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L'ESPLANADE DEVANT LA BASILIQUE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 L'esplanade est autrement nommée l'Atrium. Le mot signifie pièce centrale ou cour intérieure. Au moyen-âge il signifiait cimetière (il a donné le mot 'âtre' ). Pour certains l'Atrium est l'espace intérieur qui jouxte l'entrée.

 L'entrée de l'église, sur son flanc sud, est situé en face.

 

A gauche le clocher romain ajouté après la façade par les croisés en 1172 (qui ont conquis Jérusalem en 1099 lors de la première croisade).

Haut de 29 mètres, il comportait cinq étages abritant des cloches, mais s'est écroulé en 1545. Il portait la signature de son concepteur, Lordanis : Lordanis me fecit (m'a construit) .

 

En 1187, le conquérant Ayyoubide Saladin fond les 18 cloches qui sonnaient les heures. Elles ne sont remplacées qu'au XIXe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A droite de l'entrée se situe la chapelle de Francs,  dont le vrai nom est la chapelle des sept douleurs.

Un escalier extérieur adossé à la façade conduit à la chapelle, située au même niveau que le calvaire derrière le mur. Cette chapelle est l'ancienne accès extérieur au calvaire. Le portique est surmonté d'une coupole cylindrique, il a été transformé en chapelle, détenue par les latins.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Au Moyen-Âge, cette chapelle  permettait aux pèlerins d’accomplir leurs voeux et d’obtenir les indulgences même si la basilique était fermée ou s’ils n’avaient pas de quoi payer la taxe d’entrée. En-dessous se situe un oratoire dédié à sainte Marie l’égyptienne.

 

 Notre dame des douleurs : souvent appelée Notre dame des sept langueurs est la Mater Dolorosa, l'un des titres la vierge pour l'associer aux souffrances de son fils. Son culte apparaît en 1221 en Allemagne. Les 7 douleurs sont le suivantes :

- La prophétie de Syméon sur l'Enfant Jésus. (Luc, 2, 34-35),

"Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère : Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées"

- La fuite de la Sainte Famille en Égypte. (Mat, 2, 13-21),

Hérode le Grand ayant appris la naissance du roi des Juifs décide selon Mathieu  de tuer tous les nouveaux nés, Jospeh prend la fuite avec sa famille et se réfugie en Egypte.

- La disparition de Jésus pendant trois jours au temple. (Luc, 2, 41-51),

Jésus a douze ans lorsque ses parents vont à Jérusalem pour la Paque (Pessah). Accompagnés de nombreux compagnons de voyage ils ne se rendent pas compte à leur retour que l'enfant n'a pas suivi. Ils retournent à Jérusalem et le retrouvent au bout de trois jours en train de discuter au Temple avec les docteurs, les interrogeant et les écoutant. Il dit à ses parents : pourquoi me cherchez-vous, "ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ?"

 - La rencontre de Marie et Jésus sur la via crucis. (Luc, 23, 27-31) ,

- Marie contemplant la souffrance et le décès de Jésus sur la Croix. (Jean, 19, 25-27) ,

- Marie accueille son fils mort dans ses bras lors de la Descente de croix. (Mat, 27, 57-59) ,

- Marie abandonne le corps de son fils lors de la mise au tombeau. (Jean, 19, 40-42) .

 

Sainte-Marie l'égyptienne est une ancienne prostituée vivant à Alexandrie qui a suivi des pèlerins vers Jérusalem alors qu'elle avait 29 ans. Elle paye sa traversée en bateau en faisant commerce de ses charmes. Mais lorsqu'elle veut entrer dans le Saint-Sépulcre, une force la repousse. Elle invoque alors Marie, et entend une voix qui lui dit " Si tu passes le Jourdain, tu y trouveras le repos" et peut finalement entrer. Elle part vers le Jourdain qu'elle traverse et passe le reste de sa vie jusqu'à l'âge de 47 ans dans le désert.

 

LE PORTAIL

 

On entre par la face sud de l'édifice. Il comprend deux portes jumelles avec au dessus les fenêtres correspondantes, en forme d'ogive, ornées de frises et de motifs végétaux. La porte de droite a été murée par Saladin en 1187.

Les portes étaient décorées du temps des croisés (1099-1187), enrichies par des lunettes décorées: sur celle de droite une mosaïque représentait la Vierge Marie.

La porte de gauche a conservé encore les empreintes d'opus sectile (littéralement 'appareil à découper', c'est un pavement géométrique réalisé par assemblage de morceaux découpés) composé de marbre précieux sculpté.

 

L'échelle inamovible : paradigme des conflits sans fin.

