Roch Hachana : le Nouvel An juif
Signification du nom
Roch Hachana signifie « la tête de l’année » en hébreu.
Chana vient du verbe "Lechanot" qui signifie changer. Le début du mois est constitué de la même façon : "Roch ‘Hodech", la tête du mois
On le retrouve dans le premier mot de la torah, celui qui est en tête, Berechit… au début… en tête.
Commémoration
Cette fête ne commémore pas d’événement de l’histoire juive, mais la Création du monde.
Mais ce n'est indiqué nulle part dans la Bible. Dans calendrier chrétien, cette création daterait du 6 octobre 3761 av JC. Mais l'idée de compter les années n'est apparu qu'au IVe siècle, pour se démarquer précisément du comptage chrétien.
C’est le jour du jugement : chacun est invité à faire son examen de conscience afin de faire repentance. La fête marque le début de dix jours de pénitence qui s’achèvent à Yom Kippour, lorsque la sentence divine est rendue.
C'est aussi le souvenir du sacrifice ( la ligature) d'Isaac : Dieu avait demandé à Abraham de sacrifier son fils unique. Alors qu'il allait le faire, Isaac était déjà attaché, Abraham vit un bélier embourbé dans un taillis. Il prit le bélier et le sacrifia à la place de son fils, dont c'était le jour de naissance, son anniversaire.
Certains considèrent que Roch Hachana commémore la création de l’homme, Adam. Dans ce cas, la création du monde serait au 25 Ellul.
Roch Hachana n'est pas le début de l'année pour la Michna, la loi orale retranscrite, qui distingue quatre nouvel-ans. Le calendrier Juif distingue des points de départ différents pour des buts différents.
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Le 1er Tichri, Roch Hachana, outre ce qui a été mentionné , est la date à laquelle on calculait les dates du Jubilé et des années shabatiques (Levitique 25:8)
Tu compteras 7 années sabbatiques, 7 fois 7 ans, c'est-à-dire 49 ans.
9 Le dixième jour du septième mois, tu feras retentir les sons éclatants de la trompette: le jour des expiations, vous sonnerez de la trompette dans tout votre pays.
10 Vous ferez de cette cinquantième année une année sainte, vous proclamerez la liberté dans le pays pour tous ses habitants. Ce sera pour vous le jubilé: chacun de vous retournera dans sa propriété et dans son clan.
11 La cinquantième année sera pour vous le jubilé: vous ne sèmerez pas, vous ne moissonnerez pas ce que les champs produiront d'eux-mêmes et vous ne vendangerez pas la vigne non taillée,
12 car c'est le jubilé; vous le considérerez comme saint. Vous mangerez le produit de vos champs.
- Le 1er Nissan : c’est le nouvel an des rois (date à partir de laquelle était calculé le nombre des années du règne de chaque roi d’Israël):
« Ce mois ci (Nissan) est pour vous le début des mois, il sera pour vous le prémices pour les mois de l'année », Exode Chémot 12-2.Le mois de Tichri est ainsi le 7ème mois de l'Année qui commence en Nissan (printemps).
« Et l'Eternel parla à Moché en ces termes : Parle aux enfants d'Israël en ces termes : Et le septième mois, le premier du mois sera pour vous jour chômé, souvenir de sonnerie, appel de sainteté, vous ne ferez aucun travail, et vous approcherez des sacrifices au nom de l'Eternel. » (Lévitique Vayikra XIX).
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Le 1er Eloul : nouvel an fiscal. C'est la date à laquelle on prélevait la dîme sur le bétail.
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Le 15 Chevat : nouvel an des arbres. - Roch-ha-Chanah ha-Ilanot le 15 chévat ou Tou bichevat.
