Voir aussi :
- 4 et 7 avril 1920 : les émeutes de Nabi-Moussa
- Rapport commission Palin
- Rapport commission Haycraft
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RAPPORT INTERIMAIRE SUR L'ADMINISTRATION CIVILE DE PALESTINE,
pendant la période 1er JUILLET, 1920 - 30 JUIN 1921.
Lorsque le Haut commissaire Herbert Samuel écrit ce rapport, les émeutes de Nabi Moussa sont encore dans tous les esprits et la situation n'est pas apaisée.
Les émeutes font 5 morts et 216 blessés chez les Juifs ; 4 morts et 23 blessés, chez les Arabes. Deux femmes juives ont été violées. Sept soldats britanniques sont blessés.
De nombreux biens matériels sont également détruits dont plusieurs synagogues.
Une commission d'enquête nommée en 1920, la commission Palin a rendu son rapport et conclut à la responsabilité du gouverneur de Jérusalem Ronald Storrs.
Herbert Samuel dans son rapport fait le point sur la situation en Palestine en 1921 et détaille les mesures mises en oeuvre par les britanniques (police, justice, agriculture, chemins de fer, commerce et industre, archéologie...) .
Il décrit un pays est ravagé par le paludisme et la 'maladie oculaire', sans quasiment aucun arbre.
On lit aussi dans le rapport qu'à Haïfa comme à Jaffa les marchandises arrivant par bateau étaient chargés et débarqués sur la jetée en l'absence de port.
Le téléphone existe, il y a 700 abonnés en Palestine et 22 téléphones publics. Enfin, le rapport fait le point sur l'immigration juive et les conditions nécessaires pour être accepté en Palestine.
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Extraits
Il est évident pour tous les voyageurs de passage, et tous les Européens le savent, que le pays était avant la guerre et est toujours sous-développé et sous-peuplé.
les marchés de la Palestine et des pays voisins sont approvisionnés presque entièrement en Europe.
Le commerce maritime, tel qu’il est, est chargé et déchargé dans les ruelles ouvertes de Jaffa et Haïfa: il n’y a pas de ports.
Poppulation
Il n’y a maintenant dans la Palestine qu’à peine 700 000 personnes, Les quatre cinquièmes de la population sont musulmans. Une faible proportion d'entre eux sont des Arabes bédouins; les autres, bien qu'ils parlent arabe et s'appellent Arabes, sont en grande partie métis. Environ 77 000 de la population sont des chrétiens dont la grande majorité appartient à l'Église orthodoxe et parle arabe. La minorité appartient à l’Église catholique latine ou à l’Église uni grecque ou, dans un petit nombre de cas, à des protestants.
La composante juive de la population compte 76 000 personnes. Presque tous sont entrés en Palestine au cours des 40 dernières années.
Avant 1850, il n'y avait dans le pays qu'une poignée de Juifs. Au cours des 30 années suivantes, quelques centaines de personnes sont venues en Palestine. La plupart d'entre eux étaient animés par des motifs religieux; ils sont venus prier et mourir en Terre Sainte et être enterrés dans son sol. Après les persécutions en Russie, il y a quarante ans, le mouvement des juifs en Palestine a pris de l'ampleur.
Des colonies agricoles juives ont été fondées. Ils ont développé la culture des oranges et ont donné de l'importance au commerce des oranges de Jaffa. Ils cultivaient la vigne et fabriquaient et exportaient du vin. Ils ont asséché les marais. Ils ont planté des eucalyptus. Ils pratiquaient, avec des méthodes modernes, tous les processus de l'agriculture. À l’heure actuelle, 64 de ces colonies, grandes ou petites, regroupent environ 15 000 habitants. Tous les voyageurs en Palestine qui les visitent sont impressionnés par le contraste entre ces villages agréables, leurs magnifiques étendues de culture prospère et les conditions primitives de vie et de travail qui les entourent.
Langue
L'hébreu est maintenant la langue parlée par presque toute la jeune génération de Juifs de Palestine et par une grande proportion de leurs aînés. Les journaux juifs y sont publiés. C'est la langue d'enseignement dans les écoles et les collèges, la langue utilisée pour les sermons dans les synagogues, les discours politiques et les conférences scientifiques.
Immigration
Beaucoup attendaient avec impatience un processus régulier d'immigration juive, de colonisation de la terre juive et de développement industriel, jusqu'à ce que les Juifs du monde entier puissent enfin voir un pays dans lequel leur race a un foyer politique et spirituel, dans lequel, peut-être, le génie juif pourrait répéter les services qu’il avait rendus à l’humanité depuis le même sol depuis longtemps.
Le gouvernement britannique a été impressionné par la réalité, la force et l'idéalisme de ce mouvement. Il a reconnu son utilité pour assurer le développement futur de la Palestine, qui semble désormais appartenir à la sphère d'influence britannique. Il a décidé de donner à l'idée sioniste, dans certaines limites, son approbation et son soutien.
relations entre juifs et arabes
Entre-temps, cependant, une partie de l'opinion autochtone en Palestine commençait à s'inquiéter du sens de la politique britannique. L'installation des Juifs en Palestine pourrait signifier l'expulsion des Arabes. S'il y avait une immigration juive illimitée et finalement une majorité juive dans la population, comment pourrait-on appliquer les garanties énoncées dans la seconde moitié de la Déclaration ?