L'échelle inamovible sur la facade de la basilique du Saint-Sépulcre

Du parvis du Saint-Sépulcre, on aperçoit en façade, au niveau d'une fenêtre du premier étage une échelle en cèdre.

« Jusqu'en 1831, les portes de l'église n'étaient ouvertes, avec l'aval des autorités turques, que durant les fêtes. Les reste du temps elles étaient fermées et les officiants étaint contraints d'y rester en « résidence forcée ». Les prêtres arméniens recevaient leur nourriture par la fenêtre aménagée à l'étage supérieur, et ils utilisaient l'échelle que nous voyons pour en sortir. L'échelle étant incluse dans l'accord du statu quo, il est interdit de la déplacer même si elle ne sert plus. »2

Personne ne sait plus à quel ordre appartient la corniche sur laquelle elle est posée, ni la fenêtre sur laquelle elle est adossée, ni même à qui appartient cette échelle.

A part un vol en 1997 (mais elle a été retrouvée) et le déplacement pour travaux en 2009, en vertu du statu quo, aucun ordre ne peut la déplacer sans l'accord des cinq autres. Or en 1964, le Pape Paul VI a refusé son déplacement tant que les divisions entre chrétiens persistent ..l'échelle du statu quo n'est pas prête d'être délogée.3

 

Au dessus des portes, les linteaux sont des reproductions, les originaux ayant été déposés en 1930 Ils sont maintenant au musée Rockfeller. Le linteau de gauche représente la vie du Christ, celui de droite des « décors de plantes bourgeonnantes, ainsi que des hommes nus et des animaux imaginaires »

Sur les piliers, on remarque des clous enfoncés (coté gauche) . Ils servaient d'amulettes contre la rage.

 

Au sol, à droite, un panneau de bois,

C'est la sépulture d'un croisé anglais Philip d'Aubigny (1166 – 1236) , présent lors d la signature de la « magna carta4 » en 1215, précepteur du roi Henri III, il part en croisade en 1235 mais meurt un an plus tard. Il a demandé à être enterré ici afin que les pèlerins marchent sur sa tombe.

 

 LE SAINT SEPULCRE COMPREND CINQ GRANDES SECTIONS

 

- le golgotha (escalier à droit en entrant),

- la tombe (à gauche après l'entrée),

- la basilique,

- le corridor et

- la crypte de la croix.

 

 L'ENTRÉE ET LA PIERRE DE L'ONCTION

 

Passée l'entrée se trouve l'onction (ou de la déposition) . A droite un escalier mène au golgotha.

On est alors dans le narthex5 qui se prolonge par le transept de la basilique mais les grecs ont muré ce dernier (le catholicon) qui est donc maintenant séparé par mur orné d'une mosaïque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 La pierre de l'onction est aussi appelée aussi pierre de l'embaumement. Elle remonte sans doute à l'époque des croisades. La pierre a été mentionnée pour la première fois en 1288 par le pèlerin et religieux dominicain Rocoldo Peninni dit Rocoldo da monter croce.

Elle a depuis du être remplacée plusieurs fois, les pelèrins en prélevant régulièrement des petits morceaux.

En 1808, l'incendie qui dévaste l'église la détruit. Elle est alors remplacée par une pierre de marbre rose toujours en place qui a été posée en 1810.

C'est sur cette pierre que le christ descendu de la croix a été embaumé "avec des épices et de la myrrhe, dans une toile de lin nouvelle » par Joseph d'Arimathie et Nicodème.

La pierre est entourée de six cierges et huit autres sont suspendus appartenant aux différentes communautés qui gèrent le lieu.

La pierre est l'objet de vénération par les Chrétiens orthodoxes.

Derrière la pierre est située une mosaïque moderne relatant l'épisode de la déposition (partie droite) et l'embaumement du christ (partie gauche). Cette mosaïque figure sur le mur élevé par les Grecs pour fermer leur espace.

 

Entre la pierre de l'onction et l'Anastasis, le petit monument des trois marie, commémore le souvenir des femmes qui ont assisté à l'embaumement. Le nom et le nombre de ces Marie diffère selon les évangiles, sauf pour Marie de Magdala (la pécheresse Marie-madeleine).

Derrière le monument se situe une mosaïque arménienne de la crucifixion faite dans les années 1970.

 

- La Myrrhe est une plante résineuse, premier composant de l'huile sainte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 - Joseph d'Arimathie serait un notable juif, membre du Sanedrin l'assemblée législtative juive, peut-être sympathisant du christianisme, qui aurait recueilli le sang du christ et l'aurait versé dans un calice : le saint graal pour les arturiens. Le nom de lieu Arimathie serait peut-être ha-Ramathaim maintenant Rantis sur les hauteurs de Jérusalem.