Mois
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Numérotation du mois
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Nouvel -an
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Tichri
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7
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1er Roch Hachana
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Chevat
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11
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15 Chevat : Nouvel an des arbres
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Nissan
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1
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1er, Nouvel an des rois (printemps)
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Eloul
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6
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1er ,Nouvel an fiscal
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Ce serait Rabbi Elilezer, qui aurait finalement fixé le début de l'année au 1er Tichri dans les premières générations qui ont suivi la destruction du second temple (70 ap jc)
Rituel
Cette fête dure deux jours du fait de doutes talmudiques sur la date exacte
Dans les jours précédant la fête, les pratiquant lisent les 'Selhot', prières implorant le pardon divin. Ils se rendent aussi sur les sépultures des justes, grands personnages du judaïsme. La fête ouvre une période dix jours de repentances, les Asserett Témé Téchouva, qui se conclut sur le jour de Yom Kippour. On les appelles aussi les jours terribles les Yamim Noraïm, car Dieu juge à Roch Hachana et rend son verdict à Kippour.
« Trois livres sont ouverts à Roch Hachana, le premier pour les vrais pervers, un autre pour les justes parfaits et un troisième pour les individus moyens. Les justes parfaits sont immédiatement inscrits dans la livre de la vie, les méchants immédiatement inscrits dans la livre de la mort, quant aux moyens leur jugement est suspendu de Roch Hachana à Kippour, s'ils sont méritants ils sont inscrits pour la vie, s'ils ne sont pas méritants, ils sont inscrits pour la mort. » (Traité Roch Hachana 16a)
Mis à part le repas festif du premier soir, l'essentiel du rituel se déroule à la synagogue où l'on passe plus de la moitié des deux journées en prières, en Israël comme dans la Diaspora.
On sonne le chofar sur la téba où on lit aussi la Torah. Auparavant, on récite sept fois le psaume 4.7, pour rappeler les sept tours que firent les Juifs autour de Jéricho avant que les murailles ne tombent au son du Chofar et les sept cieux à travers lesquels les prières doivent passer pour atteindre le trône de Dieu. Le psaume 4.7 est choisi car le verset 6 contient l'allusion : « Dieu est monté au milieu des cris, le Seigneur au son du chofar » Ce verset est invoqué pour expliquer qu’on tient l’instrument avec l'embouchure large vers le haut. Ensuite six vers sont récités, qui forment l'acrostiche « Ke'ha Satan » (déchire Satan). On sort de l’Aron hakodech les deux rouleaux de la Torah pour des lectures, incluant notamment, le deuxième jour, le récit de l'épreuve d'Abraham.
Les nombreux poèmes, (piyoutim) figurant dans la liturgie de Roch HachanaMoussaf, le service additionnel, est unique en ce qu'il comporte trois bénédictions centrales au lieu d'une seule comme pour toutes les autres fêtes. La première, Mal'houyot, de la racine de melekh (roi), décrit la souveraineté du créateur, que sa sainteté met à distance de ses créatures. Au contraire Zi'hrono nous montre que, malgré tout, « il s'est souvenu » de Noé, des fils des justes dans la souffrance. Il punit les méchants et récompense les bons. Le troisième, Chofarot, explicite l'importance des événements
marqués par la sonnerie du chofar. Il insiste sur le fait que Dieu s'est révélé lui-même au Sinaï et qu'il se révélera à nouveau pleinement pour amener la fin des temps.
L’office de Roch Hachana se caractérise par la sonnerie du « choffar », une corne de bélier (en souvenir du sacrifice d’Isaac), pour appeler les fidèles au bilan personnel et à la repentance.
La Bible ( Torah) ne mentionne que le 'ce sera pour vous un jour de sonnerie'
Au septième mois, le premier jour du mois, il y aura pour vous convocation sainte : vous ne ferez aucune œuvre servile. Ce sera pour vous un jour de sonnerie - nombres 29-1,
L'instrument, la corne de bélier ou shoffar, est précisée une seule fois, dans un psaume de David :
Sonnez le Chofar à la nouvelle lune, lors de la dissimulation de notre fête - Psaumes 81, 4
Encore que la sonnerie du shoffar ne semble pas si impérative si on lit le verset suivant :
Ce sera pour vous un jour de souvenir de sonnerie - Lévitique 23-24
On s’habille souvent de blanc, symbole de la pureté à atteindre. De même, l’arche sainte, les rouleaux de la Torah et le pupitre sont recouverts de tissu blanc. Pendant la fête, les fidèles se souhaitent d’être « inscrits pour une bonne année.» La coutume veut aussi que l’on se rende au bord d’une rivière ou d’un lac pour y « jeter ses péchés » (« tachlih » en hébreu).
