La première gare est le terminus du train de l'ancienne ligne ferroviaire reliant Jaffa à Jérusalem. Elle est située près du mémorial Begin, non loin de la cinémathèque et de l'église écossaise, en haut de l'avenue Emek Refaïm.

"L’idée avait été lancée en 1838 par le juif Moshé Montefiore, mais le projet avorta faute d’autorisation de la part du gouvernement ottoman, qui craignait que le train ne favorisât l’arrivée des missionnaires chrétiens. Jusqu’en 1885, les projets se succédèrent et échouèrent, jusqu’à ce qu’un juif, Joseph Navon, réussisse à décrocher une licence auprès de la Sublime Porte à Constantinople, l’autorisant à poser des rails. Faute d’avoir pu collecter assez d’argent, il dut vendre sa précieuse licence. Et c’est le français Bernard Camille Callas qui finança la majeure partie des travaux par le biais d’une compagnie nouvellement créée : la Société du Chemin de Fer Ottoman de Jaffa à Jérusalem et Prolongements. Les fonds levés provenaient pour plus de la moitié de religieux chrétiens."1

La ligne, ouverte le 26 septembre 1892, à l'initiative de l'homme d'affaires Joseph Navon  a fonctionné jusqu'en 1998. A l'époque, il s'agissait d'amener plus rapidement les pèlerins à Jérusalem.

"Cette voie de chemin de fer fut le plus grand projet d’ingénierie en Palestine à cette époque. Elle est considérée comme l’une des plus grandes entreprises réalisées jusqu’à ce jour. Non seulement la ligne permit de déplacer aisément des charges lourdes sur une longue distance, mais elle contribua à faire de Jérusalem une destination touristique et participa de son développement à l’extérieur des murs de la Vieille Ville. De plus, la ligne permit l’amélioration de la santé publique à Jérusalem et dans les environs, grâce notamment à l’importation de grandes quantités d’eau provenant de zones aquifères (son rôle fut de première importance pendant les périodes de sècheresse). La population de Jérusalem doubla presque pendant la première décennie qui suivit la création de la ligne, ce qui était d’autant plus étonnant que la ville produisait à peine assez de vin, de légumes ou de bétails pour ses besoins. Enfin, la ligne affecta aussi le quotidien de la population. Par exemple, la mesure du temps changea et on cessa de se référer au lever et coucher du soleil pour se caler sur les horaires du train."1

La gare a alors été reconvertie en centre culturel et de loisirs. Les voies couvertes mais toujours visibles abritent un espace alliant échoppes, cafés et restaurants, lieux musicaux et divertissements pour les enfants. C'est le  long de l'ancienne voie ferrée que part aussi une promenade parallèle à l'avenue Emek Refaïm.

1. Quand la Palestine prenait le train - Fanny Houvenaeghel - 2012 - TerreSainte.net

 

Ouverte tous les jours, même le samedi. Un grand parking est situé juste en face. Les lignes d'autobus la desservant sont les suivantes 4, 7, 8, 18, 21, 71, 72, 74, 75

http://www.firststation.co.il/en/

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Extraits d'un article dans TerreSainte.net

Le bâtiment [est ] construit en calcaire, selon les canons européens et germaniques, que l’on retrouve aussi dans la colonie allemande voisine, le bâtiment avait été abandonné en 1998.

Après une restauration souhaitée par la municipalité de Jérusalem et par l’Autorité pour le développement de Jérusalem, en collaboration avec les Chemins de fer israéliens, la gare et de ses trois zones adjacentes (3000 mètres carrés au total) sont à nouveau le point de rencontre des allers et venus de la population.

Les voies ont presque toutes disparu et les trains ne circulent plus. On arrive ici pour faire du shopping, goûter quelques spécialités gastronomiques, visiter des expositions, écouter de la musique ou faire du sport. Le défi est de faire que ce bâtiment hybride, entre le centre commercial et le pôle culturel – appelé la Première gare, et qui possède un site internet permettant de diffuser ses activités – devienne une attraction pour les familles avec enfants, bien qu’il ne soit pas tout à fait en centre ville.

.. la ligne a du faire face à de nombreuses difficultés : durant la Première Guerre Mondiale, elle fut confisquée par l’Empire turque car propriété de l’ennemi (français) et l’utilisèrent pour l’approvisionnement des troupes allemandes et ottomanes stationnées à Jérusalem, jusqu’à ce qu’elle tombe entre les mains des anglais dirigés par le Général Edmund Allenby. Sous le mandat britannique (1920-1948), elle fut renforcée, mais pendant la Révolte Arabe (1938-39), elle fut souvent cible d’attaques. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, elle fut utilisée à des fins militaires.

À la fin des années soixante, la ligne commença à perdre des passagers, principalement à cause de la nouvelle autoroute construite entre Tel-Aviv et Jérusalem. Ainsi, la ligne fut de plus en plus négligée, même du point de vue de l’entretien régulier. En 1998, le chemin de fer israélien décida de suspendre le service, et de le reprendre en 2005 le long de l’ancienne route. Les trains couvrent le parcours en une heure et demi, pour atteindre la nouvelle gare de Malkha à Jérusalem, ouverte en avril 2005 (voir l'article)

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