Quitter un lieu chargé d'histoire comme le Louvre n'est pas une chose facile. En venant s'implanter à l'entrée Est de la capitale, le ministère devait se recréer une identité, tout en s'intégrant à son environnement parisien.
Un concours ouvert à tous les architectes français est lancé. La maîtrise d'ouvrage est confiée à une direction du ministère : la direction du Personnel et des Services généraux, devenue aujourd'hui la direction du Personnel et de l'Administration.
Le 17 décembre 1982, le projet présenté par Paul Chemetov et Borja Huidobro pour les futurs bâtiments Colbert, Vauban et Necker retient l'attention du jury et est choisi par le Président de la République.
En juillet 1983, le projet connexe des architectes Louis Arretche et Roman Karasinsky (architecte associé
&<NBSP;: Turgot. et Sully bâtiments les pour adopté est Ciocardel) VirgilP>
C'est le début d'une grande aventure, marquée, à épisodes réguliers, par les emménagements des services économiques et financiers à Bercy.
En juin 1989, les ministres s'installent à Bercy et à l'automne 1989, on peut considérer "l'opération Bercy" terminée.
Une architecture symbolique
Le choix du site a permis aux architectes de s'appuyer sur la présence du viaduc de Bercy. Et de fait, l'image du bâtiment Colbert est traitée comme un viaduc. Deux arches de 72 mètres, l'une plongeant dans la Seine par-dessus le quai de Bercy, l'autre au-dessus de la rue de Bercy, reliées par une succession d'arches plus petites (32 mètres) offrent à Paris deux portes monumentales. C'est un bâtiment parisien par essence. En effet, les matériaux, pierre de Vilhonneur et agrégats de Comblanchien, ont été choisis pour rappeler les teintes de pierre des bâtiments parisiens. Le ton beige des parties métalliques doit évoquer la teinte de la Tour Eiffel, point de repère de l'accès Ouest de la ville. Le bâtiment Necker, courbe, longe les voies ferrées. Il fait entrer le ministère dans la ville, étirant l'architecture du bâtiment Colbert, grâce à ses arcades le long de la rue de Bercy, vers les bâtiments Sully et Turgot. Ces derniers reflètent dans leurs façades vitrées les tours, qui leur font face.
" Une ville dans la ville "
Bien ancré dans son environnement, le ministère offre une unité à ce quartier en pleine mutation. Certaines dispositions architecturales sont là pour montrer la symbolique de l'institution. Le bâtiment ministériel est séparé du boulevard de Bercy par une douve ; l'accès à la cour d'honneur s'effectue après avoir franchi un pont puis une porte monumentale en bronze ; l'entrée principale, rue de Bercy, est aménagée dans un ancien octroi du XVIIIème siècle.
A l'intérieur, c'est toute la diversité d'une ville qui a été recréée. Des rues, des galeries, des terrasses, des patios, des fontaines, des jardins, éclairent un ensemble de bâtiments répartis selon une géographie bien précise. On y retrouve la hiérarchisation d'une ville. Vers la Seine, l'Hôtel des Ministres, prolongé par le hall majestueux du bâtiment Colbert, puis des lieux de circulation, de réception et les équipements, tels que poste, cafétéria, restaurants administratifs (qui accueillent quotidiennement plus de 6 000 agents) crèche, agence de voyages, kiosque multimédia. Les bureaux sont plutôt répartis à l'Ouest et au Nord.
En créant cette image de " ville dans la ville ", le ministère s'est donné une identité nouvelle résolument tournée vers la modernité en proposant un lieu de travail différent.