Le 20 juin, Menahem Begin, l'ancien dirigeant de l'Irgoun qui a été élu Premier ministre trois jours plus tôt appelle le roi Hussein, le président Sadate et le président Assad à le rencontrer. Il précise que cinq des ses prédécesseurs ont déjà fait cette proposition et ont toujours reçu une réponse négative. Mais Sadate relève le gant.

9 novembre 1977, Sadate s'adresse au Parlement égyptien :

Je suis prêt à me rendre à Genève – et je ne vous le cache pas, à vous qui êtes les représentants du peuple, et je le dis devant notre peuple et devant la nation arabe. Vous m'avez entendu dire que je suis prêt à aller au bout du monde si cela peut éviter ne fût-ce qu'à l'un de mes officiers ou de mes soldats d'être tué ou blessé. Je suis vraiment prêt à aller au bout du monde et Israël va être stupéfait de m'entendre dire que nous ne rejetons pas leur offre : je suis prêt à aller chez eux, devant la Knesset même, et à discuter avec eux.

Le 15 novembre l'invitation de Begin est transmise à Sadate : j'ai l'honneur de vous inviter très cordialement à venir à Jérusalem et à visiter notre pays. quatre jours plus tard, le 19 novembre, Sadate est à Jérusalem.

Sadate s'adresse à la Knesset en précisant que

il n'est pas venu conclure un accord séparé entre l’Égypte et Israël et que la paix passe par une solution juste du problème palestinien (dont il ne parle plus ensuite).

...la paix ne sera réelle que si elle est fondée sur la justice et non sur l'occupation des terres d'autrui....vous devez abandonner une fois pour toutes vos rêves de conquêtes. Vous devez abandonner aussi la croyance que la force est la meilleure façon de traiter avec les Arabes. ...L'expansion ne vous apportera aucun bénéfice.

 

Sadate arrive en Israël, reçu par Begin

...notre terre n'est pas objet de compromis ou de marchandage. Notre sol national est, pour nous, aussi sacré que la vallée dans laquelle Dieu a parlé à Moïse....aucun d'entre nous n'acceptera de céder un pouce de ce sol. Aucun d'entre nous n'acceptera le principe d'un marchandage ou d'un compromis sur ce point. […]

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