (qui signifie autant « apparition » que « illustre » ou « éclatant »), l'arrivée des rois mages pour les catholiques.
3 Antiquités judaïques 19, 343-50
4Mireille Hadas-Lebel, Le monde de la bible,n°135 p 17
Pour aller plus loin :
- Réflexions sur le Testimonium Flavianum - Louis Prechac (1969) in Bulletin de l'association Guillaume Budé
- Le Testimonium Flavianum, vers une solution définitive ( Martin C.) in Revue belge de philologie et d'histoire,1941
- Le Testimonium Flavianum : examen historique, considérations historiographiques (Serge Bardet, ed. Cerf, 2002)
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