Pendant ce temps là, l’après-midi de Roch Hachana… le Tachli’h
On ne peut pas faire de sieste ce jour car nous passons en jugement un par un… c’est pas le moment de dormir.
On fait donc Tachli’h (tu jetteras)
Tachli’h est une cérémonie célébrée l’après-midi du 1er jour de Roch Hachana (si ce jour tombe un Chabbat, tachli'h est reportée d’un jour).
Le rite du Tachli'h consiste à se rendre au bord d’un cours d’eau, une rivière ou la mer, et d’y retourner ses poches, comme pour y jeter les quelques miettes qui resteraient, en récitant des versets des prophètes Michée et Isaïe. Le verset de Michée 7,19 déclare : « Tu jetteras tous leurs péchés au fond de la mer ! ».
C’est aussi un moyen de se rappeler que notre existence est aussi précaire que celle des poissons qui, à chaque instant risquent d'être attrapés dans le filet des pêcheurs, et l'on récite la prière de Tachli'h. Elle doit son nom au verset "Tu jetteras" (Tachli'h).
On se rend aussi au bord de l'eau pour rappeler le sacrifice d'Isaac. Le Midrach raconte en effet, que lorsqu'Abraham alla sacrifier son fils, Satan se métamorphosa en fleuve, les empêchant de passer et lorsqu'ils se trouvèrent dans l'eau jusqu'au cou, Abraham leva ses yeux au ciel et dit : "Maître du monde, Tu m'as choisi et T'es révélé à moi, maintenant ma vie est menacée, si moi ou mon fils mourrons noyés, qui réalisera Ta volonté, comment proclamera-t-on l'unité de Ton Nom ?" Immédiatement, le fleuve s'assécha.
Une coutume kurde consiste à sauter dans l’eau au cours de la cérémonie. Les kabbalistes secouent leurs habits pour se libérer des « écorces » de pêchés qui se sont formées au cours de l’année. Les Juifs de Syrie utilisent un bassin alimenté par un tuyau d’eau courante.
Certains rabbins insistent pour que la cérémonie se déroule au bords d’une pièce d’eau où vivent des poissons, car il s’agit du tribut payé au créateur dont l’oeuvre de création débuta à Roch Hachana et eut pour premiers témoins les poissons. Afin de permettre à tous Juifs, petits et grands de célébrer tachli'h, il est aussi permis de procéder à la cérémonie prêt d’un évier et d’y faire couler l’eau, mais cette dernière alternative n’est utilisée que si la communauté est éloignée d’un cours d’eau.
Séder
La fête est surtout marquée par la solennité, mais les deux soirs font toujours l’objet de repas familiaux abondants. On mange notamment des quartiers de pomme trempés dans du miel pour que l’année soit « bonne et douce ». Roch Achana est l'occasion d'un seder, d'un repas dans un certain ordre avec des mets symboliques pour commencer l'année. Ce sont :
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Dattes : Le nom en hébreu est proche de 'terminer', on célèbre en prière "la fin de nos enemis"
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Haricots blancs : Leur nom rappelle les mots 'nombreux' et 'coeur', illustrant la prière "Que nos mérites se multiplient et que tu nous prennes à coeur"
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Poireaux : liés au mot "couper" ou "abattre (un arbre) - pour que soient "abattus nos énemis"
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Betteraves : liées au mot "disparaitre" - pour que "disparaissent nos ennemis et ceux qui nous veulent du mal"
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Courge : lié aux mots "déchirer" et "annoncer" : que le mal de notre verdict soit déchiré, et que nos mérites soient énoncés devant Toi.
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Grenade : le fruit est lui-même le symbole : "que nos mérites se multiplient comme [les grains de] la grenade."
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Pomme (chez certains : cuite dans du sucre) et miel : Pour que l'année soit bonne et douce comme du miel
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Tête de bélier (ou de poisson) : Pour que nous soyons à la tête et pas à la queue. Si s'agit d'une tête de bélier, cela rappelle la ligature d'Isaac sauvé par la présence du bélier
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