La propriété par les Arabes de leurs terres et de leurs maisons serait mise en péril. Les lieux saints musulmans, et en particulier le Haram-esh-Sherif sur le mont Moriah, pourraient leur être enlevé.
Les histoires les plus folles quant aux intentions des Juifs et au sort qui attend les Arabes ont été diffusées dans les villes et les villages, et étaient souvent crues par un peuple crédule.
Beaucoup d'hommes d'éducation et d'illumination parmi les Arabes n'ont cependant pas pris part à cet antagonisme. Ils ont reconnu que les craintes exprimées étaient illusoires. Ils ont compris que la coopération juive était le meilleur moyen, peut-être le seul moyen de promouvoir la prospérité de la Palestine, une prospérité dont les Arabes ne pourraient pas ne pas profiter.
Le sionisme revêt de nombreuses formes et ses adhérents individuels, comme ceux de tout autre credo politique, ont différents points de vue quant à ses objectifs propres. Certains parmi eux oublient ou ignorent parfois les habitants actuels de la Palestine.
Inspirés par la grandeur de leur idéal, sentant derrière eux la pression de deux mille ans d'histoire juive, soucieux des mesures pratiques nécessaires à la réalisation de leurs objectifs, ils apprennent avec surprise et souvent avec incrédulité qu'il y a -un million de personnes en Palestine, dont beaucoup ont des points de vue très différents et les partagent profondément. Certains parmi cette école de sionistes, quand ils se rendent compte qu'il y a une opposition, voudraient y aller brutalement, et sont prêts à condamner toute autre politique comme une capitulation par faiblesse face à la violence. À l’autre extrémité de la hiérarchie, il y a des sionistes qui estiment qu’il suffit de créer un nombre supplémentaire de colonies agricoles juives, avec certaines entreprises industrielles et peut-être même une université. Entre ces deux vues, il y a chaque gradation.
La Puissance mandataire a clairement le devoir de promouvoir le bien-être de la population arabe, comme le ferait une administration britannique qui la considérerait comme son devoir de promouvoir le bien-être de la population locale dans n’importe quelle partie de notre Empire. Les mesures visant à favoriser le bien-être des Arabes devraient être précisément celles que nous devrions adopter en Palestine s'il n'y avait pas de question sioniste et s'il n'y avait pas eu de déclaration Balfour. Il n’ya rien dans cette politique qui soit incompatible avec les aspirations raisonnables des sionistes.
Les aspirations de ces quatorze millions de personnes ont également le droit d'être prises en compte.... Cela ne veut pas dire que l'immigration juive doit impliquer l'émigration arabe,..En un mot, le degré auquel les aspirations nationales juives peuvent être réalisées en Palestine est conditionné par les droits des habitants actuels.
En conséquence, bien qu’il y ait eu beaucoup de pression pour admettre les immigrants juifs, les possibilités d’emploi ont été relativement peu élargies.
Entre septembre 1920 et mai 1921, environ 10 000 immigrants sont arrivés.
Une commission d'enquête a été nommée sous la présidence du juge en chef de la Palestine, Sir Thomas Haycraft, chargée d'enquêter sur les causes des émeutes et les circonstances dans lesquelles elles se sont déroulées. La Commission a recueilli de nombreuses preuves et a achevé son enquête,
Administration britannique, police, armée
La défense de la Palestine est assurée par une garnison maintenue par le pouvoir mandataire. Les effectifs de la garnison ont été réduits à 5 000 soldats. ...L’Administration palestinienne dispose d’une force de police de 1 300 personnes, issue de toutes les couches de la population. .... En outre, une nouvelle gendarmerie de 500 hommes, 300 montés, dont 50 à chameaux et 200 non montés, est en cours d'organisation.
l'agriculture, qui est, et doit rester longtemps, la principale industrie de la Palestine
L'abattage destructeur des quelques arbres restants dans le pays a été arrêté ; des pépinières forestières ont été créées et des centaines de milliers d'arbres ont été plantés par le Gouvernement ou par des propriétaires privés.
La jetée de Haïfa, qui sert au chargement et au déchargement des marchandises en l'absence de port, a été considérablement agrandie.
Pour obtenir un visa d'entrée en Palestine, une personne doit désormais être en mesure de prouver qu'elle appartient à l'une ou l'autre des catégories suivantes:--
(1) Personnes disposant de moyens indépendants qui ont l'intention d'établir leur résidence permanente en Palestine.
(2) Les membres des professions qui ont l'intention de suivre leur vocation.
(3) Femmes, enfants et autres personnes entièrement à la charge de résidents en Palestine.
(4) Personnes qui ont une perspective certaine d'emploi auprès d'employeurs ou d'entreprises déterminés.
(5) Personnes d'occupation religieuse, y compris la classe des Juifs qui sont venus en Palestine ces dernières années pour des motifs religieux et qui peuvent démontrer qu'ils ont des moyens de subsistance ici.
(6) Les voyageurs qui ne proposent pas de rester en Palestine plus de trois mois.
(7) Résidents de retour.
[ https://unispal.un.org ]
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