 

 - Nicodème : de Nikos et Demos, la victoire du peuple. Nicodème est membre du Sanhédrin, c'est un pharisien et un des premiers disciples de Jésus.

 

- Pharisien : Courant juif qui considère comme importante la loi orale. Ils sont nommés ainsi dans les évangiles mais aussi par l'historien antique Flavius Josèphe.

 

LE GOLGOTHA

C'est là où selon la tradition fut crucifié Jésus, entouré des deux brigands.

Sur le lieu de la crucifixion sont plantés des poutres appelées 'ceps'. Le condamné porte uniquement la branche transversale de la croix, le 'patibulum' qui est ensuite fixé sur la cep, formant la croix.

 

 

Le mot hébreu, issu de l'araméen gulgota, signifie 'crâne', car l'excroissance rocheuse aurait eu la forme d'un crâne.

Il peut aussi signifier excroissance ou citadelle. Traduit en latin par 'calvarium', il a donné le mot 'calvaire'

 

Lieu de la crucifixion

On trouve des indications dans les évangiles :

Mathieu 27:33 : arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne,

ou Luc 23:33 Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche.

Mais le nom peut aussi provenir du fait que Adam serait enterré sous le rocher. Ce serait son crâne qui aurait donné le nom à l'endroit.

 

LA CHAPELLE D'ADAM

Elle est située sous le Golgotha et permet de voir le rocher original du calvaire.

Dans l'abside on peut voir une crevasse dans la pierre qui aurait provoqué par un tremblement de terre intervenu à cause de la crucifixion. Le sang du christ aurait coulé dans cette crevasse et atteint Adam qui serait lui même enterré là, le lavant de ses péchés (tradition chrétienne). L'iconographie religieuse traditionnelle montre ainsi un crane au pied de la croix.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est ici que les croisés ont déposé les corps de Godefroy de Bouillon, l'avoué sur Saint-Sépulcre. Il y avait à l'origine un simple sarcophage blanc. Au 12e fut ajouté l'épitaphe suivante : "ici repose l'illustre Godefroy de Bouillon, qui conquit tout ce pays à la religion chrétienne. Que son âme repose avec le Christ. Amen."

Mais les tombes croisées furent détruites par les Grecs orthodoxes pendant la restauration (1810) qui suivit l'incendie du 12 octobre 1808. Les Franciscains, à l'époque sans le sous n'ont pas pas pu participer à cette restauration. Les matériaux des tombes furent incorporés à la maçonnerie et la chapelle servit un temps de cafétéria

Baudouin, frère cadet de Godefroy qui prit le titre de premier roi de Jérusalem , fut aussi enseveli dans la chapelle. Sa tombe subit le même sort que celle de son frère. Les deux bancs qui se font face sont parfois pris, à tort, pour les tombes de l'avoué du Saint-Sépulcre et du premier Roi franc de Jérusalem.

Les armes de Godefroy de Bouillon sont gardées au Saint-Sépulcre par les Franciscains. Lors de son voyage à Jérusalem en 1806, Chateaubriand eu l'occasion de le vérifier :

On tira du trésor du Saint-Sépulcre les éperons et l'épée de Godefroy de Bouillon. L'officiant […] me chaussa les éperons, me frappa trois fois avec l'épée […] Mais que l'on songe que j'étais à Jérusalem, dans l'église du calvaire, à douze pas du Tombeau de Jésus-Christ, à trente pas du tombeau de Godefroy de Bouillon ; que je venais de chausser l'éperon du libérateur du Saint-Sépulcre, de toucher cette longue et large épée de fer […]

Mais à l'analyse, tant du style - pommeau en forme de figue avec une collerette - que du matériau dont elle faite, il s'agit probablement d'une arme du XVe ou XVIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 En revenant vers l'entrée on monte l'escalier, au dessus de la chapelle d'Adam qui mène aux deux chapelles sur l'étage construit par les croisés. C'est la montée au Golgotha

A droite la chapelle de la crucifixion et à gauche la chapelle du calvaire.

 

LA CHAPELLE LATINE DE LA CRUCIFIXION

La chapelle comprend les Xe et XIe stations du chemin de croix. C'est là que Jésus est dépouillé de ses vêtements (ce qu'illustre la mosaïque au fond) avant d'être crucifié.

L’autel, en bronze argenté, est un don du Grand-duc de Toscane, Ferdinand de Médicis (1588). La décoration et les mosaïques ont été remaniées au siècle dernier ; mais le médaillon de la voûte, représentant l’Ascension, date du XIIe siècle.


