La France, principale fournisseur d'armes d'Israël avait commandé en 1965 et 1966 douze vedettes aux chantiers Navals de Cherbourg. Il s'agit de bateaux non pourvus de système d'armes. Cinq vedettes sont livrées lorsqu'éclate la guerre de six jours en juin 1967.
Le général De Gaulle très remonté contre Israël (cf discours du 27 novembre 1967) décrète suite à cette guerre un embargo sur les ventes d'armes à destination d'Israël.
En 1968, suite au bombardement de l'aéroport de Beyrouth par Israël, l'embargo est élargi aux navires.
Israël monte alors l'opération 'Noa'. Il s'agit de les récupérer via une société panaméenne créée le 15 décembre 1969 pour l'occasion, la Starboat and Oil Drilling Company. Les navires sont vendus à la compagnie, qui de fait appartient aux Israéliens.
Les vedettes appareillent dans la nuit du 24 au 25 décembre. Leur disparition n'est annoncée qu'une fois qu'elle ont passé le détroit de Gibraltar. Elle sont accueillies en grande pompe à Haïfa, puis par le ministre de la défense Moshé Dayan.
Les vedettes en port de Haïfa (image radiofrance) |
En France l'affaire est dévoilée dès le 26 décembre par la presse. Le ministre de la défense Michel Debré trouve alors des responsables et obtient la tête du préfet maritime de Cherbourg, et du général Cazelles, secrétaire général de la défense nationale.
“ Selon l'historien Pierre Razoux, le gouvernement français est informé des intentions israéliennes par l'intermédiaire de ses services de renseignements, mais laisse faire (un tiers du paiement étant déjà fait, les deux tiers restants étant soldés à la livraison, soit cinq milliards de francs, ce qui aurait laissé la trésorerie des chantiers Amiot exsangue en cas de non-livraison).”1