Le 18 avril, à 13h55, dans le cadre de l’opération "Les Raisins de la colère", une demi-douzaine d’obus tirés par l’artillerie israélienne s’écrasent, à Cana, contre un poste des Nations unies abritant des réfugiés. Parmi ceux-ci la Finul reconnaît qu’il y a des miliciens du Hezbollah tout en affirmant qu’ils étaient désarmés.

 

 

Plus de 100 civils, dont des femmes et des enfants, sont tués. Des dizaines d’autres sont mutilés. Israël tire aussi sur une ambulance de la défense civile en route pour Cana. Timour Goksel, porte-parole de la Finul, raconte aux journaliste du Monde, après le massacre, que

' les combattants du Hezbollah, postés à 300 mètres du QG fidjien, ont tiré deux salves de roquettes Katiouchas sur le nord d’Israël, quelques instants avant le bombardement israélien de Cana. Nous avons demandé à plusieurs reprises aux Israéliens de faire cesser ces tirs sur le QG fidjien en leur disant que nous avions des victimes civiles, mais en vain. Les Israéliens connaissent parfaitement l’emplacement du QG du contingent fidjien, vaste et visible, et savaient parfaitement qu’il abritait des civils, avait ajouté M. Goksel.'

Réunis à Moscou dans le cadre d’un sommet du G7, les leaders des grandes puissances disent leur indignation après le carnage. Une mission d’enquête onusienne, menée après le massacre, a conclu, dans un rapport publié en mai 1996,

' qu’il était peu probable que le bombardement du poste onusien (à Cana) soit le résultat d’une erreur technique et/ou procédurale grossière. '

Le rapport avait été qualifié, par Israël d’"imprécis" et de "partial".

Dans un autre rapport, daté de septembre 1997, l’ONG Human Rights Watch a indiqué,

' après avoir mené une enquête sur l’opération "Raisins de la colère", que "l’absence de prise de précautions avant l’attaque ainsi que les méthodes d’attaque choisies par l’armée israélienne font qu’Israël a violé la loi internationale sur l’humanitaire. Israël n’a pas rempli ses obligations qui consistent à ne pas mettre en danger des civils lors de la conduite d’opérations militaires". '

HRW rappelle que l’attaque s’est poursuivie alors même que la FINUL avait alerté Israël que c’est un poste onusien qui était bombardé.

' Enfin, les déclarations d’Israël selon lesquelles il n’avait pas connaissance de la présence de centaines de civils dans le poste onusien de Cana ne sont pas crédibles, précise HRW. La décision, prise par ceux qui ont planifié l’attaque, d’opter pour un mélange d’obus d’artillerie hautement explosifs, dont des bombes anti-personnelles, destinés à faire un maximum de dommages, violent les principes clés du droit humanitaire international, note encore HRW.'

HRW avait également accusé le Hezbollah d’avoir violé les règles de la guerre, en visant des concentrations de civils en Israël, et en tirant ses roquettes à partir de zones proches de foyers de civils au Liban-Sud.1


 

1 Article de l’Orient le jour, du 30/09/1996. Ce journal libanais d’expression francophone est dans la mouvance de l’alliance du 14 mars (2005) qui s’oppose à l’hégémonie de la Syrie au liban et souhaite désarmer le Hezbollah.

 

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