LA CHAPELLE ORTHODOXE DU CALVAIRE

C'est là qu'était érigée la croix. En se baissant on peut passer la tête sous l'autel et toucher à travers un disque d'argent le point de la roche sur lequel était dressée la croix. C'est la XIIe station où Jésus, mourant, remet son esprit au Père.

La XIIIe station se fait devant la représentation de la Mater Dolorosa.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entre les deux Chapelles : l’autel de Notre-Dame des Sept Douleurs. Le buste de la Vierge est un don de la Reine Marie du Portugal (1778). On redescend par un autre escalier, face à la mosaïque qui orne le mur ceinturant le catholicon. On longe la mosaïque en repassant devant la pierre de l'onction pour arriver dans la rotonde de l'anastasis avec en son centre l'édicule comportant le tombeau du christ.

 

L'ANASTASIS ( LA ROTONDE )

 L'Anastasis signifie la résurrection. Le diamètre de la Rotonde est de 20,9 m et la coupole culmine à 21,5 m du sol. Elle est surmontée par un Dôme. La rotonde (hors édicule) appartient aux Latins et Arméniens.

 

Elle est composée d’une série de trois colonnes séparées par des piliers soutenant des arcades qui s'ouvrent sur une galerie supérieure. Des pavements en mosaïque cosmatesque (marqueterie de marbre) du XIe siècle ont été retrouvés lors de la restauration.


Des colonnes massives décorées par des chapiteaux modernes sculptés dans le style byzantin du Ve siècle ont remplacé les colonnes originales, trop abîmées par le temps et les incendies.

Dans le projet initial de Constantin les colonnes étaient séparées du centre de la rotonde et du déambulatoire permettant ainsi aux pèlerins de tourner autour de l'Edicule. Au fil du temps, cet espace a été transformé en une série de pièces fermées et réservées aux sacristies Grecque, Arménienne et Copte.

Le seul espace restant à la disposition des pèlerins est la pièce derrière l'Edicule appelée «Chapelle des Syriens", qui occupe l'abside occidentale de la Rotonde.

 A l'extrémité de l'a rotonde, une porte basse et étroite taillée dans la pièce permet d'entrer dans la tombe dite de « S. Nicodème et Joseph d'Arimathie », une tombe typique de l’époque de Jésus appelé Kokim.

 


L'ÉDICULE DU SÉPULCRE (TOMBEAU DU CHRIST

L'édifice, situé au centre de la rotonde abrite un recouvrement de marbre cachant une pierre taillée dans une grotte de calcaire où Jésus aurait été étendu après sa résurrection. La tombe de Jésus, isolée par les architectes de Constantin, a été, au cours des siècles, l'objet de destruction, reconstruction, embellissement et restauration. Aujourd'hui elle fait partie de l'Edicule réalisé par les Grecs Orthodoxes après l'incendie de 1808, qui remplaça celui des franciscains du XVIe siècle.

 Deux jours après la crucifixion, les Saintes Femmes et notamment Marie de Magdala constatent que la lourde pierre qui fermait le tombeau a été roulée et que le sépulcre est vide. Jésus apparaît ensuite à plusieurs de ses disciples, dont les apôtres.

N'ayez pas peur! Je sais que vous cherchez Jésus le crucifié. Il n'est pas ici. Il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, regardez l'endroit où il avait été enterré »(Mt 28:5-6).

 Les chrétiens célèbrent la résurrection de Jésus lors du dimanche de Pâques, soit le troisième jour après le Vendredi saint, qui correspond au jour anniversaire de sa crucifixion. Ils perçoivent cette résurrection comme un élément essentiel de la Rédemption.

Jésus a été crucifié un vendredi soir, veille de shabbat et l'avant veille de la fête de Pessah (Pâques). Il est donc ressucité le jour de Pessah.

Le miracle du feu sacré

Chaque année a lieu ici le miracle du feu sacré. Il se produit la samedi saint précédent la pâque orthodoxe et était déjà décrit au IVe siècle. Selon la tradition orthodoxe, un lumière bleue émane de la tombe du Christ et le feu sacré descend vers le patriarche de l'église orthodoxe. Ce feu ne brule pas, ni les cheveux, ni le visage. La veille le tombeau est vérifié, par les israéliens, pour être sur qu'il n'y a pas caché un moyen d'allumer un feu, puis scellé. Le lendemain, le patriarche entre dans l'édicule après avoir subi une fouille complète. Les fidèles sont autour de l'édicule dans l'attente du miracle annuel, plongés dans l'obscurité, chantant le Kyie eileson "seigneur, prends pitié".

