Le président Chirac effectue une tournée au Proche-Orient du 19 au 25 octobre 1996. Il prononce un discours à l’université ’le technion’ de Haïfa. Les premiers propos sont flateurs
' Quel peuple, plus que celui d’Israël, appelle la solidarité des hommes ? ... la France s’est toujours sentie proche d’Israël. Proche par la culture et la pensée vous l’avez souligné à juste titre, Monsieur le Président, mais proche aussi par le cœur. Parfois naturellement, des désaccords ont surgi c’est la vie. Mais toujours, Israël et la France se sont retrouvés sur l’essentiel : assurer à votre nation son existence et sa sécurité. C’est qu’entre nos deux peuples existe une relation ancienne intense et profonde.'
Il poursuit ainsi
' Cependant, j’en suis convaincu, la sécurité ne peut pas être garantie par la force. Si la parole donnée, si les accords passés ne sont pas respectés, il n’y aura pas de paix, il n’y aura pas de sécurité.
- Si une paix équitable, juste et durable n’est pas assurée pour tous les peuples du Proche-Orient, alors n’ayons pas d’illusions, la violence et le terrorisme resurgiront. Les tragiques événements du mois dernier en portent témoignage. l’immobilisme aggrave les frustrations et les rancœurs. Tôt ou tard, elles explosent.
(...) l’autonomie des Palestiniens doit se traduire dans les faits. Les accords signés doivent être mis en œuvre. Les Palestiniens doivent pouvoir circuler, travailler, rebâtir une économie dévastée. Le plan d’action tripartite, adopté conjointement par Israël, les Palestiniens et la communauté internationale, doit être revitalisé pour que les Territoires palestiniens connaissent enfin le développement. Il faut que les négociations sur le statut final des Territoires palestiniens s’engagent sans tarder et sur tous les dossiers prévus. Les Palestiniens doivent pouvoir exercer comme tout autre peuple dans le monde leur doit à l’autodétermination.
(…)
Jacques Chirac : Do you want me to go back to my plane ?
- Un État palestinien reconnu offrira à Israël un véritable partenaire. Lui seul sera capable de prendre et de tenir les engagements nécessaires à la nécessaire sécurité d’Israël.
- Un accord juste et équilibré devra enfin traiter les questions les plus difficiles. On n’a jamais intérêt à évacuer les questions difficiles, elles ressortent toujours. Je pense naturellement à Jérusalem, à la situation des réfugiés, à l’avenir des implantations. Il faut regarder la vérité en face. Sans solution négociée de l’ensemble des problèmes, toute paix restera illusoire au Proche-Orient. Tel est le prix de la sécurité.
(…) La Syrie est en droit d’obtenir la restitution du plateau du Golan. Le principe de l’échange des territoires contre la paix a fondé la Conférence de Madrid. Croyez-moi, il restera la base de la négociation. Qu’on le veuille ou non, parce qu’il est dans la nature des choses.
Le lendemain Chirac visite la vieille ville de Jérusalem que les autorités ont quasiment vidée. Frustré de ne rencontrer aucun Palestinien, très encadré par les forces de l’ordre israélienne, Chirac explose :
' Qu’est-ce qu’il y a encore comme problème ? Je commence à en avoir assez ! What do you want ? Me to go back to my plane, and go back to France ? Is that what you want ? Then let them go. Let them do. No, that’s... no danger, no problem. This is not a method. This is provocation. That is provocation. Please you stop now ! '
La scène tourne en boucle sur CNN, lui attirant une immense sympathie dans le monde arabe.
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