Ces deux édifices proches de la porte Saint-Étienne dans le quartier musulmans s'élèvent au lieu de la deuxième station de la Via Dolorosa, le départ se situant dans la cour de l'école coranique el-Omariye.
On y entre par la Via Dolorosa , en descendant quelques marches. On arrive alors dans une cour pleine de charme. La Chapelle de la condamnation se situe sur la droite, l'église de la flagellation à gauche.
L'épisode du chemin de croix commémoré ici est la flagellation du christ, accroché à une colonne, sur les ordres du procurateur de Judée Ponce Pilate.
L'église comporte un trou situé sous l'autel. Ce serait ici qu'était insérée la colonne où fût attaché le Christ pour commencer son suplice. La flagellation était une pratique qui parfois précédait la crucifixion. Elle tire son nom de l'instrument de torture utilisé, le flagellum. (Elle sera appliquée encore publiquement en France jusqu'en 1786). Le flagellum ou fragrum est un petit fouet à larges lanières de cuir, munis à ses extrémités ou proches d'elles de petits plombs ou d'osselets éventuellement taillés en pointes, faits pour entrer dans les chaires et les arracher. Pratiqué dans la Rome antique comme préliminaire à la crucifixion, il n'était pas appliqué aux citoyens romains.
Au dessus, une coupole avec une mosaïque représentant la couronne du Christ et un tableau où figure Saint-Paul, emprisonné dans la forteresse Antonia voisine.
La flagellation de notre seigneur Jésus-Christ (1880), de William Bouguereau.
Dans l'évangile de Jean, Jésus subit ce supplice, mais les autres évangiles, Marc, Matthieu et Luc, ce serait la fustigation (attaque violente) par les verges, considérée comme moins infamante.
L'église, de plan basilical (une nef entourée de deux déambulatoires séparés par des colonnes) a été construite au temps des croisés. Elle fut confisquée en 1618 par les autorités ottomanes qui la transforme en écurie puis en atelier avant de l'abandonner. En 1838, le Sultan Ibrahim Pacha la rend aux franciscains et sa restauration commence, financée essentiellement par le duc Maximilien en Bavière.
L'architecte italien Antiono Barluzzi, (qui a reconstruit l'Église de toutes les Nations et Dominus Flevit sur le Mont des oliviers ) la rebâtit entre 1927 et 192. Seule la façade du XIIe siècle est d'origine. Les vitraux sont de Duilio Cambelotti (1876 - 1960), architecte aussi connu pour avoir été un compagnon de route du pouvoir italien sous Mussolini.
Le porche d'entrée est surmonté de dix symboles de la Passion. Traditionnellement , l'iconographie utilise les symboles suivants :
le crâne qui rappelle le lieu du supplice, le Golgotha (le mont du crâne) ; les dés avec lesquels les soldats jouèrent les vêtements du Christ, ; le coq qui chanta après que Saint Pierre eut renié le Christ ; l'aiguière avec laquelle Ponce Pilate se lava les mains ; le calice (devenu plus tard le Graal) qui servit à recueillir le sang versé ; la torche rappelant la recherche de Jésus par les soldats romains, la nuit, au Mont des Oliviers ; la lanterne de Malchus, envoyé du grand prêtre Caïphe qui eut l'oreille coupée d'un coup d'épée par Saint Pierre ; les trente deniers de Judas ; la bourse; la main du garde du grand-prêtre qui gifla Jésus, le roseau, la lune et le soleil de l'éclipse, etc...
Le pavé de l'autel porte l'inscription latine tirée du livre des Psaumes « Fui flagellatus tota die et castigatio mea in matutinis » Me voici frappé chaque jour, châtié dès le matin (Psaume 72 - 14).
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