Lorsque le feu est descendu sur le patriarche, il allume les 33 bougies qu'il a prises et sort au contact de la foule qui s'écrit "Axios", il est digne.

 

 

Pâque ou Pâques ?

La Pâque juive s'écrit au singulier. Son nom en hébreu est Pessah (le passage) . Elle célèbre la sortie d’Égypte des Hébreux alors en esclavage.

Mais les Pâques chrétiennes sont mises au pluriel car elles célèbrent plusieurs avènements : la dernière Cène (Repas de Pessah) instituant l'eucharistie (A la fin du repas, Jesus distribue du pain et du vin et dit ceci est mon corps, ceci est mon sang. Il annonce que Judas va le trahir. Judas quitte le Cénacle) , la Passion du Christ et sa résurrection.

- Le cénacle : A l'origine un lieu où l'on mange, est le lieu où se situe la cène , le dernier repas est situé sur le mont Sion à coté de l'abbaye de la dormition.

Sur la droite, se trouve le banc de marbre recouvrant le rocher sur lequel fut déposé le corps de Jésus.

 

LA CHAPELLE DE L'ANGE

 C'est le vestibule de l'édicule menant à la chambre funéraire.

"Etant entrées dans le tombeau, elles virent un jeune homme assis à droite, vêtu d'une robe blanche, et elles furent saisies de stupeur". (Mc 16,5).

 le vestibule est appelé Chapelle de l’Ange, à la mémoire du jeune homme vêtu de blanc que les femmes ont vu assis sur la tombe le lendemain du sabbat, et de qui elles ont entendu l'annonce de la Résurrection.

La petite salle, de 3,50 mètres de long et 4 mètres de large, est ornée de panneaux sculptés en marbre blanc alternés par des colonnes et des piliers.

Au centre se trouve un piédestal avec un fragment de la pierre qui fermait l'entrée de la tombe, pierre conservée dans son intégralité à l'intérieur de la basilique jusqu’à sa destruction de 1009.

L’antichambre originale de l’hypogée avait déjà été détruite du temps de Constantin, qui pensait créer un espace en face de la chambre funéraire sans murs et entouré de balustrades. L’Edicule croisé comportait trois portes qui ont ensuite été fermées au XVIe siècle. La structure de l’antichambre funéraire actuelle est donc une version assez récente.

 

LA CHAMBRE DU SÉPULCRE (CHAMBRE FUNÉRAIRE) 

"Ne vous effrayez pas. C'est Jésus le Nazarénien que vous cherchez, le Crucifié : ils est ressuscité, il n'est pas ici. Voici le lieu où on l'avait mis" (Mc 16,6)

Une porte basse en marbre blanc, ornée d'un bas-relief de la Résurrection et usée par les pèlerins, conduit à une petite et simple pièce. Sur la droite, la dalle de marbre couvre le banc de la roche d'origine sur laquelle a été déposé le corps de Jésus.

La pièce est recouverte par des plaques de marbre blanc et des piliers de marbre rouge.

Au-dessus de la dalle, on peut voir quelques peintures encadrées et des bas-reliefs incrustés d'argent représentant le triomphe du Christ Ressuscité qui sort du Sépulcre.
Du plafond ouvert sur la coupole sont suspendues 43 lampes votives appartenant aux différentes communautés qui gardent le tombeau.

Derrière l'Edicule on découvre la chapelle des Coptes.

 

LA CHAPELLE DES COPTES

Depuis 1573 les coptes possèdent un autel sous lequel est vénéré un morceau du rocher où a été creusée la tombe du Christ.

 

CHAPELLE DES SYRIENS ET TOMBE DE JOSEPH D'ARIMATHIE ET DE NICODEME

Elle est située dans le déambulatoire derrière l'édicule.

C'est à l'intérieur que les syriens orthodoxes célèbrent le culte. Mais elle est revendiquée par les Arméniens. Ces bisbilles expliquent son manque d'entretien et sa dégradation. Au fond une petite ouverture dans le mur mène à la tombe de Joseph d'Arimathie: Selon la tradition, après avoir offert son propre tombeau pour Jésus et ne voulant pas se faire enterrer dans le même tombeau, le représentant des Sanhédrins aurait été mis dans ce tombeau. . Le métropolite orthodoxe célèbre la messe le dimanche entouré de ses fidèles.

 

LES ARCHES DE LA VIERGE

les massifs piliers du transept sont croisés.
Sur le mur, on remarque des trous dont on se servit pour fixer les marbres polychromes qui revêtaient l’édifice. Cinq colonnes différentes des autres, plus petites et plus rustiques, forment ce qu’il est convenu d’appeler les Arches de la Vierge. Elles rappellent les visites de la Mère du Seigneur au Sépulcre de son Fils.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA COLONNE DE LA FLAGELLATION

 La flagellation est la première étape de la passion ;

 Mathieu 27,11 : Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié.

Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte. Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d'un manteau écarlate. Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s'agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant: Salut, roi des Juifs!

 

Cette colonne proviendrait selon le « pèlerin de Bordeaux » (en 333) d'un pilier du cénacle (cf. mont sion) qui aurait servi à appuyer le christ pendant sa flagellation. La colonne aurait été récupérée par Boniface de Raguse au XVIe siècle, alors détruite par les Ottomans 1516. Divers morceaux sont éparpillés dont celui-ci.

 

LE CATHOLICON

C'est l'espace au centre de la basilique réservé aux grecs orthodoxes. Il est fermé par la mosaïque que l'on voit dans l'entrée après la pierre de l'onction et comprend le choeur des chanoines construit par les croisés.

Il est coiffé d'une coupole à tambour couverte de mosaïques byzantines représentant le christ pantocrator.

 

Christ pancréator (tout puissant)

C'est la représentation du christ « en gloire », contrairement à la représentation classique du christ en souffrance. Ses caractéristiques sont une lumière sans ombre, une auréole et les lettre α et Ω , le début et la fin car le christ est au commencement de tout , jusqu'à la fin du monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 L'Iconostase : Au fond du Catholicon se trouve l'iconostase animée par de nombreuses arches et colonnes de marbres roses parmi lesquelles se fondent les traditionnelles icônes grecques-orthodoxes. À coté de l'iconostase se trouvent les deux sièges patriarcaux réservés pour les visites solennelles du Patriarche Orthodoxe d’Antioche et du Patriarche Orthodoxe de Jérusalem.

Derrière l'iconostase, autrefois cachée, se trouve l'abside croisée, couverte d’une calotte innervée par des arêtes, séparée par des fenêtres qui éclairent la basilique.


LE NOMBRIL DU MONDE

Un vase de marbre rose contenant une pierre ronde marquée d'une croix est connue pour être l'omphalos, le nombril, le centre du monde : sur la base de plusieurs références bibliques l’omphalos représente le centre géographique du monde qui coïncide avec le lieu de la manifestation divine.

C’est un élément qu’on retrouvait déjà dans la religion juive qui considérait toute la ville de Jérusalem comme le centre du monde.

Les musulmans le font coïncider, dans la Cité Sainte, avec le rocher du Dôme de la Roche.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'ORATOIRE DE SAINTE-MARIE L'ÉGYPTIENNE

Il est situé sur l'esplanade contre le Saint-Sépulcre, sous la chapelle des Francs...

 

LA CHAPPELLE ARMÉNIENNE DE SAINTE-HÉLENE

Construite par les Croisés, la chapelle de Sainte-Hélène est aujourd’hui réservée pour les offices de la communauté Arménienne. Sainte-Hélène est la mère de Constantin qui a retrouvé la vraie croix.

Le sol en mosaïque représente les principales églises de ce peuple. Les quatre colonnes surmontées de chapiteaux byzantins, deux de style corinthien et deux à corbeille, sont des colonnes réemployées par les Croisés, qui viennent de l'ancienne mosquée d'El Aksa. La lumière des fenêtres de la coupole provient de la cour surélevée de Deir es-Sultan basée derrière l'abside de la basilique, où se trouvent les cellules des moines éthiopiens.

En passant par une porte à l'arrière de la chapelle, on atteint la chapelle de Vartan et des martyrs arméniens, ouverte uniquement sur demande. Dans cette chapelle a été trouvé un ancien dessin représentant une barque avec l'écriture « Domine ivimus » « Seigneur, nous irons », connu pour être la plus ancienne trace de vénération laissée par un pèlerin, avant même la construction de la basilique.

 

LA CHAPELLE DU RECOUVREMENT DE LA CROIX

Elle correspond à l'endroit où Hélène a trouvé les croix. Le mot recouvrement, signifie découverte, comme le mot invention, parfois utilisé dans ce sens. Le recouvrement de la croix est fêté tous les 7 mai. La date correspond à un évènement intervenu le 7 mai 351 : "une énorme croix lumineuse apparut dans le ciel, au-dessus du Saint Golgotha, et s'étendit jusqu'au Mont des Oliviers"selon l'écrit de Saint Cyrille de Jérusalem à Constantin. Cette fête n'a plus lieu qu'à Jérusalem, car en 1960, le Pape Jean XXIII l'a supprimé pour la remplacer par la fête de l'exaltation de la croix, chaque 14 septembre.

