par Roger Garreau1 , in Le Monde Diplomatique, mai 1955, p. 1 et 3.

 

Extrait d’une communication faite 25 avril à l’Académie diplomatique internationale

 

.... Lorsque fut discuté le principe de l’internationalisation de Jérusalem. les États arabes, revenus de leurs illusions, se déclarèrent « prêts à accepter le principe d’un régime international pour la zone de Jérusalem, à condition que les Nations unies fussent en mesure d’offrir les garanties nécessaires quant à la stabilité et à la permanence d’un tel régime ». Par contre le gouvernement d’Israël fit savoir à la commission qu’ « il acceptait sans réserve un régime ou un contrôle international pour les Lieux Saints dans la cité, mais ne pouvait souscrire à l’établissement d’un régime international appliqué à la ville elle-même ».

Ce point de vue du gouvernement d’Israël n’a jamais varié depuis lors.

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la résolution de l’Assemblée générale du 29 novembre 1947, qui eut pour effet immédiat de déclencher la guerre en Palestine,

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L’Assemblée générale, au cours de sa quatrième session ordinaire, rejeta rapidement les suggestions de la commission de conciliation, et par une une nouvelle résolution du 9 décembre 1949 (n° 308, IV) confirma de la manière la plus catégorique les dispositions générales de sa résolution du 29 novembre 1947 relatives à l’internationalisation de Jérusalem.

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Le salut de la Ville sainte et aussi le prestige de l’Organisation des Nations unies méritaient bien que fût tenté malgré tout un ultime effort d’imagination et de réalisme. Sous ma responsabilité personnelle de président du Conseil de tutelle, sans l’appui positif de mon propre gouvernement mais encouragé par la compréhension sympathique de plusieurs délégations disposées à appuyer mes propositions, je suggérai au Conseil de circonscrire la zone internationalisée de Jérusalem à la partie occidentale de la vieille ville et à quelques quartiers adjacents situés au nord, à l’ouest et au sud de celle-ci, ce qui aurait laissé sous l’administration d’Israël toute la moitié orientale du « corpus separatum » prévu par l’Assemblée générale avec la quasi-totalité de la nouvelle ville, et sous l’administration de la Jordanie toute sa moitié orientale, avec les quartiers musulmans de la vieille ville et la Mosquée d’Omar, le Mur des lamentations se trouvant situé à la limite même de la zone internationalisée et inclus dans cette zone.

Ces propositions soulevèrent immédiatement une vigoureuse opposition...

 1Roger Garreau (1891, 1991) était ambassadeur de France.

 

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