Le 15 mai et le 5 juin ont lieu des tentatives d’infiltrations de palestiniens en Israël à partir de la Syrie où ils vivent depuis 1967. Le 15 mai marque pour eux le début de la Nakba, la catastrophe, l’exode en 1948 suite à l’indépendance d’Israël. Le 5 juin commémore la Naksa, c’est à dire la ’rechute’ après la guerre des six jours en 1967.
Des groupes marchent vers la frontière avec l’idée de la traverser et de s’installer sur le Golan, annexé depuis 1981 par Israël. Le 15 mai des centaines de personnes réussissent à franchir la frontière au prix de quatre morts près de Madjal Chams. Le 5 juin, la réplique de l’armée israélienne aux tentatives palestiniennes fait au moins 12 morts et 300 blessés. Pour la Syrie le bilan s’élève à 23 morts. Le président Assad, tout à sa répression sanglante qui fera entre 350 000 et 500 000 morts a donné son feu vert à cette marche
«Cette stratégie du “corps exposé” est la nouvelle arme non-conventionnelle d’une jeunesse frustrée en manque d’avenir. Les révoltes arabes ont fait naître cette croyance que des masses non-armées pouvaient défaire n’importe quelle situation», explique le politologue israélien Mordechai Kedar. Un scénario-catastrophe pour Israël s’il devait se reproduire à grande échelle chez les Palestiniens.
Pour la sécurité israélienne, les récentes «marches du retour» annoncent un réveil incertain sur une «nouvelle réalité»: les années 2000 ont été marquées par la menace d’attentats-suicides ou des épisodes de guérillas urbaines de type Intifada. La nouvelle décennie semble être celle de grandes marches anti-blocus, anti-frontières, anti-checkpoints, sans intentions violentes ouvertement affichées. Et Israël n’y est pas vraiment préparé. 1
Le Golan est clairement stratégique pour l’État juif. C’est de là que les syriens bombardaient les villages et les embarcations israéliennes. C’est devenu après sa conquête un excellent observatoire de la Syrie. Cependant un statu quo observé entre les deux pays fait de ce territoire une zone habituellement plutôt calme.