 

LA CHAPELLE ÉTHIOPIENNE (MONASTERE DEIR EL-SULTAN) SUR LES TOITS

L'église éthiopienne ne partage pas vraiment le saint-sépulcre qui reste aux latins, grecs et arméniens, mais elle a été autorisée à installer un monastère sur le toit, à titre précaire. L'entrée se situe sur la droite de la place du Saint-Sépulcre.

Ce monastère qui appartenait aux coptes égyptiens, mais les croisés l'avaient confisqué. Saladin en 1187 le rendit aux coptes.

Les Ethiopiens qui avaient libre accès au Saint-Sépulcre en ont été expulsés au XVIe siècle, mais en 1890, le Sultan AbdulHamid II leur donne l'accès aux toits de l'édifice pour Paques. Ils ont alors l'autorisation d'y installer une grande tente. Ceci a été confirmé plus récemment suite à la guerre des six jours. Mais les coptes réclament ce qu'ils considèrent être leur du en justice. La cour suprême israélienne a statué en leur faveur sans que cela soit suivi d'effet sur le terrain. Le toit est encore aujourd'hui le domaine des éthiopiens.

Il est possible de passer la veillée de Pâque en leur compagnie, tous vêtus de blanc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le rituel d'ouverture de fermeture et d'entretien

 Règlement pour la Basilique du Saint Sépulcre :

a) L’ouverture simple.

Seules les trois grandes communautés ont le droit de faire ouvrir la Basilique. La porte est ouverte le matin, fermée et rouverte à midi, puis refermée le soir.


L’ouverture du matin.

Elle se fait généralement à 3h. 30. Les clefs de la porte sont entre les mains de gardiens musulmans, sauf le Jeudi Saint, où les Latins la gardent 24 heures. La clef de la petite fenêtre de la porte se trouve en possession des Grecs.

Tous les matins le sacristain Grec ouvre la petite fenêtre ; il se retire ensuite à moins qu’il ne veuille faire ouvrir la porte. Il est à noter que l’ouverture du dimanche est réservée aux Grecs, comme celle des Lundi et Jeudi Saints ; celle du Vendredi Saint l’est aux Latins, et aux Arméniens celle du Samedi Saint.
Le sacristain de la communauté qui veut faire ouvrir la porte appelle, par la petite fenêtre, le serviteur du gardien grec qui dort dehors, dans une petite chambre dont une ouverture donne sur la place et sur la porte d’entrée de la Basilique.

Réveillé, le serviteur prend sa lampe à pétrole et va appeler le portier musulman à sa maison. Venu avec les clés, le portier reçoit, à travers la petite fenêtre, une échelle qui l’aidera à monter à hauteur de la serrure.
Aussitôt qu’il a passé l’échelle, le sacristain sonne les cloches : celles de sa communauté d’abord, puis celles des Latins (si le sacristain n’est pas latin), puis celles des Grecs, celles des Arméniens et enfin celles des Coptes.
Si deux ou trois communautés veulent faire ouvrir la porte, leurs sacristains éveillent ensemble le serviteur et sonnent les cloches de toutes les communautés, chacun à son tour.

Les Coptes et Syriens n’ont pas le droit de faire ouvrir la porte. Mais si un visiteur de marque de leurs communautés respectives voulait visiter le Saint-Sépulcre en forme solennelle, les intéressés le notifient aux Arméniens qui s’arrangent avec les Latins ou les Grecs pour faire ouvrir la porte.


Fermeture et réouverture de midi.

A 11 h. les Grecs commencent leur repas (premier service) ; à 11.15 sonne le second service. Aussi à celte heure, le portier musulman frappe du heurtoir la porte d’entrée, par trois fois, espacées de 4 ou 5 minutes. Le dernier coup est donné à 11.30. Il ferme ensuite la porte, se servant de l’échelle qu’il refile par la fenêtre et s’en va.


A midi se renouvelle le scénario du matin pour la réouverture. Généralement le portier musulman ne s’éloigne pas à 11.30 ; mais il faut toujours procéder aux appels.


Fermeture du soir.

Elle a lieu quelques minutes après le chant tombé du minaret voisin. C’est alors que le sacristain grec sonne la cloche de la prière du soir pour sa communauté, qui se fait au Calvaire.


La prière finie, le portier renouvelle les trois séries d’avertissement avec le heurtoir. Les divers sacristains s’assemblent alors généralement et prient le portier musulman d’attendre quelques instants s’il manque quelque membre de la communauté. La porte refermée comme à midi, le portier retourne chez lui.

