La ville de Tel-Aviv, la plus grande d’Israël n’était en 1909 qu’une suite de dunes de sables sans aucun habitant à côté de Jaffa.
Aucune maison ou habitation de ces 500 000 habitants n’a donc pu être volée, prise ni même achetée d’ailleurs à qui que ce soit.
« Pourtant le mythe de la terre volée aux arabes persiste.... La vérité est très différente, en effet, depuis le début de la Première Guerre Mondiale, une partie des terres de Palestine appartenait à des propriétaires absents, vivant au Caire, à Damas et à Beyrouth. Environ 80% des Arabes de Palestine étaient de pauvres paysans, criblés de dettes, semi-nomades et Bédouins.
Les Juifs, de leur côté, évitaient d’acquérir des terres d’où les Arabes pourraient être déplacés. Ils cherchaient des terres qui n’étaient pas cultivées, marécageuses, de peu de valeur et, le plus important : sans habitants. En 1920, David Ben-Gourion exprimait sa préoccupation quant au sort des fellahs arabes, qu’il considérait comme « l’atout le plus important de la population locale. » Il déclarait qu’en « aucune circonstance, il ne fallait toucher aux terres appartenant aux fellahs ou à celles où ils travaillaient. » recommandant aussi de les aider à se libérer de leurs oppresseurs.
« C’est seulement si le fellah quitte l’endroit où il est installé que nous pouvons nous autoriser à lui proposer d’acheter sa terre à un prix acceptable. »
Ce n’est qu’après avoir acheté les terres non cultivées qui étaient à vendre, que les Juifs commencèrent à acheter des terres cultivées. La plupart des Arabes voulaient vendre pour s’installer dans les villes côtières et parce qu’ils voulaient de l’argent afin d’investir dans la production des agrumes. »
Quand John Hope arriva en Palestine en Mai 1930, il réalisa que « les Juifs payent des prix exorbitants pour les terres qu’ils achètent et que, de plus, ils versent aux occupants, des sommes considérables qu’ils ne sont pas, légalement obligés de leur verser. »
En conclusion d’une étude menée en 1931 sur le manque de terres, Lewis French proposa de nouveaux terrains aux Arabes "dépossédés". Les représentants Britanniques reçurent plus de 3 000 demandes, dont 80% furent jugées irrecevables par le conseiller aux affaires légales du Gouvernement, au motif que les demandeurs n’étaient absolument pas de pauvres Arabes sans terres. En réalité, 600 Arabes étaient réellement sans terre et le Gouvernement offrit des terrains à une centaine d’entre eux. »
En Avril 1936, une nouvelle vague d’attaques arabes contre les Juifs fut menée par un leader syrien, un guérillero du nom de Fawzi al-Qawukji, commandant de l’Armée de Libération Arabe. En novembre, quand finalement, les Britanniques envoyèrent Lord Peel à la tête d’une nouvelle commission d’enquête, ce fut pour constater que 89 Juifs avaient déjà été tués et plus de 300 étaient blessés. »
Dans son rapport, la Commission Peel affirmait que les réclamations des Arabes concernant l’acquisition de terres par les Juifs, étaient nulles et non avenues et qu’elles ne reposaient sur rien. Il souligna que « la presque totalité des terres, aujourd’hui couvertes d’orangeraies n’étaient, quand elles furent achetées, que des dunes de sables ou des marécages non cultivés… et, à l’époque des premières ventes, il est clair que les propriétaires n’avaient ni les ressources ni la formation nécessaire pour développer ces terres.»24 De plus, la Commission constata que la pénurie de terres ne venait absolument pas du nombre de terres acquises par les Juifs mais que la cause de cette pénurie n’était due qu’à l’augmentation de la population arabe. » Et le rapport concluait que la présence des Juifs en Palestine ainsi que le travail de l’administration britannique, avaient permis l’augmentation des salaires, un meilleur niveau de vie et de réelles perspectives de nouveaux emplois. »
Dans ses mémoires, le roi Abdullah de Transjordanie écrivait : « Quand on regarde les deux cartes, celle tracée par la Commission Simpson et celle tracée par la Commission Peel, il est clair pour tous, que les Arabes n’hésitent jamais à vendre leurs terres, sans état d’âme, mais qu’ensuite, ils se répandent en pleurs inutiles, et en lamentations (c’est le roi Abdullah qui souligne).
Même au plus fort de la révolte arabe de 1938, le Haut Commissaire britannique pour la Palestine pensait que les propriétaires adoptaient la stratégie de la plainte pour faire monter les enchères et pour demander aux acheteurs Juifs, des prix bien trop élevés pour les terres qui étaient à vendre. Bon nombre de propriétaires arabes, terrorisés par les rebelles arabes, décidèrent de vendre leurs terres aux Juifs et de quitter la Palestine.
Les Juifs payaient des sommes exorbitantes à de riches propriétaires fonciers pour des petites parcelles de terre aride. En 1944, en Palestine, les acheteurs juifs payaient entre 1 000 et 1 100 dollars l’hectare de terres aride ou semi-aride, tandis que, pour la même année, l’hectare des terres fertiles de l’Iowa se vendait 220 dollars.
En 1947, les possessions juives en Palestine se chiffraient à 926 000 hectares à peu près. Environ 45 000 hectares furent achetés au gouvernement mandataire ; 30 000 de ces hectares furent achetés à différentes églises et 387 000 à des Arabes. L’étude de ces terrains, acquis de 1880 à 1948, montre que 73% des parcelles achetées par les Juifs l’avaient été à de gros propriétaires terriens et pas du tout à de pauvres fellahs. Parmi les vendeurs de terres, on peut citer les maires de Gaza, le maire de Jérusalem et celui de Jaffa. As’ad el-Shuqeiri, religieux musulman érudit, et père du président de l’OLP, accepta de l’argent pour la vente de ses terres. Et le roi Abdullah lui-même, loua ses terres. En fait, de nombreux leaders du mouvement nationaliste arabe, y compris des membres du Conseil Suprême Musulman, vendirent des terres aux Juifs. »1