Les à-côtés du rite.

Chaque sacristain marque dans un cahier spécial les ouvertures et fermetures de la porte. C’est aux sacristains aussi qu’il appartient de régler les taxes.


La communauté qui fait ouvrir la porte paye 80 fils au portier musulman ; le payement cependant se fait globalement à la fin du mois.

Si le sacristain veut que la porte reste ouverte à 11.30, il en avertit le portier et lui donne quelque chose : les Latins payent 100 fils, les autres communautés l’invitent à dîner.

 

b) L’ouverture solennelle

Elle est réservée généralement aux réceptions des grands personnages et des pèlerins. Dans ce cas, la porte donne accès par ses deux battants rabattus, et la taxe est doublée.

 

c) Quelques détails concernant les parties principales de l’édifice.

 

- Le parvis de la Basilique est balayé par les Grecs qui veillent sur sa propreté, tandis que les Latins nettoient les marches qui conduisent à la chapelle des Francs et les dalles du parvis les plus proches des marches.
- Le Golgotha. Ni instruments d’orchestre ni drapeaux nationaux sont admis dans le parvis ou dans la Basilique elle-même.

 

La Pierre de l’onction est maintenue propre par les trois communautés, à tour de rôle. A la Pierre de l’Onction huit lampes sont suspendues : quatre appartiennent aux Grecs, deux aux Arméniens, une aux Latins et une aux Coptes. Les six grands chandeliers sont, deux à deux, la propriété de chacune des trois grandes communautés.


Les mêmes communautés veillent, une semaine chacune, à la propreté de la Rotonde, d’où tout meuble fixe est exclu pour que le passage reste libre.

 

Dans la chapelle de l’Ange, les deux marches de droite sont à l’usage exclusif des Latins, et celles de gauche réservées aux Grecs et aux Arméniens.

 

Seules les trois grandes communautés ont le droit de célébrer à l’intérieur du Saint-Sépulcre ; les autres y ont toutefois droit d’encensements.


Au Saint Tombeau, il y a 43 lampes : 13 pour chacune des trois grandes confessions, et 4 pour les Coptes. Les chandeliers à l’entrée de la chapelle de l’Ange appartiennent également aux trois grandes communautés. Et ce sont elles aussi qui en assurent le nettoyage, à tour de rôle.

Quant au Katholikon, il est à l’usage exclusif des Grecs-Hellènes. Les autres communautés y ont certains droits d’encensement.


La chapelle de Sainte Marie-Madeleine appartient aux Latins qui en ont l’usage exclusif. Les autres rites y ont le droit d’encensement, à condition toutefois que nulle cérémonie ne soit en cours.

 

Les communautés exercent un même droit à la chapelle du Saint-Sacrement où se trouve la colonne de la flagellation.

 

Les deux parties du Calvaire, latine et grecque, sont à l’usage exclusif de ces deux communautés. Les Latins cependant font une cérémonie sur l’autel des Grecs le soir du Vendredi-Saint (la descente de croix). Et les autres communautés y ont le droit d’encenser.

 

d) Quelques détails sur les horaires des cérémonies- Les dimanches, les Grecs chantent la messe à 1.15 après minuit ; viennent ensuite les Arméniens dont la cérémonie se termine vers quatre heures du matin. Après eux, les Latins célèbrent deux messes basses, puis, à 5.30 la messe chantée. A sept heures, les Grecs chantent une seconde messe au Katholikon.


Lorsque les Latins font ouvrir la porte de la Basilique, ils célèbrent au Saint Tombeau cinq messes basses à partir de 4.30 ; à 7 heures a lieu la messe chantée. Quand l’une des autres communautés demande l’ouverture de la porte, la première messe basse des Latins est à 4,30, la seconde à 5h, et la messe chaulée à 5.30. L’on ne dit plus de messe au Saint-Sépulcre pour toute la journée.

 

1 Le saint-Sépulcre sanctuaire bruyant et convoité in Le figaro , Adrien Jaulmes, 15/05/2009

2 Jérusalem, 36 promenades à travers l'histoire, ed Marcus, p. 190

3 Daniel R. Esparza | 14 avril 2016 Site Aleteia

4 En 1215, les barons anglais demandent et obtiennent du roi jean sans terre, après une courte guerre civile qui culmine le 17 mai par la prise de Londres. la libération d'otages retenus par le Roi, le respect de certaines règles de droit propres à la noblesse, la reconnaissance des franchises ecclésiastiques et bourgeoises, le contrôle de la politique fiscale par un Grand Conseil . C'est le début du contrôle de la démocratie par le parlement

5 portique intérieur qui précède la nef dans une église

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